Il y a encore quelques années, la France était le pays occidental dans lequel l’hésitation vaccinale était la plus importante, entraînant une érosion progressive des couvertures vaccinales. Face à cette situation, la représentation nationale a voté, pour les nourrissons nés après le 1er janvier 2018, l’obligation vaccinale pour tous les vaccins jusqu’alors recommandés. Depuis, de nombreux changements ont été observés.
Les taux des couvertures vaccinales des nourrissons [3] se sont nettement améliorés et se classent maintenant parmi les meilleurs d’Europe, et les enquêtes d’opinion révèlent, peut-être paradoxalement, une augmentation de la confiance de la population dans les vaccins. On note également une évolution modeste mais réelle des couvertures vaccinales des enfants de 6 ans et des 11-12 ans, peut-être également un effet de ce changement d’opinion.
La pandémie de Covid-19 [4], avec la kyrielle de mesures d’hygiène et de restrictions de liberté justifiées qu’elle nous a imposée, a bouleversé le monde, nos vies et nos modes de pensée. Elle a prouvé à nos dirigeants, aux médias et à une grande partie de la population qu’il est difficile de contrôler des maladies infectieuses sans vaccination. A contrario, elle a renforcé la proportion d’opposants aux vaccinations, notamment dans les départements et territoires d’outre-mer et dans les milieux défavorisés.
Les autorités en charge du calendrier vaccinal (Haute Autorité de santé et ministère de la Santé) ont changé de paradigme [5]. D’une part, on peut noter une simplification du calendrier vaccinal et une clarification des âges clés pour les vaccinations. D’autre part, l’implémentation d’une vaccination n’est plus décidée uniquement en fonction du nombre de morts ou de séquelles graves engendrées par une pathologie, mais aussi des conséquences qu’elle peut avoir, telles le stress et le traumatisme (à plus ou moins long terme) de l’enfant et de sa famille causés par un séjour en hospitalisation classique, voire en réanimation, ou l’impact sur un système de santé qui se trouve déjà en difficulté. Peut-on se permettre de continuer à accepter ces centaines de milliers de consultations ou de passages aux urgences (déjà débordées) pour des maladies comme les bronchiolites, la grippe, les gastroentérites ou la varicelle pour lesquelles des vaccins existent, au détriment de maladies bactériennes plus rares mais plus graves, comme les infections invasives à méningocoques, nécessitant une prise en charge précoce essentielle ? [6].
Enfin, les coûts indirects de la maladie (arrêts de travail, frais de garde, etc.) doivent être pris en compte dans des sociétés de plus en plus compétitives.
Les calendriers vaccinaux tendent vers une augmentation du nombre de maladies prévenues et, on l’espère, vers moins de doses à administrer grâce aux progrès de l’immunologie et à l’évolution des technologies des vaccins.
Les principaux freins à la vaccination sont d’abord et avant tout la sécurité des vaccins [7], le manque de recul, le nombre de vaccins à administrer, la peur d’une surcharge immunitaire et l’inutilité ressentie pour certains d’entre eux (ces maladies sont bénignes…) et, beaucoup plus rarement, des craintes concernant l’efficacité des vaccins. L’objectif de ce document est de donner aux médecins des arguments scientifiques pour répondre aux questions les plus fréquentes posées par les parents-patients gardant préalablement à l’esprit quelques éléments essentiels.
La majorité des patients et des familles acceptent les vaccinations obligatoires et recommandées si elles sont proposées par leur médecin. En effet, même si en France la confiance envers les autorités, les experts et l’industrie est faible, celle vis-à-vis de “leur” médecin est immense. Pour ces familles, il est bien entendu inutile de faire un plaidoyer pour la vaccination, mais il faut simplement décrire les valences contenues dans les vaccins administrés.
Certains patients-parents vont exprimer leur opposition ou leurs craintes vis-à-vis de certaines vaccinations. La stratégie de communication doit s’appuyer sur l’entretien motivationnel [8] :
Une faible proportion des parents-patients est clairement anti-vaccin. Ces personnes sont généralement faciles à reconnaître, car elles sont opposées à de nombreuses vaccinations, voire à toutes, et enchaînent question sur question. Après avoir cerné leur positionnement, ne perdez pas votre temps et expliquez que vous n’êtes sans doute pas le “bon” médecin pour eux ou pour leur enfant.
Alors que Google et les réseaux sociaux avaient amplifié l’hésitation vaccinale [9], l’intelligence artificielle est un nouvel outil très intéressant pour lutter contre ce phénomène [10].
Depuis quelques mois ou années, d’autres professionnels de santé (pharmaciens, infirmières, sages-femmes) ont été autorisés à administrer puis à prescrire certaines vaccinations. Ils doivent aussi jouer un rôle important pour maintenir certaines vaccinations, ou augmenter pour d’autres, les couvertures vaccinales.
Dernière mise à jour le 2 septembre 2025
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