Réponses Infovac aux interrogations ou commentaires les plus fréquents des parents/patients hésitants

L’hésitation vaccinale est un problème mondial mais particulièrement important en France (1). Un siècle après la pire épidémie de grippe dans le monde, la propagation rapide de la désinformation (grâce à Internet et aux réseaux sociaux), mine la confiance dans les vaccins pourtant cruciaux pour la santé publique et risque d’entrainer de nouvelles épidémies (2). Fin 2017, suite à la décision de la ministre de la santé imposant l’obligation vaccinale, Infovac a réalisé une enquête auprès des médecins, visant à répertorier les questions les plus fréquemment posées par les parents « hésitants ». Le but de cet article est donc de soutenir ces praticiens confrontés quotidiennement à la pratique vaccinale en leur proposant des outils de réponse. Cet article a été divisé en quatre rubriques : l'enquête Infovac de 2017 à l'origine de cette réflexion, les questions remettant en cause l’intérêt de la vaccination, celles suscitées par les risques des vaccins, et enfin les documents intéressants regroupés par Infovac.

Enquête Infovac "Défiance vaccinale en France" (2017)

En France, l’importance de l’hésitation vaccinale a conduit à des taux de couvertures vaccinales insuffisants pour certaines valences (rougeole, méningocoque C), d’où une incidence de ces maladies trop élevée par rapport à d’autres pays, ainsi qu’à une érosion des couvertures vaccinales pour les autres vaccins. L'obligation vaccinale mise en place pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018 ne fera pas disparaître les hésitations vaccinales, et les parents vont continuer à s’interroger et à interpeller les vaccinateurs. Il nous a donc paru essentiel de dresser un état des lieux actuel de la perception de l’hésitation vaccinale par les médecins impliqués dans la vaccination.

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Questions les plus fréquentes sur l'intérêt de la vaccination
Les maladies ont disparu, il est inutile de continuer à vacciner

pLa vaccination est, avec l’amélioration de l’hygiène et l’instauration de l’antibiothérapie, le facteur essentiel de réduction des maladies infectieuses dans le monde. Grâce à la vaccination, des millions de vies sont sauvées chaque année et une maladie, la variole a été complètement éradiquée (Encadré 1).
Certaines maladies ont actuellement disparu ou sont beaucoup plus rares, grâce aux programmes de vaccination : Tétanos, Diphtérie, Poliomyélite, Coqueluche, Haemophilus influenzae b, Hépatite b, Rougeole, Oreillons, Rubéole. Cependant les agents responsables de ces maladies restent présents dans l’environnement ou chez des porteurs sains, et une diminution ou un arrêt des vaccinations provoquerait une nouvelle émergence de ces pathologies (Encadré 2).
Certaines personnes ne peuvent pas être vaccinées pour des raisons médicales. La vaccination de la collectivité permet de les protéger en réduisant la circulation des agents infectieux.

Sources : vaccination info-service (3,4,5), Orgationisation Mondiale de la Santé (OMS)(6), Société Canadienne de Pédiatrie (7), Agence de la Santé Publique du Canada (8)

Mon enfant n’a pas besoin d’être vacciné car il est en bonne santé

La grande majorité des personnes qui décèdent ou présentent des séquelles à la suite d’une maladie infectieuse (notamment à prévention vaccinale) étaient en bonne santé et ne présentaient aucune fragilité particulière décelée. Ces infections surviennent le plus souvent comme « un coup de tonnerre dans un ciel serein ». A ce jour, la possibilité de repérage des patients susceptibles de contracter une infection grave ne concerne qu’un petit pourcentage d’enfants.
Protéger les enfants en bonne santé leur permet de le rester et de ne pas s’exposer au risque de la maladie. La vaccination est préventive et son bénéfice est invisible.

Sources : Agence de la Santé Publique du Canada (8), National Health Services NHS (9).

Mon enfant n’est pas exposé car il n'est pas en collectivité

Le risque d’infection est effectivement plus important pour les enfants gardés en collectivité. Néanmoins, tous les jeunes enfants, quel que soit leur mode de garde, sont exposés quotidiennement à de multiples virus et bactéries via l’environnement, les parents, la fratrie ou d’autres enfants ou adultes, et ce risque est loin d’être négligeable. Plusieurs de ces agents infectieux peuvent provoquer des maladies sérieuses, dont seule la vaccination peut les protéger.
De plus, les jeunes enfants sont plus sensibles aux maladies infectieuses car ils ont un système immunitaire à la fois innocent (ils n’ont pas d’immunité antérieure contre de nombreux agents pathogènes) et immature (en présence d’un agent pathogène, ils se défendent moins bien et fabriquent moins d’anticorps).

Sources : Center for Diseases Control CDC (10).

Le déclin des maladies est indépendant des vaccins

L’amélioration des conditions de vie, et notamment d’hygiène, a fait régresser les maladies infectieuses (Encadré 3). Les progrès dans le domaine de l’assainissement de l’eau ainsi que dans celui des mesures d’hygiène propres à l’alimentation, ont permis une réelle diminution des risques de maladies à transmission digestive (gastro-entérites, typhoïde, hépatite A, listérioses) mais ont peu d’influence sur les maladies à transmission aérienne (leurs agents infectieux sont contenus dans des micro-particules émises lors de toux, éternuements, ou même simplement en parlant). La diminution de la promiscuité, le lavage des mains, ou le port de masque peuvent réduire l’incidence de certaines d’entre elles mais seulement de façon partielle.
La grande majorité des infections qui peuvent être prévenues par les vaccins (rougeole, rubéole, coqueluche, oreillons, Haemophilus influenzae b, méningocoque, pneumocoque, diphtérie) se transmettent par voie aérienne.
Seuls les programmes de vaccination ont permis la disparition de la variole et la réduction de l’incidence de l’ensemble de ces maladies.


Sources : vaccination info-service (11), OMS (12), InfoVac Suisse (13), Gouvernement du Québec (14).

Mon enfant est déjà protégé puisqu’il est allaité

L’allaitement maternel a de nombreuses vertus (nutritionnelles, prévention de l’allergie, lien mère-enfant, réduction des risques d’infections) et constitue le mode d’alimentation idéal du nourrisson. Il permet la transmission de la mère à l’enfant d’un type d’anticorps (IgA) constituant une première ligne de défense au niveau des muqueuses respiratoires et intestinales ce qui réduit, chez l’enfant allaité, le risque d’infections respiratoires et digestives. En revanche, le lait maternel ne contient pas ou très peu d’anticorps actifs pour combattre les infections générales. Ce type d’anticorps est transmis par voie placentaire lors des derniers mois de la grossesse si la mère est elle-même immunisée et donc vaccinée contre certaines maladies telles que le tétanos, la grippe ou la coqueluche. Ces anticorps disparaissent néanmoins rapidement au bout de quelques mois et avec eux, toute protection efficace contre ces pathologies, que l’enfant soit allaité ou pas. Le lait maternel contient également d’autres molécules anti-infectieuses qui agissent de manière non spécifique. Toutefois, ces défenses sont largement insuffisantes et ne peuvent suffire à elles seules à protéger le nourrisson, car même si l’allaitement réduit le risque de plusieurs maladies digestives ou respiratoires, il ne protège pas contre toutes les maladies (certaines méningites, coqueluche) et cette réduction ne dépasse pas 50 %. Une étude anglaise montre une réduction de 53% des hospitalisations pour diarrhée et de 27% pour infection pulmonaire lors d’un allaitement exclusif. Un allaitement partiel ne réduit ces hospitalisations que de 31 et 25% respectivement (15).
L’allaitement et la vaccination sont donc complémentaires pour protéger les nourrissons contre plusieurs infections, fréquemment plus graves dans cette tranche d’ âge, et ce dès les premières semaines de vie.

Sources : CDC (10), vaccination info-service (11), InfoVac Suisse (15), AFPA (16).

Mon enfant non vacciné est protégé par les autres enfants vaccinés

La vaccination induit toujours une protection individuelle et souvent une protection collective. Cette protection collective dépend du germe, du type de vaccin et du taux de couverture vaccinale. Par exemple, le tétanos est une maladie transmise par l’environnement. Un enfant non vacciné est donc susceptible d’attraper cette maladie même si son entourage est vacciné : il n’aura pas les défenses nécessaires s’il rencontre le microbe. Par contre, pour de nombreuses maladies, se vacciner permet aussi, en plus de se protéger soi-même, de protéger les autres. Se vacciner permet d’éviter d’attraper la maladie et donc de la transmettre, ce qui réduit le risque d’épidémie. Cet effet de groupe est particulièrement important pour les personnes fragiles ne pouvant pas se faire vacciner ou répondant peu ou mal à la vaccination : les nourrissons, les femmes enceintes, les personnes ayant des maladies contre-indiquant la vaccination, les personnes âgées... La vaccination des autres peut protéger votre enfant mais incomplètement. La protection instaurée par les autres sujets ne peut se faire de manière optimale que si toutes les personnes pouvant se faire vacciner, sont réellement vaccinées. Si la couverture vaccinale n’est pas optimale, les non vaccinés ne sont pas bien protégés. C’est de la responsabilité de chacun de faire preuve d’altruisme dans la société. Compter uniquement sur la vaccination des autres peut être dangereux pour l’enfant.

Sources : Société Canadienne de Pédiatrie (7), vaccination info-service (10,17).

Les vaccins empêchent mon enfant de développer son immunité naturelle

Quand l’organisme rencontre un agent pathogène pour la première fois, 7 à 10 jours lui sont nécessaires pour induire un système de défense spécifique, temps qui permet à la maladie de se développer. Lors d’un second contact avec ce même agent pathogène, soit ce microbe ne peut pas coloniser l’organisme du fait de la présence d’anticorps, soit grâce à un mécanisme de « reconnaissance », une réponse immunitaire efficace apparaît en moins de 3 jours empêchant la survenue de la maladie. La vaccination agit sur le système immunitaire comme une infection naturelle. Son but est de « l’éduquer » à reconnaitre le microbe pour qu’il puisse rapidement se défendre quand il le rencontrera ultérieurement. La vaccination utilise un « leurre » pour le système immunitaire, très souvent un fragment de virus ou de bactérie devenu inoffensif. La réaction du système immunitaire est souvent identique à celle induite par la maladie naturelle mais n’expose pas la personne vaccinée à la maladie dont les complications peuvent être graves voire mortelles.

Sources : OMS (6), CDC (10), InfoVac Suisse (18).

Le vaccin est « antinaturel »

Tout ce que l’on trouve dans la nature n’est pas forcément bénéfique pour l’être humain : les virus et bactéries sont « naturels » mais peuvent causer des maladies graves, certaines plantes sont des poisons pour l’Homme... Avant l’ère de la vaccination, même dans les « campagnes les plus reculées », la mortalité infantile en France (essentiellement liée aux maladies infectieuses) était supérieure à 250/1000 au début du XIXe siècle pour moins de 4/1000 actuellement. Parmi les médicaments dont nous disposons pour lutter contre les maladies infectieuses, les vaccins sont certainement (comparés aux antibiotiques ou aux antiviraux), les produits les plus « naturels ». Ils contiennent essentiellement des fragments de virus ou bactéries auxquels peuvent s’ajouter une part infinitésimale de produits chimiques, soit pour maintenir la stabilité et la stérilité du produit soit pour servir d’adjuvant. La réaction du système immunitaire induite par la vaccination est la défense naturelle de l’organisme, identique à celle induite par la maladie ciblée, mais sans exposer la personne vaccinée aux complications souvent graves voire mortelles, que pourrait engendrer cette maladie.

Sources : Société Canadienne de Pédiatrie (7), Institut national d’études démographiques.(INED) (19).

Les vaccins ne sont pas efficaces à 100% (beaucoup de personnes vaccinées sont cependant malades)

L’efficacité de la vaccination n’est pas optimale pour tous les vaccins et ce, pour différentes raisons. En premier lieu, il peut arriver (rarement) que certaines personnes ne répondent pas aux vaccins et qu’elles ne soient donc pas protégées.
On peut également observer une réponse peu efficace de certains vaccins dans des situations précises, tel un vaccin contre la grippe, fabriqué 6 mois avant l’épidémie, et qui finalement ne contient pas tous les virus qui vont circuler la saison hivernale concernée, sans que cela n’est pu être prévisible. Enfin, la plupart des vaccins ne permettent pas une immunité à vie et seule la rigueur dans l’administration des injections de rappel peut permettre d’assurer une protection à long terme. La majorité des vaccins obligatoires chez les nourrissons en France, ont une efficacité individuelle supérieure ou égale à 90 %, ce qui leur assure déjà une grande protection (Encadré 4). Les sujets protégés individuellement à 90% permettent de réduire la circulation de l’agent pathogène et donc de diminuer le risque pour les autres d’être en contact avec le microbe. Ceci peut permettre une efficacité vaccinale « collective » qui avoisine les 100%... si la couverture vaccinale est élevée.

Sources : vaccination info-service (20)

Les maladies à prévention vaccinale sont bénignes

Parmi les maladies prévenues par les vaccins, il faut distinguer les infections rares mais graves (diphtérie, tétanos, poliomyélite, méningites) au cours desquelles tous les individus atteints ont un risque élevé de décès et/ou de séquelles, des infections fréquentes pouvant toucher l’ensemble de la population, mais le plus souvent bénignes, c’est-à-dire dont on guérit généralement spontanément ou avec un traitement efficace. Ces infections bénignes, même si elles peuvent, dans la majorité des cas, ne pas avoir de caractère de gravité, engendrent un taux de complications, voire de mortalité suffisamment important, pour qu’on ne prenne pas le risque de les contracter. Ainsi tous les vaccins recommandés ou obligatoires en France, préviennent des maladies susceptibles d’entrainer des complications ou des séquelles graves voire le décès y compris pour des personnes sans problème d’immunité sous jacente. Faire courir aux enfants le risque de ces maladies et de leurs complications, alors qu’il existe un moyen de prévention, n’est pas acceptable.

Sources : OMS (6), Société Canadienne de Pédiatrie (7), vaccination info-service (10),.

Si les vaccins recommandés étaient importants, ils seraient obligatoires / L’absence de remboursement signifie que ce vaccin n’est pas important

Jusqu’en janvier 2018, pour des raisons historiques, les seuls vaccins obligatoires étaient les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Cette mesure avait été mise en place avant 1960, pour permettre à toute la population de bénéficier de vaccins efficaces contre ces 3 maladies qui étaient extrêmement répandues en France durant la première moitié du 20e siècle et responsables de plusieurs milliers de décès par an. Depuis cette période, d’autres vaccins (souvent inclus dans des combinaisons vaccinales) tout aussi importants n’ont pas été rendus obligatoires, l’Etat pensant que leur non obligation ne serait pas un frein à la vaccination collective. Ils ont donc été seulement « recommandés » ce qui a suscité un doute au sein de la population quant à l’intérêt de ces dits vaccins.
En 2017, face à la constatation de l’augmentation de l’hésitation vaccinale et de la baisse ou de l’insuffisance de la couverture vaccinale, l’Etat a décidé de rendre l’ensemble des vaccins antérieurement recommandés avant 2 ans, obligatoires.
Cette obligation vaccinale s’applique avant l’entrée dans toute collectivité accueillant des enfants (crèches, écoles, mais aussi assistantes maternelles, colonies de vacances…). Les vaccins recommandés sont ceux de l’enfant plus âgé ou concernent des populations particulières, atteintes de pathologies sous-jacentes.

Sources : vaccination info-service (21)

Je ne suis pas d’accord avec l’âge recommandé du vaccin (Exemple des infections sexuellement transmissibles comme VHB et HPV)

Les nourrissons ne sont que partiellement protégés par les anticorps maternels contre des maladies qui sont particulièrement sévères à leur âge. Leur entourage souvent mal vacciné peut les exposer rapidement à certains microbes. Les vaccinations doivent être proposées avant la « période à risque » de rencontre avec les microbes responsables des maladies, le but étant que l’individu ait déjà mis en place des mécanismes de défenses spécifiques pour parer à une éventuelle contamination. Les risques sont maximums dès les premiers mois de vie pour la coqueluche, les infections graves à H. influenzae ou à pneumocoque. Retarder ces vaccinations peut donc exposer l’enfant à ces maladies à un âge où elles peuvent être graves et où il est le plus sensible. Pour les autres vaccins, bien que des administrations plus tardives puissent être envisagées, elles ne se justifient pas. En effet, la tolérance aux vaccins à cet âge est excellente et l’immunité induite est suffisante pour protéger ces enfants plusieurs années, voire à vie comme pour l’hépatite B. Les combinaisons vaccinales utilisées permettent de plus de réduire le nombre de piqûres nécessaires. Ainsi, pour protéger contre 10 maladies, du fait des rappels nécessaires pour maintenir l’immunité, 10 injections sont déjà nécessaires. Dissocier les vaccins, impliquerait de multiplier le nombre d’injections par 2 ou 3.
Enfin, la fréquence des consultations systématiques dans les premiers mois de vie permet d’obtenir de bonnes couvertures vaccinales. A travers le monde, l’âge de ces premières vaccinations varie entre 6 semaines et 3 mois au plus tard. D’autres maladies, comme l’infection à papillomavirus, surviennent plus tard, d’où une vaccination au début de l’adolescence. Le principe reste le même : protéger l’enfant avant l’exposition au pathogène.

Sources : CDC (10,22), vaccination info-service (11)

Questions les plus fréquentes sur les dangers de la vaccination
Les vaccins entraînent des effets indésirables (fièvre, douleurs...)

Il est habituel de considérer que toute fièvre ou réaction cutanée survenant au décours d’une vaccination est à mettre à son passif. Dans les Résumés des Caractéristiques Produit (RCP) des différents vaccins, ces manifestations sont classées dans la rubrique « effets indésirables » avec une fréquence attendue élevée. Hors les jeunes enfants (âge où ils reçoivent le plus de vaccins) présentent fréquemment ce type de symptômes dus essentiellement aux multiples infections virales qu’ils contractent (Encadré 5). La pharmacovigilance chargée de surveiller les médicaments définit comme « Effets indésirables » des réactions nocives et non voulues, suspectées d’être dues à un médicament et comme « Evènements indésirables » des manifestations nocives et non recherchées, sans préjuger du lien avec le médicament. Dans un cas comme dans l’autre, aucune preuve n’est faite de l’implication du médicament dans l’expression de ces symptômes. Parmi ces effets ou évènements indésirables, une partie est uniquement due à des coïncidences temporelles (la maladie serait survenue même en l’absence de vaccination), il s’agit alors d’évènements intercurrents, tandis que d’autres sont réellement provoqués par l’administration du vaccin, un lien de causalité ayant pu être établi avec le produit, on doit parler alors de réactions (ou effets) secondaires. Ce sont souvent des réactions mineures, passagères et sans conséquence à moyen et long terme : fièvre, enfant grognon, rougeur et douleur au point d’injection. Ces réactions secondaires bénignes, témoignent le plus souvent de la mise en route de l’immunité induite par le vaccin et sont soulagées par la prise d’antalgiques-antipyrétiques. Cependant, elles ne peuvent pas toutes être attribuées aux vaccins.

Sources : Société Canadienne de Pédiatrie (23), Gouvernement du Québec (24) Center for Diseases Control (25), vaccination info-service(26),

Certains vaccins sont dangereux et peuvent entraîner des maladies graves (autisme, TDAH, SEP...)

Les réactions graves dues aux vaccins sont rares et surveillées. Certains symptômes peuvent survenir après une vaccination mais sans rapport avec celle-ci. Il s’agit d’une coïncidence temporelle (Encadré 6). Par exemple, dans le calendrier vaccinal français, les nourrissons sont vaccinés à l’âge de 11 et 12 mois. Cette période correspond à l’âge où certains enfants commencent à marcher. Mais il n’y a pas de rapport direct entre la marche et la vaccination. Le délai entre un vaccin et un symptôme n’est pas le seul critère à prendre en compte pour prouver le rôle d’un vaccin dans l’apparition de ce symptôme. Cependant, des liens ont été mis en évidence entre certains vaccins et certaines maladies (Encadré 7), comme l’augmentation des cas de narcolepsie attribuée à un des vaccins de la pandémie grippale en 2009 ou la faible augmentation du risque d’invagination intestinale suite aux vaccins contre les rotavirus. Les vaccins fabriqués à partir de microbes vivants atténués sont en outre contre-indiqués chez les personnes immunodéprimées car ils peuvent être à l’origine d’une forme grave de la maladie.

Sources : Gouvernement du Québec (24), OMS (27), vaccination info-service (28), SCP (29)

Les adjuvants/conservateurs sont dangereux (aluminium, thiomersal...)

Les adjuvants servent à augmenter la réponse du système immunitaire aux vaccins inactivés qui ne comportent pas de microbe vivant. Leur présence est donc indispensable pour induire une protection efficace. De plus, ils permettent de diminuer le nombre d’antigènes vaccinaux par injection et ainsi de réduire le nombre d’injections. Les vaccins vivants, comme le Rougeole-Oreillons-Rubéole, ne nécessitent pas d’adjuvant car ils sont suffisamment immunogènes.
Les sels d’aluminium, qui sont les principaux adjuvants, sont utilisés depuis une centaine d’années. Nous absorbons quotidiennement de l’aluminium à des doses nettement supérieures à celles des vaccins. Une seule équipe dans le monde incrimine un lien entre l’aluminium et des symptômes diffus subjectifs, variables et mal définis intitulés « fasciite à macrophages ». Alors que les mêmes vaccins sont utilisés partout dans le monde, aucune autorité de santé ou agence officielle ne reconnaît ce lien.
Le thiomersal, composé contenant du mercure, est un agent conservateur de certains vaccins. Il a été retiré de la fabrication des vaccins par principe de précaution quant à sa possible participation à une réaction locale transitoire. De multiples études montrent l’absence de complications plus sérieuses dues au thiomersal, comme l’autisme. Il est d’ailleurs à noter que le nombre de diagnostics des troubles du spectre autistique augmente ces dernières années alors que le thiomersal a été retiré du marché.

Sources : Société Canadienne de Pédiatrie (23), OMS (27), vaccination info-service (30), ANSM (31), InfoVac Suisse (32).

Mon enfant a mal toléré un vaccin, je ne désire pas continuer à le vacciner

Les manifestations présentées par un enfant au décours de la vaccination (évènements ou effets indésirables) peuvent être dues au vaccin ou simplement le fait d’une coïncidence. Ces mêmes symptômes auraient pu survenir en l’absence d’administration du produit. Seule une analyse précise de la situation peut permettre de rattacher ces symptômes à la vaccination ou non, et de décider s’il est possible ou non de poursuivre le programme de vaccination. Dans cet objectif, les parents ou le médecin pourront déclarer le cas à la pharmacovigilance de l’ANSM et demander conseil à Infovac. Néanmoins, les principales réactions secondaires aux vaccins sont mineures et un même individu réagit rarement de manière identique à une injection ultérieure du même vaccin ou d’un autre vaccin. Une réaction allergique grave est un des seuls effets secondaires entrainant une contre-indication au vaccin incriminé.

Sources : Société Canadienne de Pédiatrie (29)

Nous n’avons pas assez de recul sur ce vaccin

De nombreux acteurs publics encadrent la vaccination en France (politique vaccinale, surveillance des maladies à prévention vaccinale, surveillance des vaccins sur le plan de l’efficacité et leur sécurité): le Ministère de la santé, la Haute autorité de santé, Santé publique France, l’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et produits de santé (ANSM), l’assurance maladie. Les vaccins font l’objet de nombreux contrôles d’efficacité et de sécurité : lors de leur conception, de leurs premières utilisations, avant et après la mise sur le marché. Ces contrôles sont effectués par le laboratoire fabricant mais également par l’ANSM de manière indépendante. Les vaccins sont également suivis au niveau mondial par de nombreuses agences sanitaires qui évaluent leur sécurité et leur efficacité. Ce sont ces nombreuses études qui permettent l’évolution de la politique vaccinale. Contrairement a une idée répandue, les vaccins disponibles ont souvent obtenus une autorisation de mise sur le marché et sont utilisés largement depuis plusieurs années voires dizaines d’années (Encadré 8).

Sources : vaccination info-service (33), ANSM (34).

Administrer trop de vaccins simultanément produit une surcharge du système immunitaire

Le système immunitaire, notamment des tout petits, est constamment stimulé par des centaines d’antigènes et de microbes simultanément et ce dès la naissance : en mangeant, dans l’environnement, en respirant, en recevant un baiser... Tous les jours, les jeunes enfants répondent donc dans un même temps à de nombreuses stimulations immunitaires qui sont nécessaires à la maturation de leurs mécanismes de défense contre les infections. On considère que l’ensemble des vaccinations stimule à peine 1% du système immunitaire. De nombreuses études concernant les vaccins impliqués à ce jour dans le calendrier vaccinal, démontrent que l’administration de plusieurs d’entre eux simultanément ne change ni leur efficacité ni leur tolérance. Cela permet, en outre, de réduire le nombre d’injections, bénéfice non négligeable pour les enfants. L’amélioration de la qualité des vaccins a permis la réduction des antigènes nécessaires à une bonne réponse immunitaire : moins de 50 antigènes actuellement contre plus de 7000 antigènes en 1960.

Sources : Société Canadienne de Pédiatrie (23), OMS (27), InfoVac Suisse (32), vaccination info-service (33), CDC (35), NHS (36).

Autres documents utiles

Bibliographie

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  31. CDC. Multiple Vaccines and the Immune System  2018. Disponible sur: https://www.cdc.gov/vaccinesafety/concerns/multiple-vaccines-immunity.html
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Dernière mise à jour le 17 juin 2019

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