Dialogue avec les parents autour de la vaccination

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Il y a encore quelques années, la France était le pays occidental dans lequel l’hésitation vaccinale était la plus importante[1], entrainant une érosion progressive des couvertures vaccinales. Face à cette situation, la représentation nationale a voté, pour les nourrissons nés après le 1er janvier 2018, l’obligation vaccinale pour tous les vaccins jusqu’alors recommandés[2]. Depuis de nombreux changements ont été observés :

  • Les taux des couvertures vaccinales des nourrissons[3]se sont nettement améliorés et se classent maintenant parmi les meilleurs d’Europe et les enquêtes d’opinion révèlent, peut-être paradoxalement, une augmentation de la confiance de la population dans les vaccins. On note également une évolution modeste mais réelle, des couvertures vaccinales des enfants de 6 ans et des 11-12 ans, peut-être également un effet de ce changement d’opinion.

  • La pandémie COVID-19[4] avec sa kyrielle de mesures d’hygiène et de restrictions de liberté justifiées qu’elle nous a imposée, a bouleversé le monde, nos vies et nos modes de pensées. Elle a prouvé à nos dirigeants, aux médias et à une grande partie de la population qu’il est difficile de contrôler des maladies infectieuses sans vaccination. A contrario, elle a renforcé la proportion d’opposants aux vaccinations, notamment dans les départements et territoires d’Outre-mer et dans les milieux défavorisés.

  • Enfin, les autorités en charge du calendrier vaccinal (Haute Autorité de Santé) ont changé de paradigme[5]. D’une part on peut noter une simplification du calendrier vaccinal et une clarification des âges clés pour les vaccinations. D’autre part, l’implémentation d’une vaccination n’est plus décidée uniquement sur le nombre de morts ou de séquelles graves engendrées par une pathologie, mais aussi sur les conséquences qu’elle peut avoir telles le stress et le traumatisme (à plus ou moins long terme) de l’enfant et de sa famille, causés par un séjour en hospitalisation classique voire en réanimation ou l’impact sur un système de santé qui se trouve déjà en difficulté. Peut-on se permettre de continuer à accepter ces centaines de milliers de consultations ou de passages aux urgences (déjà débordées) pour des maladies comme les bronchiolites, la grippe, les gastro-entérites ou la varicelle pour lesquelles des vaccins existent, au détriment de maladies bactériennes plus rares mais plus graves comme les infections invasives à méningocoques, nécessitant une prise en charge précoce essentielle[6].

Enfin, les coût indirects de la maladie (arrêts de travail, frais de garde…) doivent être pris en compte dans des sociétés de plus en plus compétitives.

Les calendriers vaccinaux tendent vers une augmentation du nombre de maladies prévenues et on l’espère, vers moins de doses à administrer du fait des progrès de l’immunologie et de l’évolution des technologies des vaccins.

Les principaux freins à la vaccination sont d’abord et avant tout la sécurité des vaccins[7], le manque de recul, le nombre de vaccins à administrer, la peur d’une surcharge immunitaire et l’inutilité ressentie de certains d’entre eux (ces maladies sont bénignes…), et beaucoup plus rarement, des craintes concernant l’efficacité des vaccins.

Le but de ce document est de donner aux médecins des arguments scientifiques pour répondre aux questions les plus fréquentes posées par les parents-patients en ayant préalablement en tête quelques éléments essentiels.

  1. L’immense majorité des patients et des familles acceptent les vaccinations obligatoires et recommandées si elles sont proposées par leur médecin. En effet, même si en France, la confiance envers les autorités, les experts et l’industrie est faible, celle vis-à-vis de « leur » médecin est immense. Pour ces familles, il est bien entendu inutile de faire un plaidoyer pour la vaccination mais simplement de décrire les valences contenues dans les vaccins administrés.
  2. Certains patients-parents vont exprimer leur opposition ou leurs craintes vis à vis de certaines vaccinations. La stratégie de communication doit s’appuyer sur l’entretien motivationnel[8].
    1. La première erreur à ne pas commettre, est de faire un plaidoyer complet sur l’intérêt des vaccinations.
    2. Il faut les laisser exprimer leurs craintes et leurs objections.
    3. Ensuite, répondre avec empathie en précisant que l’on comprend leurs craintes vu les polémiques relayées dans les réseaux sociaux.
    4. Il est nécessaire de répondre spécifiquement à leurs questionnements avec des arguments scientifiques : c’est l’objectif essentiel de ce document.
    5. Enfin, il peut être utile de parler de ce que vous avez fait ou de ce que vous ferez pour vous et pour vos proches. Si vous n’êtes pas en faveur de cette vaccination, vous n’êtes probablement pas le bon interlocuteur : « Un médecin convaincu est un médecin convaincant ».
    6. Il faut souvent plus d’une consultation pour convaincre les réticents, et votre compétence sur d’autres sujets.
  3. Une faible proportion des parents/patients est clairement anti-vaccinale. Ces personnes sont généralement faciles à reconnaitre, car elles sont opposées à de nombreuses vaccinations voire à toutes et enchainent question sur question. Votre diagnostic posé quant à leur positionnement, ne perdez pas votre temps et expliquez que vous n’êtes sans doute pas le « bon » médecin pour eux ou pour leur enfant.
  4. Alors que Google et les réseaux sociaux avaient amplifié l’hésitation vaccinale[9], l’intelligence artificielle est un nouvel outil très intéressant pour lutter contre elle[10].

Depuis quelques mois ou années, d’autres professionnels de santé (pharmaciens, infirmières, sages- femmes) ont été autorisés à administrer puis à prescrire certaines vaccinations. Ils doivent aussi jouer un rôle important pour maintenir, pour certaines vaccinations, ou augmenter pour d’autres, les couvertures vaccinales.

QUESTIONS OU REFLEXIONS FREQUENTES

  1. « J’ai peur des effets secondaires »[11]

Les vaccins, comme tout médicament, peuvent avoir des effets (ou réactions) secondaires. Comme ils sont administrés à des personnes généralement en bonne santé, le niveau de tolérance exigé par les agences d’enregistrement et les autorités de santé est très élevé, sans commune mesure avec les bénéfices attendus. Très peu de médicaments bénéficient d’une pharmacovigilance et d’un rapport bénéfice/risque aussi élevé que les vaccins.

Effets indésirables ou effets (ou réactions) secondaires.

Dans la notice des médicaments en général et des vaccins en particulier figure une rubrique « effets indésirables ». Elle décrit tous les signes et symptômes décrits au décours de l’administration d’un produit sans que la causalité ait besoin d’être établie.

La confusion entre effets indésirables (toutes manifestations cliniques rapportées après vaccination) et effets secondaires (manifestations effectivement dues aux vaccins) est à l’origine de nombreuses inquiétudes. Un grand nombre d’effets indésirables ne sont que le résultat de coïncidences (évènements intercurrents) (Figure 1).

Figure 1 . Effets indésirables, Evènements Intercurrents, Réactions secondaires

Au décours d’une vaccination, un enfant peut avoir de la fièvre par exemple, qui est cependant une manifestation fréquente chez l’enfant en dehors de toute vaccination. Toutes les fièvres au décours d’une vaccination ne sont pas forcément liées aux vaccins. La meilleure démonstration de ce fait est apportée par cette étude finlandaise comparant le pourcentage de fièvre chez des jumeaux homozygotes vaccinés ou non. Le pourcentage de fièvre réellement due à la vaccination ROR est beaucoup plus faible que ce qui est indiqué dans les notices[12] (Encadré 1).

Ce qui est vrai pour les effets indésirables fréquents l’est aussi pour ceux qui sont graves. En effet, les vaccins n’induisent aucune « nouvelle maladie », ils peuvent tout au plus « déclencher » une maladie existante. Les premières règles d’imputabilité, pour passer du statut d’effets indésirables à celui d’effets secondaires, est une fréquence des cas plus importante dans le groupe vacciné que dans celui des non-vaccinés, avec un regroupement des cas sur une période relativement fixe, compatible avec le mécanisme physiopathologique évoqué. La majorité́ des polémiques vaccinales, sclérose en plaques, autisme, syndrome de Guillain-Barré, autres maladies auto-immunes (Encadré 2a) ont reçu des réponses scientifiques sans équivoque : pas de relation de causalité avec la vaccination.

Les seuls effets secondaires, certes rares et communs à tous les vaccins, sont des allergies à l’un des composants des vaccins et non pas l’augmentation des maladies allergiques (Encadré 3) ou auto-immunes (Encadré 4).

Plus encore que les notices des médicaments, la première lecture des rapports de pharmacovigilance inquiète : y sont notifiées toutes les déclarations rapportées sans que le lien de causalité soit établi. Les anti-vaccinaux utilisent fréquemment ces rapports comme si l’imputabilité était démontrée. Cela a été particulièrement le cas pour les vaccins COVID, attribuant à cette vaccination des effets secondaires qui n’étaient que l’énumération des déclarations sans comparaison avec l’incidence naturelle des maladies. Il n’y a aucune preuve démontrant que les vaccins sont responsables de ces maladies.

Ces effets ou réactions secondaires sont souvent des réactions mineures, passagères et sans conséquence à moyen et long terme : douleur et/ou rougeur au point d’injection, fièvre, irritabilité, etc. Ces réactions secondaires bénignes témoignent de la mise en route de l’immunité induite par le vaccin et sont soulagées par la prise d’antalgiques.

Les jeunes enfants (qui reçoivent le plus de vaccins) présentent fréquemment ce type de symptômes dus essentiellement aux multiples infections virales qu’ils contractent.

Les effets secondaires à une vaccination sont reconnus et identifiés et ne doivent pas être confondus avec les « effets indésirables » qui sont des manifestations nocives et non recherchées, sans préjuger du lien avec le médicament (Encadré 5). Aucune preuve n’est faite de l’implication du produit dans l’expression des symptômes, et il s’agit alors souvent d’évènements intercurrents, c’est-à-dire que les symptômes ou maladies seraient survenus même en l’absence de vaccination.

Les avantages des vaccinations en termes de prévention des maladies graves l’emportent largement sur les risques potentiels des effets secondaires.

Les réactions graves dues aux vaccins sont rares et surveillées.

  1. « Il n’y a pas assez de recul avec les vaccins »

Le recul sur les vaccins est un sujet complexe qui touche à la fois des aspects scientifiques, sociaux et historiques. Il permet de mieux comprendre l'efficacité, les effets secondaires, ainsi que l'impact global des vaccinations sur la santé publique grâce à des études longitudinales et à un suivi à long terme.

Les vaccins font l’objet de nombreux contrôles d’efficacité et de sécurité lors de leur conception, de leurs premières utilisations, avant et après la mise sur le marché. Ces contrôles sont réalisés par le laboratoire fabricant mais aussi par l’ANSM de manière indépendante.

De nombreux acteurs publics encadrent la vaccination en France : Ministère de la Santé, Haute Autorité de Santé, Santé Publique France, Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM), Assurance Maladie. De même, au niveau mondial, de nombreuses agences sanitaires évaluent leur sécurité et efficacité.

Les plus anciens vaccins utilisés actuellement sont sur le marché depuis 1994…30 ans. (Encadré 6)

  1. « Je ne veux que les vaccins obligatoires »

Vaccinations obligatoires ? Vaccinations recommandées ? Les deux sont d’importance égale pour la protection de l’enfant.

La distinction entre vaccination obligatoire et recommandée repose sur le degré d’exigence imposé par la loi et les mesures de santé publique pour contrôler ou éradiquer certaines maladies. Les vaccins obligatoires ont une composante contraignante pour assurer une couverture vaccinale élevée dans la population, tandis que les vaccins recommandés sont fortement encouragés pour protéger la santé individuelle et collective, sans contrainte légale directe.

Les vaccins recommandés ne sont pas moins efficaces que les obligatoires et ne représentent pas plus de danger. Ils sont recommandés du fait d’épidémies importantes avec toutes les conséquences que cela entraine, en fonction de l’âge ou de la situation.

En France, la distinction entre un vaccin obligatoire et un vaccin recommandé a des implications à la fois légales et pratiques.

Vaccinations Obligatoires

Les vaccinations obligatoires sont celles pour lesquelles la loi impose la vaccination. Cette obligation est généralement motivée par des raisons de santé publique, visant à prévenir la propagation de maladies graves et hautement contagieuses. En France, en 2018, 11 vaccinations sont devenues obligatoires[13] pour les enfants nés à partir de janvier 2018. Cette obligation concerne les vaccinations suivantes : Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite, Coqueluche, Haemophilus influenzae b, Hépatite B, Rougeole, Oreillons, Rubéole, Pneumocoque, Méningocoque C.

Ces vaccinations doivent être réalisées selon les calendriers établis par les autorités de santé publique pour que les enfants puissent fréquenter certaines structures collectives comme les crèches, les écoles et les centres de loisirs. Les parents doivent présenter un carnet de vaccination à jour ou une attestation médicale justifiant des contre-indications pour éviter des sanctions.

Vaccinations Recommandées

Les vaccinations recommandées, bien que non obligatoires, sont fortement encouragées par les autorités sanitaires en raison de leurs bénéfices pour la santé individuelle et publique. Ces recommandations sont faites par des organismes comme la Haute Autorité de Santé (HAS) et sont inscrites dans le calendrier vaccinal publié annuellement.

Les vaccinations recommandées ciblent généralement des maladies moins fréquentes ou moins contagieuses, ou des populations spécifiques (comme les personnes âgées, les enfants de certaines tranches d'âge comme les adolescents, ou les voyageurs).

Par exemple, la vaccination contre la grippe est recommandée pour les personnes âgées et les personnes présentant des facteurs de risque mais n'est pas obligatoire.

Le statut d’une vaccination, obligatoire ou recommandée, peut évoluer selon l’évolution de la situation épidémiologique : ainsi, la vaccination contre le Méningocoque C qui a été longtemps recommandée est devenue obligatoire chez les nourrissons. Néanmoins, elle prévenait moins de cas et de décès que celle contre le méningocoque B qui ne l’était pas… Désormais, toutes les vaccinations contre les méningocoques, quel qu’en soit le sérotype vont devenir obligatoires pour tous les nourrissons nés après le 1er janvier 2025.

  1. « Mon enfant est trop jeune pour être vacciné »[14]

Les nourrissons ne sont que partiellement protégés par les anticorps maternels contre des maladies qui peuvent être particulièrement sévères à leur âge, même s’ils sont allaités. Les personnes de leur entourage, souvent incomplètement vaccinées, peuvent être un vecteur de transmission de certains microbes.

Les différentes vaccinations doivent donc être proposées avant « la période à risque » d’exposition à ceux-ci, le but étant que le système immunitaire du bébé ait déjà pu développer des mécanismes de défense spécifiques pour parer une éventuelle contamination.

Les risques sont maximums dès les premiers mois pour la coqueluche, les infections graves à Haemophilus influenzae, à pneumocoques, à méningocoques ou à rotavirus.

Pour les autres vaccinations (tétanos, diphtérie, hépatite B…), bien que des administrations plus tardives puissent être envisagées, elles ne se justifient pas : la tolérance aux vaccins à cet âge est bonne et l’immunité induite suffisante pour protéger ces enfants plusieurs années, voire à vie comme pour l’hépatite B. De plus les couvertures vaccinales obtenues chez les nourrissons sont souvent bien meilleures que celles des grands enfants, des adolescents ou des adultes immunisant pour longtemps l’ensemble de la population.

Il est donc essentiel de suivre les recommandations spécifiques du calendrier vaccinal établi par les autorités de santé publique afin de protéger au mieux votre enfant.

  1. « Je pense qu’il vaut mieux que mon enfant développe ses propres défenses immunitaires »

Il est vrai que le système immunitaire de l'enfant se renforce naturellement au fil du temps, mais à sa naissance, il n’est protégé que par les anticorps transmis par la mère qui vont disparaitre petit à petit. La vaccination est un moyen sûr et efficace de renforcer sa protection contre certaines maladies graves.

Les vaccins ne font que susciter le développement des défenses immunitaires propres de l’enfant !!! La vaccination agit sur le système immunitaire comme une infection naturelle sans faire courir les risques ou les complications graves voire mortelles que pourrait induire la maladie.

Un vaccin contient un agent pathogène inactivé ou atténué devenu inoffensif, qui stimule le système immunitaire de l’enfant.

L’objectif de la vaccination est de permettre au système immunitaire de reconnaître le microbe pour qu’il puisse rapidement s’en défendre quand il le rencontre.

Quand l’organisme rencontre un agent pathogène pour la première fois, 7 à 10 jours lui sont nécessaires pour induire un système de défense spécifique, temps qui permet à la maladie de se développer. Lors d’un second contact avec ce même agent pathogène, soit ce microbe ne peut pas coloniser l’organisme du fait de la présence d’anticorps, soit grâce à un mécanisme de « reconnaissance », une réponse immunitaire efficace apparaît en moins de 3 jours empêchant la survenue de la maladie. La vaccination agit sur le système immunitaire comme une infection naturelle. Son but est de « l’éduquer » à reconnaitre le microbe pour qu’il puisse rapidement se défendre quand il le rencontrera ultérieurement. La vaccination utilise un « leurre » pour le système immunitaire, très souvent un fragment de virus ou de bactérie devenu inoffensif. La réaction du système immunitaire est souvent identique à celle induite par la maladie naturelle mais n’expose pas la personne vaccinée à la maladie dont les complications peuvent être graves voire mortelles.

De plus, en vaccinant votre enfant, vous contribuez également à protéger l'ensemble de la population, en réduisant la propagation des maladies infectieuses. Les vaccins sont soigneusement testés pour garantir leur sécurité et leur efficacité, et ils ont considérablement réduit l'incidence de nombreuses maladies graves dans le monde.

  1. « J’allaite, pas besoin de vacciner mon enfant » 14

L’allaitement maternel a effectivement de nombreuses vertus autres que nutritionnelles : lien mère-enfant, réduction des allergies et des risques de certaines infections. En effet, il est une excellente source d’un type d’anticorps naturels (IgA) constituant une première ligne de défense au niveau des muqueuses respiratoires et intestinales, ce qui réduit le risque d’infections respiratoires et digestives. En revanche, le lait maternel ne contient pas ou très peu d’anticorps de type IgG pour combattre des infections générales. Ce type d’anticorps est transmis par voie placentaire lors des derniers mois de grossesse si la mère est elle-même immunisée et vaccinée contre certaines maladies telles que le tétanos, la grippe ou la coqueluche.

C’est d’ailleurs pour augmenter ces taux d’anticorps que l’on propose de vacciner la femme enceinte entre le 2ème et 3ème trimestre de grossesse contre la coqueluche et la grippe par exemple.[15]

Néanmoins ces anticorps disparaissent rapidement et avec eux, toute protection efficace contre ces pathologies, que l’enfant soit allaité ou non.

Cependant, les défenses du nourrisson, transmises par voie placentaire et par l’allaitement sont largement insuffisantes pour le protéger contre toutes les maladies, dont certaines peuvent être graves (certaines méningites, coqueluche...) d’où l’importance de suivre les recommandations spécifiques du calendrier vaccinal délivré par les autorités sanitaires.

Il est dorénavant également possible de protéger le nourrisson contre le VRS (Virus Respiratoire Syncytial), virus courant qui peut provoquer des infections respiratoires graves (bronchiolites) chez les nourrissons et les jeunes enfants, en particulier ceux présentant des facteurs de risque tels que la prématurité ou une maladie pulmonaire sous-jacente, grâce à un anticorps monoclonal neutralisant.

  1. « Pas besoin de vaccin pour une maladie rare »

Certaines maladies peuvent être aujourd’hui considérées comme rares, et ce, grâce à la vaccination. Mais « rares » ne signifie pas nécessairement qu'elles ne posent pas de risque pour la santé. Même les maladies rares peuvent être graves, voire mortelles, et il est important de prendre des mesures préventives pour les prévenir si possible.

Ne pas vacciner, c’est réouvrir la porte à ces infections rares mais graves (diphtérie, tétanos, poliomyélite, les infections invasives bactériennes, telles que méningocoques ou pneumocoques ...) qui engendrent, chez tous les individus atteints, un risque élevé de décès et de séquelles. En effet, les agents responsables de ces maladies restent présents dans l’environnement ou chez des porteurs sains et l’absence de vaccination permettrait une nouvelle émergence de ces pathologies. On ne peut envisager de faire courir ce risque aux enfants alors qu’il existe des moyens de prévention.

Ainsi, toutes les vaccinations recommandées ou obligatoires en France préviennent des maladies susceptibles d’entrainer des complications ou des séquelles graves, voire le décès, y compris pour des personnes sans problème d’immunité sous-jacente.

  1. « Pas besoin de vaccin pour une maladie bénigne »

Certaines maladies peuvent être considérées comme bénignes (infections fréquentes touchant l’ensemble de la population) mais même si elles paraissent mineures, peuvent guérir spontanément et ne pas avoir de caractère de gravité, elles engendrent un pourcentage de complications, voire de mortalité, en particulier chez les nourrissons, les personnes âgées ou les individus dont le système immunitaire est affaibli, suffisamment important pour qu’on ne prenne pas le risque de les contracter.

Exemple : rougeole, oreillons, rubéole, varicelle, gastroentérite à rotavirus.

Par exemple la Gastroentérite à rotavirus est généralement jugée comme bégnine. Tous les enfants avant l'âge de 5 ans seront infectés au moins une fois par un rotavirus. Mais chez 1 enfant infecté sur 50, elle conduira à une déshydratation aiguë nécessitant une hospitalisation en urgence.[16]

  1. « Les vaccins ne sont pas efficaces à 100% »

Effectivement, l’efficacité n’est pas optimale pour tous les vaccins. La plupart d’entre eux ne permettent pas une immunité à vie et seule la rigueur dans l’administration des injections de rappel peut permettre d’assurer une protection à long terme. Cependant, la vaccination reste l'un des moyens les plus efficaces pour prévenir les maladies infectieuses et réduire la propagation des agents pathogènes.

En outre, la majorité des vaccinations obligatoires chez les nourrissons en France, ont une efficacité individuelle supérieure ou égale à 90%, ce qui leur assure déjà une très bonne protection. De nombreuses vaccinations engendrent aussi une immunité collective importante (les vaccinés réduisant le risque d’infection pour les autres) et de ce fait, augmentent, et de façon non négligeable, la protection individuelle.

Les sujets protégés individuellement à 90% permettent de réduire la circulation de l’agent pathogène et donc de réduire le risque de propagation d’un microbe. Si la couverture vaccinale est élevée, l’efficacité vaccinale « collective » avoisine les 100%.

  1. « Il y a trop de vaccins »

« Trop de maladies prévenues ?»

Il est vrai que le calendrier vaccinal en France peut être perçu aujourd’hui, comme étant plus chargé que dans certains autres pays européens. Cela est dû en partie aux politiques de santé publique spécifiques à chaque pays, aux recommandations des autorités sanitaires et aux priorités en matière de santé publique.

Mais contrairement à une idée répandue en France, les enfants français faisaient partie, encore récemment, des enfants européens recevant le moins de vaccins et étant donc moins bien protégés contre un certain nombre de maladies pouvant être graves, d’où de nouvelles recommandations vaccinales officielles.

La décision de vaccination repose non seulement sur les risques de décès ou de séquelles graves, mais aussi sur les conséquences des maladies qui pourraient être évitées sur la surcharge du système de santé : multiplication des consultations en ville et dans les services d’urgence, hospitalisations, séjours en réanimation et en soins intensifs.

  1. « Je suis contre l’utilisation des adjuvants »

Tous les vaccins ne contiennent pas d’adjuvants. Mais l’utilisation d’adjuvant ne pose aucun risque sanitaire

Les adjuvants sont des substances ajoutées aux vaccins inactivés qui ne comportent pas de microbes vivants, pour pallier l’absence de déclencheur défensif et renforcer la réponse immunitaire de l'organisme à l'antigène du vaccin.

Ils sont donc utilisés pour améliorer l'efficacité de ces vaccins en augmentant la production de cellules immunitaires et d'anticorps, ce qui permet une meilleure protection contre les maladies infectieuses.

Les vaccins dits « vivants » n’en contiennent pas car ils sont suffisamment immunogènes (ex : Rougeole-Oreillons-Rubéole).

En effet, un vaccin « vivant » contient le germe entier et donc de nombreux antigènes, souvent mal définis, ainsi que d'autres molécules microbiennes importantes pour déclencher une réponse immunitaire innée et/ou adaptative élevée.

L’utilisation d’un vaccin « vivant » n’est pas opportune pour toutes les maladies car le prix de la réponse immunologique élevé peut être une tolérance dégradée (exemple de la coqueluche)

Les principaux adjuvants sont :

  • Les sels d’aluminium[17], utilisés depuis une centaine d’années et connus pour stimuler la réponse immunitaire en augmentant la durée de la présence des antigènes vaccinaux dans l'organisme. Nous en absorbons quotidiennement à des doses nettement supérieures à celles contenues dans les vaccins (exemple AlPO4, Al(OH)3).
  • MF59 : Il s’agit d’un adjuvant type huile dans l’eau (à base de squalène) utilisé dans certains vaccins antigrippaux. Il aide à renforcer la réponse immunitaire et peut réduire la quantité d’antigène nécessaire dans le vaccin. (ref 18 aussi)
  • AS03 : Cet adjuvant est aussi de type huile dans l’eau (à base de squalène) auquel a été ajouté de l’α-tocopherol (vitamine E). Il est utilisé dans certains vaccins antigrippaux pandémiques pour renforcer la réponse immunitaire[18].
  • Le thiomersal: Il s’agit d’un composé organométallique contenant du mercure qui a été utilisé comme agent conservateur dans certains vaccins et produits biologiques pour prévenir la contamination bactérienne ou fongique. Il a été retiré par principe de précaution quant à sa possible participation à une réaction locale. Le thiomersal a suscité des inquiétudes en raison de sa teneur en mercure, un élément potentiellement toxique pour l’organisme. Cependant, des études et des recherches ont montré que la concentration de thiomersal utilisée dans les vaccins ne présente pas de risques pour la santé humaine, et ce produit a été largement considéré comme sûr par les principales autorités sanitaires, y compris l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les Centers for Disease Control and Prevention (CDC). De multiples études ont démontré l’absence de son implication dans des complications plus sérieuses comme cela avait pu être évoqué (ex : autisme)[19].(France - FDA)[20]
  1. « La méningite, c’est une maladie rare »

La méningite est une inflammation des membranes entourant le cerveau et la moelle épinière, généralement causée par une infection bactérienne ou virale. Bien que la méningite puisse être considérée comme relativement rare par rapport à d'autres maladies plus courantes, elle est toujours une affection grave et potentiellement mortelle qui nécessite une intervention médicale rapide.

Diverses espèces de bactéries peuvent en être responsables comme Haemophilus influenzae, N. meningitidis (le méningocoque), et S. pneumoniae (le pneumocoque) qui sont par ailleurs des hôtes naturels du rhinopharynx de l’Homme.

Les cas de méningite bactérienne, en particulier, sont considérés comme des urgences médicales car ils peuvent entraîner des complications graves telles que des lésions cérébrales, une septicémie ou un choc septique voire le décès (plus de 12% de décès et de 20% de séquelles graves pour les infections invasives à méningocoques en France).[21]

Exemple Haemophilus influenzae type b (Hib) est le nom de la bactérie pouvant provoquer chez les nourrissons et les petits enfants, des infections graves comme des méningites purulentes, des septicémies (infections du sang), des épiglottites (infections de l’épiglotte pouvant conduire à l’asphyxie), des pneumonies ou des infections cutanées graves.

Même en administrant des antibiotiques efficaces, cette maladie entraîne, dans 1 cas sur 10, des séquelles graves et irréversibles comme une surdité, un handicap physique ou mental – ou même la mort.

La vaccination reste l'un des moyens les plus efficaces de prévenir la méningite bactérienne.

Avant l’introduction de la vaccination en France environ 1 000 enfants étaient victimes d’une infection sévère à Hib. Depuis que cette vaccination fait partie du plan de vaccination de base, il n’y a plus que quelques cas par an, la plupart chez des enfants qui ne sont pas ou insuffisamment vaccinés. Cependant depuis quelques années, une légère remontée du nombre de cas a été observée même chez les enfants vaccinés.

  1. « J’ai entendu dire qu’il y avait des problèmes avec les vaccins contre le rotavirus »

Les vaccins contre le rotavirus représentent une partie importante du programme de vaccination infantile car le rotavirus est une des principales causes de gastro-entérite sévère chez les nourrissons et les jeunes enfants.

Les rotavirus sont effectivement la cause la plus fréquente des gastroentérites aiguës (GEA) sévères, déshydratantes chez les enfants de moins de 5 ans. Ils sont à l’origine de 30 à 80% des hospitalisations dues à une GEA. En France, cette maladie est responsable de plus de 155 000[22] consultations en pédiatrie et médecine générale, d’environ 28 000 passages aux urgences, 20 400 hospitalisations (HAS juin 2022) et de 7 à 17 décès par an[23].

Deux vaccins oraux (virus vivants atténués) contre les rotavirus, destinés aux nourrissons de moins de 6 mois sont disponibles, recommandés et remboursés[24].

La vaccination nécessite 2 ou 3 doses selon le vaccin, à faire avaler au nourrisson entre l’âge de 2 et 6 mois[25].

Cette vaccination très efficace permet d’éviter environ 75 à 80% des gastroentérites à rotavirus et 85 à 95% des infections sévères et des hospitalisations dues aux rotavirus. Globalement, la vaccination permet d’éviter 40 à 60% de toutes les hospitalisations pour gastroentérite des petits enfants.

Le plus fréquent des effets secondaires induit par cette vaccination reste un épisode diarrhéique bénin, environ 1 semaine après la vaccination (~ 10% des nourrissons).

Depuis 201424aucun nouveau signal de sécurité sur les surrisques d’invagination intestinale aiguë (IIA) n’a été mis en évidence, que ce soit au niveau français, européen ou mondial. Les récentes données de la littérature confirment une balance bénéfices/risques très favorable, avec jusqu’à 6 cas additionnels d’IIA pour 100 000 nourrissons dans les sept jours suivant la vaccination, alors que l’incidence basale (souvent après des infections virales à rotavirus sauvages) est estimée entre 25 et 100 pour 100 000 nourrissons. La mise en place du programme au Royaume Uni a fait baisser l’incidence de l’IIA25.

  1. « La varicelle, c’est bénin, tout le monde l’a dans l’enfance »[26]

Même si dans de nombreux cas, la varicelle reste une maladie bénigne, elle peut engendrer, chez certains individus, des complications pouvant inclure des infections de la peau, une pneumonie, des problèmes neurologiques et, dans de rares cas, des infections graves et même la mort.

Elle provoque chaque année, selon les données de Santé Publique France[27], plus de 700 000 consultations, 3000 hospitalisations .(75 % ont moins de 10 ans) et une vingtaine de décès (30 % ont moins de 10 ans).

Le poids de cette maladie sur le système de santé n’est donc pas négligeable, et il est souvent difficile pour les cliniciens de faire le diagnostic de surinfections bactériennes des lésions de la varicelle. Ces surinfections peuvent être graves et d’évolution rapide, notamment quand le streptocoque du groupe A est impliqué, d’où la recommandation de la vaccination.

  1. « La vaccination contre les HPV comporte des effets secondaires »[28]

Il existe plus d’une centaine de variétés du papillomavirus humain (HPV) infectant la peau ou les muqueuses génitales. Ces virus se transmettent très facilement au cours des relations sexuelles, par simple contact avec la peau ou les muqueuses infectées. Certaines souches de virus HPV provoquent des verrues génitales et d’autres des lésions précancéreuses et cancéreuses des régions génitales, de la bouche ou de la gorge.

Les vaccins contre HPV sont des vaccins recombinants contenant une seule protéine du papillomavirus commune à différentes souches de virus pour élargir son efficacité, la protéine L1 sous la forme de pseudo-particules virales de capside. Son action est soutenue par des adjuvants, selon le vaccin, un sel d’aluminium ou par l’adjuvant ASO4 (sel d’aluminum + MLP).

On estime que la vaccination contre le HPV pourrait théoriquement éviter 1 000 à 2 000 nouveaux cas de cancer par année chez les hommes, et environ 2 000 à 3 000 cas chez les femmes.

La vaccination contre les HPV est bien tolérée. Depuis l’homologation du vaccin contre l’HPV en 2006, et plus de 270 millions de doses administrées[29], les seuls effets secondaires régulièrement observés se sont limités à des réactions cutanées au point d’injection selon le Comité consultatif mondial pour la sécurité des vaccins (GACVS) (2017).

La rumeur selon laquelle la vaccination contre les HPV pourrait provoquer la mort est infondée. Les autorités de surveillance aux Etats-Unis, en Europe et en Suisse confirment qu'il n'y a pas un seul décès attribué à la vaccination contre les HPV.

Selon les résultats d’études menées sur 73 428 femmes de tous les continents entre 2008 et 2016, la vaccination n’augmente pas le risque de problèmes de santé graves.

Les chercheurs n’ont pas constaté de risque augmenté de fausse-couche parmi les femmes vaccinées[30].

De même, de nombreuses études ont confirmé que le risque de maladies auto-immunes (comme par exemple la sclérose en plaques) est le même chez les jeunes filles ou femmes vaccinées et non vaccinées contre les HPV[31].

  1. « Les maladies ont disparu, il est inutile de continuer à vacciner »

La vaccination est, avec l’amélioration de l’hygiène et l’instauration de l’antibiothérapie, le facteur essentiel de réduction des maladies infectieuses dans le monde. Grâce à la vaccination, des millions de vies sont sauvées chaque année et une maladie, la variole a été complètement éradiquée (Encadré 1).
Certaines maladies ont actuellement disparu ou sont beaucoup plus rares, grâce aux programmes de vaccination : Tétanos, Diphtérie, Poliomyélite, Coqueluche, Haemophilus influenzae b, Hépatite b, Rougeole, Oreillons, Rubéole. Cependant les agents responsables de ces maladies restent présents dans l’environnement ou chez des porteurs sains, et une diminution ou un arrêt des vaccinations provoquerait une nouvelle émergence de ces pathologies (Encadré 2).
Certaines personnes ne peuvent pas être vaccinées pour des raisons médicales. La vaccination de la collectivité permet de les protéger en réduisant la circulation des agents infectieux.

  1. « Mon enfant n’a pas besoin d’être vacciné car il est en bonne santé »

La grande majorité des personnes qui décèdent ou présentent des séquelles à la suite d’une maladie infectieuse (notamment à prévention vaccinale) étaient en bonne santé et ne présentaient aucune fragilité particulière décelée. Ces infections surviennent le plus souvent comme « un coup de tonnerre dans un ciel serein ». A ce jour, la possibilité de repérage des patients susceptibles de contracter une infection grave ne concerne qu’un petit pourcentage d’enfants.

Protéger les enfants en bonne santé leur permet de le rester et de ne pas s’exposer au risque de la maladie. La vaccination est préventive et son bénéfice est invisible.

  1. « Mon enfant n’est pas exposé car il n’est pas en collectivité »

Le risque d’infection est effectivement plus important pour les enfants gardés en collectivité. Néanmoins, tous les jeunes enfants, quel que soit leur mode de garde, sont exposés quotidiennement à de multiples virus et bactéries via l’environnement, les parents, la fratrie ou d’autres enfants ou adultes, et ce risque est loin d’être négligeable. Plusieurs de ces agents infectieux peuvent provoquer des maladies sérieuses, dont seule la vaccination peut les protéger.
De plus, les jeunes enfants sont plus sensibles aux maladies infectieuses car ils ont un système immunitaire à la fois innocent (ils n’ont pas d’immunité antérieure contre de nombreux agents pathogènes) et immature (en présence d’un agent pathogène, ils se défendent moins bien et fabriquent moins d’anticorps).

  1. « Le déclin des maladies est indépendant des vaccins »[32][33][34]

L’amélioration des conditions de vie, et notamment d’hygiène, a fait régresser les maladies infectieuses (Encadré 3). Les progrès dans le domaine de l’assainissement de l’eau ainsi que dans celui des mesures d’hygiène propres à l’alimentation, ont permis une réelle diminution des risques de maladies à transmission digestive (gastro-entérites, typhoïde, hépatite A, listérioses) mais ont peu d’influence sur les maladies à transmission aérienne[35],les agents infectieux étant contenus dans des micro-particules émises lors de toux, éternuements, ou même simplement en parlant. La diminution de la promiscuité, le lavage des mains, ou le port de masque peuvent réduire l’incidence de certaines d’entre elles mais seulement de façon partielle.
La grande majorité des infections qui peuvent être prévenues par la vaccination (rougeole, rubéole, coqueluche, oreillons, Haemophilus influenzae b, méningocoque, pneumocoque, diphtérie) se transmettent par voie aérienne. Seuls les programmes de vaccination ont permis la disparition de la variole et la réduction de l’incidence de l’ensemble de ces maladies[36].

  1. « Mon enfant non vacciné est protégé par les autres enfants vaccinés »

La vaccination induit toujours une protection individuelle et souvent une protection collective. Cette protection collective dépend du germe, du type de vaccin et du taux de couverture vaccinale. Par exemple, le tétanos est une maladie transmise par l’environnement. Un enfant non vacciné est donc susceptible d’attraper cette maladie même si son entourage est vacciné et n’aura pas les défenses nécessaires pour la combattre.

Par contre, pour de nombreuses maladies, se vacciner permet, en plus de se protéger soi-même, de protéger les autres. Se vacciner permet d’éviter d’attraper la maladie et donc de la transmettre, ce qui réduit le risque d’épidémie. Cet effet de groupe est particulièrement important pour les personnes fragiles ne pouvant pas se faire vacciner ou répondant peu ou mal à la vaccination : les nourrissons, les femmes enceintes, les personnes ayant des maladies contre-indiquant la vaccination, les personnes âgées... La vaccination des autres peut protéger votre enfant mais incomplètement. La protection instaurée par les autres ne peut exister de manière optimale que si toutes les personnes susceptibles d’être vaccinées le sont réellement. Si la couverture vaccinale n’est pas optimale, les non vaccinés ne sont pas bien protégés. Il en va de la responsabilité de chacun de faire preuve d’altruisme dans la société.

Compter uniquement sur la vaccination des autres peut être dangereux pour l’enfant.

  1. « Le vaccin est antinaturel »

Tout ce que l’on trouve dans la nature n’est pas forcément bénéfique pour l’être humain : les virus et bactéries sont « naturels » mais peuvent causer des maladies graves, certaines plantes sont des poisons pour l’Homme...Aux alentours de 1740, soit avant l’ère de la vaccination, près d’un nouveau-né sur trois mourrait avant l’âge de 1 an, même dans les campagnes les plus reculées[37][38], pour moins de 4/1000 actuellement[39].

Parmi les médicaments dont nous disposons pour lutter contre les maladies infectieuses, les vaccins sont certainement (comparés aux antibiotiques ou aux antiviraux), les produits les plus « naturels ». Ils contiennent essentiellement des fragments de virus ou bactéries auxquels peuvent s’ajouter une part infinitésimale de produits chimiques, soit pour maintenir la stabilité et la stérilité du produit soit pour servir d’adjuvant et améliorer l’immunogénicité du vaccin.

La vaccination induit une réaction du système immunitaire qui est la défense naturelle de l’organisme, identique à celle provoquée par la maladie ciblée, mais sans exposition à des complications souvent graves voire mortelles, que pourrait engendrer cette maladie.

  1. « Je ne suis pas d’accord avec l’âge recommandé pour le vaccin (Exemple des Infections Sexuellement Transmissibles comme VHB et HPV) »

Les nourrissons ne sont que partiellement protégés par les anticorps maternels contre des maladies qui sont particulièrement sévères à leur âge. Leur entourage souvent mal vacciné peut les exposer rapidement à certains microbes. Les vaccinations doivent être proposées avant la « période à risque » de rencontre avec les microbes responsables des maladies, le but étant que l’individu ait déjà mis en place des mécanismes de défense spécifiques pour parer à une éventuelle contamination. Les risques sont maximums dès les premiers mois de vie pour la coqueluche, les infections graves à Haemophilus influenzae, à pneumocoques, à méningocoques ou à rotavirus. Retarder ces vaccinations peut donc exposer l’enfant à ces maladies à un âge où elles peuvent être graves et où il est le plus sensible. Pour les autres vaccinations, bien que des administrations plus tardives puissent être envisagées, elles ne se justifient pas. En effet, la tolérance aux vaccins à cet âge est bonne et l’immunité induite est suffisante pour protéger ces enfants plusieurs années, voire à vie comme pour l’hépatite B. Les combinaisons vaccinales utilisées permettent de plus de réduire le nombre de piqûres nécessaires. Ainsi, pour protéger contre 10 maladies, 10 injections sont nécessaires, rappels compris pour maintenir l’immunité. Dissocier les vaccinations, impliquerait de multiplier le nombre d’injections par 2 ou 3.

Enfin, la fréquence des consultations systématiques dans les premiers mois de vie permet d’obtenir de bonnes couvertures vaccinales. A travers le monde, l’âge de ces premières vaccinations varie entre 6 semaines et 3 mois au plus tard.

D’autres maladies, comme l’infection à papillomavirus, surviennent plus tard, d’où une vaccination au début de l’adolescence. Le principe reste le même : protéger l’enfant avant l’exposition au pathogène.

  1. « Certains vaccins sont dangereux et peuvent entrainer des maladies graves (autisme, sclérose en plaques, myofasciite à macrophages, syndrome de Guillain Barré… » (Encadré 2)

Les réactions graves dues aux vaccins sont rares et surveillées. Certains symptômes peuvent survenir après une vaccination mais sans rapport avec celle-ci. Il s’agit d’une coïncidence temporelle. Par exemple, dans le calendrier vaccinal français, les nourrissons sont vaccinés à l’âge de 11 et 12 mois. Cette période correspond à l’âge où certains enfants commencent à marcher. Mais il n’y a pas de rapport direct entre la marche et la vaccination. Le délai entre une vaccination et un symptôme n’est pas le seul critère à prendre en compte pour prouver le rôle d’un vaccin dans l’apparition de ce symptôme.

Cependant, des liens ont été mis en évidence entre certains vaccins et certaines maladies, comme l’augmentation des cas de narcolepsie attribuée à un des vaccins de la pandémie grippale en 2009 ou la faible augmentation du risque d’invagination intestinale à la suite d’une vaccination contre les rotavirus. Les vaccins fabriqués à partir de microbes vivants atténués sont en outre contre-indiqués chez les personnes immunodéprimées car ils peuvent être à l’origine d’une forme grave de la maladie.

  1. « Mon enfant a mal toléré un vaccin, je ne désire pas continuer à le vacciner »

Les manifestations présentées par un enfant au décours de la vaccination (évènements ou effets indésirables) peuvent être dues au vaccin ou simplement le fait d’une coïncidence. Ces mêmes symptômes auraient pu survenir en l’absence d’administration du produit. Seule une analyse précise de la situation peut permettre de rattacher ces symptômes à la vaccination ou non, et de décider s’il est possible ou non de poursuivre le programme de vaccination. Dans cet objectif, les parents ou le médecin pourront déclarer le cas à la pharmacovigilance de l’ANSM et demander conseil à Infovac (https://app.infovac.fr/ réservé aux professionnels de santé) Néanmoins, les principales réactions secondaires aux vaccins sont mineures et un même individu réagit rarement de manière identique à une injection ultérieure du même vaccin ou d’un autre vaccin. Une réaction allergique grave est un des seuls effets secondaires entrainant une contre-indication au vaccin incriminé.

Encadré 1 : Effets indésirables, effets secondaires ou événements intercurrents ?[40]

Une étude finlandaise est venue répondre très élégamment à la question des manifestations fréquentes survenues au décours des vaccins R.O.R :

La quasi-totalité des jumeaux nés en Finlande en 1981-1982 (581 paires) ont été inclus dans une étude en double insu (ni les parents, ni les médecins ne connaissant le traitement reçu) : l’un des jumeaux recevait le vaccin, l’autre le solvant sans les virus ; puis le mois suivant celui qui avait reçu le vaccin recevait le solvant et son jumeau le vaccin.

La raison de réaliser cette étude avec des jumeaux tient au fait qu’ils vivent exactement dans les mêmes conditions et qu’ils ont le même risque d’être exposés aux mêmes microbes.

Les résultats sont édifiants : l’ensemble des effets « indésirables » généralement attribués aux vaccins se retrouvait presque aussi souvent chez les jumeaux non vaccinés…

Le tableau 1 compare la fréquence des Effets indésirables rapportés dans le RCP

Fréquence dans le RCP

Différence de % d’effets indésirables entre les vaccinés et les non vaccinés

Fièvre

> 10 %

+ 6%

Eruption

1 à 10%

+ 1,6%

Infections des voies respiratoires

1 à 10%

- 1,5%

Troubles digestifs

1/1000 à 1 %

- 0,8%

Il faut noter que les infections des voies respiratoires et les troubles digestifs sont plus fréquents chez les non vaccinés. L’hypothèse soulevée est que l’interféron secrété à la suite de la vaccination protègerait en partie contre les infections virales intercurrentes.

Encadré 2. Polémiques vaccinales

1. Vaccination ROR et autisme[41]

La vaccination ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole) a fait l'objet de diverses controverses depuis sa création, principalement autour des allégations la liant à l'autisme majoritairement dans les pays anglophones. En 1998, une étude menée par le Dr. Andrew Wakefield et publiée dans The Lancet[42] a suggéré un lien entre la vaccination ROR et l'autisme ainsi que des troubles intestinaux. Cette étude a provoqué une panique massive et une baisse des taux de vaccination dans plusieurs pays. Depuis, il s’est avéré que le Dr Wakefield avait fourni de faux résultats, que 10 des 12 co-auteurs de l'étude se sont rétractés, que l’étude a été retirée du Lancet ce qui est une procédure exceptionnelle pour ce journal, et qu’il a été condamné. Aucune étude n’a retrouvé d’association entre ROR et autisme et l’ensemble des autorités sanitaires dans le monde ont rejeté cette hypothèse. Malgré ces faits, les réseaux sociaux et les anti-vaccinaux continuent d’utiliser régulièrement cet article. La baisse des taux de vaccination a conduit à des épidémies de rougeole dans de nombreux pays, mettant en péril la santé publique et conduisant en Italie et en France à l’obligation vaccinale. La polémique autour de la vaccination ROR reste un exemple significatif de l'impact que peuvent avoir des affirmations non fondées sur la santé publique. Le consensus scientifique reste que la vaccination ROR est sûre, efficace et essentielle pour prévenir des maladies potentiellement graves. Les efforts se poursuivent pour sensibiliser et informer le public afin d'assurer une couverture vaccinale suffisante et protéger la population contre les épidémies.

2. Vaccination contre hépatite B et sclérose en plaques[43] (Maladies démyélinisantes)

Il y a environ une vingtaine d'années, une violente polémique a surgi dans les médias, sur la vaccination contre l'hépatite B, accusée de déclencher des cas de sclérose en plaques. Polémique d'autant plus surprenante qu'elle était limitée à la France. Au fur et à mesure des années, aucun élément scientifique n'étant venu confirmer cette suspicion, les craintes se sont amendées mais ont laissé jusqu'à aujourd'hui encore des séquelles, de nombreuses personnes s'interrogeant sur la sécurité du vaccin anti-hépatite B. En 1996, des études menées en France ont suggéré un possible lien entre la vaccination contre l'hépatite B et la survenue de cas de SEP. Une analyse approfondie a révélé que la vaccination avait essentiellement été réalisée chez des adultes jeunes, c’est-à-dire dans des tranches d’âge où le taux de fréquence de SEP est le plus élevé. Ces études ont reçu une large couverture médiatique, générant des craintes parmi la population en France et ailleurs. En raison des controverses, en 1998, la France a suspendu les campagnes de vaccination contre l'hépatite B dans les écoles, mais la vaccination pour les adultes et les nourrissons a été poursuivie. Des commissions scientifiques et conférences consensus ont été mandatées pour analyser les nombreuses études réalisées tant en France qu'à l'international, avec pour conclusions : aucune preuve concluante d'un lien causal entre le vaccin contre l'hépatite B et la SEP. L’incidence de la maladie n’était pas plus fréquente chez les vaccinés que chez les non vaccinés, et il n’y avait pas de regroupement de cas sur une période limitée qui aurait pu suggérer un rôle déclencheur de la vaccination. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'Agence Européenne des Médicaments (EMA) et d'autres organismes internationaux ont réaffirmé la sécurité du vaccin contre l'hépatite B et les autorités sanitaires ont recommandé de poursuivre la vaccination, soulignant son rôle crucial dans la prévention de l'hépatite B et ses complications, y compris le cancer du foie.

3. Aluminium et Myofasciite à macrophages[44]

La polémique autour de la myofasciite à macrophages et de l'aluminium contenu dans certains vaccins comme adjuvant, a suscité des débats essentiellement en France. Cette controverse est née de la découverte d’une image histologique caractérisée par des lésions inflammatoires spécifiques détectées dans les muscles et observées lors de biopsies musculaires. Ces biopsies étaient réalisées au niveau du deltoïde (lieu habituel d’injection des vaccins chez l’adulte) chez des patients présentant des symptômes tel que douleurs musculaires, fatigue chronique et troubles cognitifs…. Les polémiques ne portent pas sur l’existence de l’image histologique et le lien avec les vaccins contenant de l’aluminium que personne ne remet en doute, mais sur les liens avec les symptômes décrits en l’absence de biopsie chez des sujets sans symptômes. Les agences de santé publique, comme l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé[45] (ANSM) en France, ont examiné les éléments disponibles et ont conclu qu'il n'y a pas de preuve pour établir un lien causal entre l'aluminium des vaccins et les symptômes cliniques. Pour la majorité des experts, l’image histologique ne correspond qu’à un « tatouage vaccinal ». Le consensus parmi les experts reste que les vaccins contenant de l'aluminium sont sûrs et efficaces, avec des bénéfices largement supérieurs aux risques potentiels. Les autorités sanitaires continuent de surveiller et d'étudier les adjuvants employés dans les vaccins

4. Vaccination Grippe et syndrome de Guillain-Barré [46][47]

La polyneuropathie démyélinisante inflammatoire aiguë, connue sous le nom de syndrome de Guillain-Barré (SGB), est une maladie neurologique rare mais grave qui cause des parésies et parfois des paralysies plus ou moins étendues. Le lien potentiel entre la vaccination contre la grippe et le syndrome de Guillain-Barré (SGB) a été un sujet de débat contradictoire.

La controverse remonte principalement à la campagne de vaccination de 1976 aux Etats-Unis contre la grippe porcine (ref 49). Un nombre inhabituellement élevé de cas de SGB a été observé parmi les personnes ayant reçu ce vaccin conduisant à une interruption de la campagne de vaccination. Les études ultérieures ont estimé un risque accru de SGB entre 1 et 2 cas supplémentaires de SGB pour 100 000 personnes vaccinées lors de la campagne de 1976. Depuis, la surveillance des vaccins contre la grippe saisonnière a été rigoureuse et dans de nombreuses études aucun lien n’a été retrouvé. Cependant, certaines études ont noté une légère augmentation du risque de SGB suivant la vaccination contre la grippe, généralement évaluée à environ 1 à 2 cas supplémentaires de SGB par million de doses administrées. Il est cependant important de souligner que l'infection par la grippe elle-même peut également augmenter le risque de développement du SGB, et ceci de façon plus importante que la vaccination. L’ensemble des autorités de santé conclut que les bénéfices de la vaccination pour prévenir la grippe, l'emportent largement sur les risques potentiels mais rares de SGB.

Encadré 3. Vaccins et allergies

Les vaccins induisent-ils des maladies allergiques ?

Deux choses sont à distinguer :

- Une allergie à l’un des composants des vaccins est rare mais possible : œuf, gélatine, néomycine, aluminium… Ces allergies revêtent parfois le tableau clinique d’un choc anaphylactique (fréquence de l’ordre de 1/1.000.000) qui impose la présence d’adrénaline dans tous les lieux de vaccination.

- Le rôle éventuel des vaccins dans l’augmentation des maladies allergiques est une question complexe. Il est clair que depuis que l’incidence des maladies infectieuses a diminué, celle des maladies allergiques a augmenté. La théorie hygiéniste[48] peut relier les deux phénomènes : la réduction de l’exposition des enfants à de nombreux microbes, en diminuant les réponses immunitaires habituelles, favoriserait le détournement de l’immunité vers l’allergie ou l’auto-immunité. Cette théorie n’est toutefois pas démontrée à ce jour et ne tient pas compte du rôle des microbiotes, notamment digestifs, sur l’immunité[49]. De plus, l’hygiène et les antibiotiques jouent un rôle important dans la diminution des stimulations immunitaires infectieuses. Enfin, les vaccins ont l’avantage de stimuler le système immunitaire parfois de façon très similaire à ce que provoquerait la maladie naturelle, notamment les vaccins vivants.

Encadré 4. Vaccins et maladies auto-immunes

Une des craintes majeures suscitées par les vaccins est qu’ils puissent provoquer ou déclencher une maladie auto-immune. A la fin des années 90, la campagne de vaccination contre l’Hépatite B visant essentiellement de jeunes adultes a abouti à la suspicion d’un lien entre cette vaccination et les maladies démyélinisantes, notamment la sclérose en plaques. Depuis, plus d’une dizaine d’études ont échoué à montrer un lien de causalité. Avant la mise à disposition des vaccins contre les Papillomavirus, une étude réalisée en Californie par le Kaiser Permanente Institute (l’une des principales « assurance maladie » dans cet état) a essayé d’évaluer le risque « de base » des maladies auto-immunes et des allergies graves[50]. Ils ont surveillé les diagnostics de ce type de maladie dans les suites d’une consultation systématique d’adolescentes (< 15 ans) ou de jeunes adultes, alors même que ceux-ci n’étaient pas vaccinés.

Adolescentes

(Dans les 6 semaines après la consultation, pour 100.000 sujets)

Adultes Jeunes

(Dans les 6 semaines après la consultation, pour 100.000 sujets)

Asthme

81,3

91,5

Allergie

45,8

75,3

Diabète

12,8

17

Thyroïdite

4

71,8

Maladies inflammatoires du tube digestif

4,5

8,2

Lupus

0,5

7,8

Maladie démyélinisante

1

3

Ces maladies surviennent donc bien en l’absence de toute vaccination et sont bien plus fréquentes chez les adultes jeunes que chez les adolescentes ou les enfants. Ceci explique la suspicion qui a pu exister entre vaccination Hépatite B et Sclérose en plaques en France (les vaccinés étaient majoritairement des adultes jeunes).

Depuis, de très nombreuses études comparant les cohortes de sujets vaccinés et non vaccinés, ont montré que ces maladies ne sont pas plus fréquentes après vaccination pour tous les vaccins : Hépatite b, Papillomavirus, Grippe, vaccins dTPCa.

Deux exceptions cependant :

- Vaccination Rougeole et Purpura Thrombopénique : dans les semaines qui suivent l’administration de ce vaccin, une augmentation des purpuras thrombopéniques a été rapportée. Elle reste cependant très inférieure à l’augmentation observée après la rougeole « maladie ». On peut même dire qu’en protégeant contre la rougeole, le vaccin réduit le risque de purpura thrombopénique…

- Un des vaccins adjuvés contre la grippe AH1N1 utilisé lors de la pandémie 2009-2010, a augmenté, dans certains pays, le risque de Narcolepsie qui est aussi une maladie auto-immune[51]

Encadré 5. Effets indésirables et réactions secondaires

Effets indésirables correspondant à des réactions secondaires

Effets indésirables rares sans lien de causalité établi

Tous les vaccins

Réactions allergiques

Réactions inflammatoires locales et générales (fièvre)

Convulsions fébriles

Sclérose en plaque

Maladies auto-immunes autres

Autisme

Mort subite

Myofasciite à macrophages

ROR

Purpura thrombopénique

Encéphalite

Arthralgies

1/30 à 50.000

0.2/million

Autisme

Rotavirus

Invagination intestinale aigue

1-6/100 000 vaccinés

Grippe AH1N1 adjuvé

Narcolépsie

Grippe

Syndrome de Guillain-Barré

Au pire, 1.7/million de vaccinés versus 4-7/100 000 dus à la grippe maladie*

Coqueluche

Pleurs persistants

Episode hypotonie-hyporéactivité

Risque diminué par vaccins acellulaires

Encéphalopathie convulsivante

BCG

BCGite disséminée

Abcès au site d’injection

Ostéite

2-5/ million de vaccinés

25/1000 vaccinés

* Ce risque n'a été établi que dans 2 études nord-américaines sur quelques saisons, toutes les autres études étaient négatives.

Encadré 6 : Recul sur la vaccination

6a / Date de mise à disposition des vaccins actuellement recommandés et commercialisés en France

Type de vaccins

Première AMM obtenue (Européenne)

Vaccins DTPCa-Hib-HepB

Depuis 2000

Vaccins anti- pneumococciques conjugués

Depuis 2009

Vaccins anti- rotavirus

2006

Vaccins anti-méningococciques B

2013

Vaccins anti-méningococciques conjugués ACYW

Depuis 2010

Vaccins ROR

Depuis 1999

Vaccins DTCaP

Depuis1996

Vaccins dTcaP

Depuis 2002

Vaccins anti-Papillomavirus

Depuis 2007

BCG

2004

Vaccins contre Hépatite B

Depuis 1994

Vaccins contre la Varicelle

2003*

Vaccins contre le Zona

Depuis 2006**

*Utilisé depuis 1995 aux Etat-Unis

** A l’heure de la rédaction du document, encore 2 vaccins disponibles en France

6b /La vaccination dans le monde[52]

Références

[1] Larson H, Figueiredo A, Xiahong Z et al. State of Vaccine Confidence 2016: Global Insights Through a 67-Country Survey. E Bio Med 2016 ;12 :295-301

[2] Loi n° 2017-1836 du 30 décembre 2017 de financement de la sécurité sociale pour 2018 : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000036339090

[3] Bilan de la couverture vaccinale en 2023 :

https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/vaccination/documents/bulletin-national/vaccination-en-france

[4] Sabahelzain MM et al. The politics of Covid-19 vaccine confidence. Curr Opin Immunol 2021;71:92-6

[5] « Simplifions les vaccinations ! » Position de la HAS - 25 avr. 2024 : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3511992/fr/simplifions-les-vaccinations

[6] “Vaccination, or how to alleviate the crisis in pediatric emergency units”, R. Cohen et all. Infectious Diseases Now, volume 52, Issue 7, octobre 2022. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2666991922001841?via%3Dihub

[7] “Perception de l’hésitation vaccinale par les médecins impliqués dans la vaccination : l’enquête Infovac »M. Patte et all. Médecine & enfance Octobre 2018. https://www.infovac.fr/docman-marc/public/hesitation/1496-article-enquete-infovac/file

[8] Leask j et al. Communicating with parents about vaccination : a framework for health professionals. BMC Pediatr 2012;12:154.

[9] « The impact of the web and social networks on vaccination. New challenges and opportunities offered to fight against vaccine hesitancy” J-P Stahl, R. Cohen et all. Médecine et Maladies Infectieuses, Volume 46, Issue 3, mai 2016. Elsevier. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0399077X16000342?via%3Dihub

[10] « How are social media influencing vaccination?” H. J Larson , Leesa Lin. Bmj.com https://www.bmj.com/content/bmj/384/bmj.q69.full.pdf

[11] “Effets indésirables et reactions secondaires aux vaccins : distinguer le vrai du faux » R. Cohen , F. Vié Le Sage. Réalités pédiatriques février 2019. https://www.realites-pediatriques.com/effets-indesirables-et-reactions-secondaires-aux-vaccins-distinguer-le-vrai-du-faux/

[12] « Frequency of true adverse reactions to MEASLES-MUMPS-RUBELLA VACCINE : a double-blind placebo-controlled Trial in Twins” H. Peltola, O. Heinonen. The Lancet, Volume 327, Issue 8487. Avril 1986. Elsevier. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0140673686910445?fr=RR-2&ref=pdf_download&rr=8964204d1e996430

[13] Code de la santé publique. Partie législatibe (Articles L1110-1 à L6441-1). Version en vigueur au 19 juillet 2024. https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000006171171

[14] “Le sein plus les vaccins, c’est plus malin ! » Fiche Infovac AFPA F. Vié Le Sage, C. Salinier et M. Pilliot. 2020.

https://www.infovac.fr/docman-marc/public/fiches/1448-sein-plus-vaccins-plus-malin/file

[15] « Vaccination et grossesse » mai 2022, ANSM :https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/medicaments-et-grossesse/vaccination-et-grossesse

[16] Recommandation vaccinale contre les infections à rotavirus « Révision de la stratégie vaccinale et détermination de la place des vaccins Rotarix et RotaTeq » ; Validé par le collège le 23 juin 2022. Les Bonnes pratqiues HAS https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-07/recommandation_vaccinale_contre_les_infections_a_rotavirus_revision_de_la_strategie_vaccinale_et_det_2022-07-01_16-08-43_656.pdf

[17] « Updated aluminum pharmacokinetics following infant exposures through diet and vaccination” R. J. Mitkus and all. Vaccine Volume 29, Issue 51, novembre 2011. Elsevier. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0264410X11015799?via%3Dihub

[18] “AS03- and MF59-Adjuvanted Influenza Vaccines in Children” A. L. Wilkins et all. Frontiers in Immunology. 2017. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5733358/

[19] “Le thiomersal” afssaps https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/Fiche_Thiomersal.pdf

[20] “Understanding Thimerosal, Mercury, and Vaccine Safety” https://www.fda.gov/media/83535/download

[21] “Care pathways in invasive meningococcal disease: a retrospective analysis of the French national public health insurance database”, Weil-Olivier C. et al, Human vaccines and Immunotherapeutics (2022). https://doi.org/10.1080/21645515.2021.2021764

[22] Ref GSK manquante

[23] Haut conseil de la santé publique. Vaccination des nourrissons contre les infections à rotavirus. Recommandations. https://www.hcsp.fr/Explore.cgi:AvisRapportsDomaine?clefr=404

[24] “La HAS recommande la vaccination des nourrissons contre les infections à rotavirus » . juillet 2022. https://www.has-sante.fr/jcms/p_3352137/fr/la-has-recommande-la-vaccination-des-nourrissons-contre-les-infections-a-rotavirus

[25] McGeoch Lj et al. Impact of rotavirus vaccination on intussusception hospital admissions in Engalnd. Vaccione 2020;38(35):5618-26.

[26] “Vaccin contre la varicelle” Infovac-France . Didier Pinquier, Hervé Haas, Rbert Cohen. Avril 2019. https://www.infovac.fr/docman-marc/public/fiches/1471-fiche-varicelle/file

[27] « Varicelle » Santé Publique France , juin 2019 https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-a-prevention-vaccinale/varicelle/la-maladie/#tabs

[28] « Vaccination contre les papillomavirus (HPV » Infovac-France. François Vie Le Sage, Marie Aliette Dommergues, Robert Cohen . Juin 2023 https://www.infovac.fr/docman-marc/public/fiches/1893-fiche-hp/file

[29] « Weekly epidemiological record » World Health Organization. Juillet 2017. https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/255870/WER9228.pdf

[30] « Prophylactic vaccination against human papillomaviruses to prevent cervical cancer and its precursors”. M. Arbyn et all. Cochrane Library . Mai 2018. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6494566/

[31] “Risk of autoimmune diseases and human papilloma virus (HPV) vaccines: Six years of case-referent surveillance” L. Grimaldi-Bensouda et all. J Autoimmun. Mai 2017. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28190705/

[32] Bénéfices des programmes de vaccination. Encadré 1 Infovac-France Contenu Hésitation . https://www.infovac.fr/l-hesitation-vaccinale?view=article&id=698:hesitation-vaccinale-encadre-1&catid=37:contenu-hesitation

[33] Principlaes maladies prévénues par les vaccins. Encadré 2 Infovac-France Contenu Hésitation . https://www.infovac.fr/l-hesitation-vaccinale?view=article&id=699:hesitation-vaccinale-encadre-2&catid=37:contenu-hesitation

[34] « Questions les plus fréquentes sur l’intérêt de la vaccination » Encadré 2 Infovac-France Contenu Hésitation https://www.infovac.fr/l-hesitation-vaccinale Gouvernement du Québec. Démystifier les croyances sur les risques de la vaccination. 2018. Disponible sur: https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/vaccination/demystifier-les-croyances-sur-les-risques-de-la-vaccination/

[35] “Breastfeeding and hospitalization for diarrheal and respiratory infection in the United Kingdom Millenium Cohort Study” M. A Quigley et all. Pediatrics 2007. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17403827/

[36] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2491063/pdf/bullwho00076-0016.pdf

La variole et la surveillance après éradication. Z Jezek. Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé 1987. OMS

[37] https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/la-mortalite-infantile-en-france/ Vaccination info-service. Pourquoi se faire vacciner contre des maladies qui ont presque disparu de France ?. 2017

[38] France 2004 : l’espérance de vie franchit le seuil de 80 ans . G. Pison. Population & Sociétés. Mars 2005. https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/18799/pop.et.soc.francais.410.fr.pdf

[39] « Depuis 2015, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne européenne ». Sylvain Papon (Insee) https://www.insee.fr/fr/statistiques/7627069#:~:text=XXe%20siècle-,En%202021%20%3A%203%2C7%20décès%20d'enfants%20de%20moins,742%20000%20bébés%20sont%20nés.(INSEE 2023)

[40] « Day-to-Day Reactogenenicity and the Healthy Vaccinee Effect of Measles-Mumps-Rubella Vaccination” M. Virtanen et all. Novembre 2000. American Academy of Pediatrics. https://publications.aap.org/pediatrics/article-abstract/106/5/e62/63128/Day-to-Day-Reactogenicity-and-the-Healthy-Vaccinee?redirectedFrom=fulltext?autologincheck=redirected

[41] « Histoire d’une polémique : vaccin ROR et autisme » Vaccination INFO SERVICE mai 2019 https://professionnels.vaccination-info-service.fr/Aspects-sociologiques/Controverses/Autisme

[42] « Ileal-lymphoid-nodular hyperplasia, non-specific colitis, and pervasive developmental disorder in children” A J Wakefield et all. THE LANCET Vol 351. Fev. 1998. https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S0140-6736%2897%2911096-0

[43] « Histoire d’une polémique : vaccination contre l’hépatite B et sclérose en plaques » Vaccination INFO SERVICE avril 2018 https://professionnels.vaccination-info-service.fr/Aspects-sociologiques/Controverses/Sclerose-en-plaques

[44] « Myofasciite à macrophages » » Vaccination INFO SERVICE avril 2018 https://professionnels.vaccination-info-service.fr/Aspects-sociologiques/Controverses/Myofasciite-a-macrophages

[45] « Le point sur la « myofasciite à macrophage » archive ANSM https://archive.ansm.sante.fr/Dossiers/Vaccins/Les-adjuvants/(offset)/1#:~:text=La%20myofasciite%20à%20macrophage%22%20(MFM,dans%20les%20vaccins%20est%20reconnue.

[46] Syndrome de Guillain-Barré OMS août 2023 https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/guillain-barré-syndrome#:~:text=Les%20études%20montrent%20que%20les%20personnes%20sont%20exposées,infection%2C%20en%20l’occurrence%20le%20vaccin%20contre%20la%20grippe.

[47] « Is an Increased Risk of Developing Guillain–Barré Syndrome Associated with Seasonal Influenza Vaccination? A Systematic Review and Meta-Analysis » M. Petras et all. VACCINES MDPI Mars 2020. https://www.mdpi.com/2076-393X/8/2/150

[48] “The Effect of Infections on Susceptibility to Autoimmune and Allergic Diseases” J-F Bach. The NEW ENGLAND JOURNAL of MEDICINE. Septembre 2022. https://www.nejm.org/doi/pdf/10.1056/NEJMra020100

[49] « Revisiting the Hygiene Hypothesis in the Context of Autoimmunity” J-F Bach. FRONTIERS Janv. 2021. https://www.frontiersin.org/journals/immunology/articles/10.3389/fimmu.2020.615192/full

[50] « Human papilloma virus immunization in adolescent and young adults: a cohort study to illustrate what events might be mistaken for adverse reactions“ Pediatr Infect Dis J Nov 2007. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17984802/

[51] Narcolepsie et vaccins contre la grippe pandémique ANSM décembre 2021 https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/vaccins-contre-la-grippe-pandemique

[52] Routine Vaccination Coverage — Worldwide, 2022 (nih.gov) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10602616/pdf/mm7243a1.pdf

Dernière mise à jour le 17 juin 2019

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