Bulletin N°5 - Mai 2025

Bulletin N°5 - Mai 2025

Du côté des autorités :

  1. Le nouveau calendrier vaccinal 2025 est disponible. Voici les principales nouveautés à retenir
    1. Clarifications majeures du programme de prévention des infections invasives à méningocoques (IIM)
      1. Méningocoques ACWY :
        • Obligation vaccinale jusqu’à 24 mois : Schéma habituel : 6 mois puis 12-13 mois et rattrapage à réaliser jusqu'à 2 ans, (une dose) même si vaccination antérieure contre le méningocoque C seule (délai de 1 mois par rapport à la dernière vaccination MenC).
        • Recommandation pour les adolescents de 11 à 14 ans avec un rattrapage jusqu’à 24 an révolu.
      2. Méningocoque B (Bexsero®) :
        1. Obligation vaccinale jusqu’à 24 mois : Schéma habituel : 3 mois, 5 mois, 12 mois. Rattrapage : schéma en 2+1 doses jusqu’à 2 ans révolus.
        2. À proposer et remboursé pour les 15 à 24 ans révolus (2 doses espacées d'au moins 2 mois, 6 mois dans l’idéal).
    2. Autres nouveautés vaccinales majeures
      1.  Pneumocoque : extension du Prevenar20® 1 dose pour toutes les personnes âgées de 65 ans et plus.
      2. Rougeole–Oreillons–Rubéole (ROR)
        • 2 doses pour tous les sujets nés depuis 1980.
        • 3 doses si la première dose a été administrée avant l’âge de 12 mois.
      3. Dengue : Vaccination par Qdenga® recommandée aux Antilles et en Guyane pour :
        • Enfants et adolescents de 6 à 16 ans ayant un antécédent documenté de dengue.
        • Adultes de 17 à 60 ans présentant des comorbidités.
      4. Virus Respiratoire Syncytial (VRS)
        • Femmes enceintes entre 32 et 36 SA : vaccination saisonnière avec Abrysvo®, en alternative au Nirsevimab administré aux nouveau-nés.
        • > 75 ans : vaccination possible avec 1 dose (Abrysvo®, ou Arexvy®, ou mRESVIA®).
        • > 65 ans avec comorbidités cardiaques ou respiratoires : mêmes vaccins.
  2. Renforcement des recommandations de vaccination contre les IIM face à l'épidémie 2024-2025 :

En raison d’une augmentation des IIM probablement liée à l’épidémie de grippe et à la "dette immunitaire", le ministère de la Santé a décidé d'intensifier la stratégie vaccinale :

  • Rattrapage vaccinal ACWY et B recommandé de façon transitoire pour les jeunes enfants jusqu’à 4 ans révolus (veille du 5e anniversaire).
  • Rattrapage contre le méningocoque B pour les 15 à 25 ans: cela va au-delà de ce qui était prévu dans le calendrier vaccinal 2025, où la vaccination B était simplement "proposée" , avec remboursement.

IIM

  1. Actualisation concernant le vaccin contre le chikungunya (IXCHIQ®)
    • En contexte d'épidémie majeure à La Réunion, la vaccination était initialement recommandée pour :
      • Les > 65 ans.
      • Les adultes plus jeunes avec comorbidités (hors immunodéprimés, car vaccin vivant atténué).
    • Modification : le vaccin n'est plus recommandé chez les > 65 ans, en raison de la survenue d’effets indésirables graves potentiellement liés au vaccin et observés dans cette tranche d’âge.
    • Ceci souligne que les vaccins vivants atténués peuvent être mal tolérés en primo-vaccination chez les sujets âgés, possiblement en lien avec la présence d'auto-anticorps anti-interféron de type 1, phénoméne impliquée avec la vaccination fièvre jaune (Bastard P, J Exp Med, 2020 doi:10.1084/jem.20202486).

2) Pour votre information : Le site InfoVac a fait peau neuve ! Il a été entièrement actualisé pour de nombreuses maladies et vaccins. N’hésitez pas l’explorer en profondeur !

3) En réponse à vos questions

Une famille avec deux enfants me questionne sur l’intérêt de la vaccination contre l’encéphalite à tiques, dans le cadre de séjours réguliers en Lituanie — pays d’origine de la mère. Ils s’y rendent environ une dizaine de jours par an, le plus souvent en été, et résident principalement en zone urbaine, bien que fréquentant aussi des parcs et espaces verts. La famille s’interroge sur la pertinence de la vaccination dans ce contexte : la balance bénéfice/risque est-elle favorable ? Ces vaccins sont des vaccins inactivés, anciens, très bien tolérés et hautement efficaces. Le risque lié à la vaccination est donc extrêmement faible. Le bénéfice individuel est réel : la durée de protection est prolongée, l’incidence de la maladie est en augmentation, de l’extension des zones de circulation du virus. Même si les séjours se déroulent essentiellement en milieu urbain, il est important de rappeler que les tiques sont désormais présentes dans les parcs, jardins publics et zones périurbaines. De plus, la Lituanie est l’un des pays d’Europe avec une incidence élevée d’encéphalite à tique.

Robert Cohen, Didier Pinquier, Isabelle Hau, Anne-Sophie Romain, Odile Launay, Véronique Dufour, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Marie-Aliette Dommergues, Joël Gaudelus, Cécile Janssen, Maeva Lefebvre, Georges Thiebault, Franck Thollot, François Vie le Sage, Catherine Weil-Olivier, Hervé Haas

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