Bulletin n°11-12 Novembre-Décembre 2011
- Pour votre information :
D’après les données des GROG et du Réseau Sentinelle, l’épidémie de grippe n’a pas encore commen- cé en France…Il est encore temps de vacciner vos patients à risque.
L’avis du Haut Conseil de Santé Publique relatif à la vaccination contre la grippe par le vaccin Fluenz® (vaccin grippal vivant nasal atténué) cliquer ici indique que ce vaccin peut être utilisé chez les enfants 2 à 17 ans pour qui la vaccination grippale est recommandée, souligne son intérêt en primo-vaccination grippale et ce d’autant plus que l’enfant est plus jeune » (efficacité clinique supérieure aux vaccins clas- siques), et rappelle que ce vaccin vivant ne doit pas être utilisé chez les enfants immunodéprimés et en cas de traitement par salicylés.
Une étude récente (JAMA, December 14, 2011—Vol 306, No. 22) par le Centers for Disease Control (CDC) a montré que la majorité des infections systémiques à pneumocoque entre 2 et 5 ans surviennent chez des patients sans facteurs de risque. Ces infections étaient dues à des sérotypes non inclus dans le Prevenar 7® valent mais présents dans le Prevenar 13® (PCV13). Aucun de ces patients n’avaient été vaccinés par le Prevenar13® alors qu’un rattrapage pour les 2 à 5 ans est recommandé aux USA.
Les données démontrant « l’effectiveness » (l’efficacité sur le terrain) du PCV13 s’accumulent :
- En Alaska, où l’incidence des infections invasives à pneumocoques (IIP) est particulièrement élevée parmi les Esquimaux, et qui est la 1ère région où ce vaccin a été introduit, la réduction de ces infec- tions a atteint 70% (Bruce et al. IDSA 2011 Abstract 656)
- Aux USA, avec une diminution significative des IIP dans plusieurs états américains, particulièrement nette pour les sérotypes 19A et 7F (Moore et al. ICAAC 2011 Abstract G1-538)
- En Angleterre, Miller E et (Vaccine. 2011; 29: 9127) ont retrouvé une efficacité vaccinale de l’ordre de 80%, particulièrement significative, là aussi, sur les sérotypes 19A et 7F.
- Enfin, en France où l’étude ACTIV (ICAAC 2011 Abstract G3-1709) démontre l’efficacité du PCV13 sur le portage pour les sérotypes 19A, 7F mais même aussi le 6C (non contenu dans ce vaccin). Ces résultats laissent augurer d’un effet indirect important.
- Du côté des produits : Les vaccins contre l’hépatite A sont tous de nouveau Quelques ten- sions sont à prévoir pour l’Infanrix quinta® fin décembre, la situation devrait être normalisée en Janvier. La rupture d’approvisionnement du vaccin Rabipur® (un des vaccins contre la rage) devrait se terminer mi- janvier. Les approvisionnements en Dukoral® (contre le choléra) sont tendus mais le vaccin est disponible.
- En réponse à vos questions : A cause des vacances de Noël, je n’arriverai pas à donner 2 doses de vaccin contre la grippe à 4 semaines d’intervalle à certains de mes petits patients… Est-ce qu’il vaut mieux un intervalle de 3 semaines ou de 6 semaines ? Vu le temps nécessaire à l’induction de la protection et le risque élevé d’une épidémie avant fin janvier, il vaut mieux diminuer l’intervalle (minimum 3 semaines) entre les 2 doses.
J’ai vu un nourrisson à sa visite de 1 mois qui a reçu à J10 une injection d’immunoglobuline car sa mère a présenté une rougeole. Peut-on lui administrer un vaccin contre le rotavirus (vivant atténué) qui peut se donner jusqu’à 16 semaines? Oui. Les immunoglobulines ne contiennent que très peu d’anticorps anti rotavirus – et pas assez pour interférer avec un vaccin administré par voie orale et qui agit essentiellement (exclusivement?) sur l’immunité muqueuse. On considère que l’administration d’immuno- globulines n’interfère pas avec les vaccins polio oral et rotavirus.
Un patient de 7 ans, drépanocytaire homozygote, est traité pour un rejet de greffe rénale : il a reçu une injection de Rituximab® en avril. Il doit recevoir un rappel de DTP et de Pneumo 23. Faut-il at- tendre la réapparition des lymphocytes B pour le vacciner ? Les patients traités par cet anticorps mo- noclonal anti CD20 présent à la surface de lymphocytes B peuvent recevoir sans risques des vaccins inacti- vés mais les taux de réponse sont réduits pendant environ 6 mois après le dernier traitement. Si des rappels sont nécessaires au cours d’un traitement, il faut les faire à priori après 6 mois et au moins 4 semaines avant un éventuel prochain traitement par Rituximab®. Si la protection est urgente (grippe), il est conseillé de vacciner le plus tard possible… mais avant l’épidémie !
Infovac vous proposera bientôt de participer à une enquête sur la vaccination contre le méningocoque B.
Ceci étant le dernier bulletin de l’année, nous remercions nos 8.000 abonnés de leur confiance en Infovac… et vous souhaitons de joyeuses fêtes et une excellente année 2012 !
Robert Cohen, Isabelle Hau, Marie-Aliette Dommergues, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Véronique Dufour, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Ni- cole Guérin, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vié le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin N°10 Octobre 2011
- Pour votre information :
Les ligues anti-vaccinales multiplient les attaques contre la vaccination anti-HPV. Après la médiatisation d’effets indésirables rapportés par quelques patients (sans qu’aucun lien de causalité ne soit démontré), et des doutes (non fondés) sur l’efficacité de la vaccination, la dernière « polémique » concerne une éventuelle conta- mination du vaccin avec des fragments d’ADN d’HPV. Infovac rappelle que :
- l’efficacité de ces vaccins chez les sujets non encore infectés par les génotypes vaccinaux dépasse 90%. L’efficacité inférieure rapportée dans certaines études provient uniquement de l’inclusion de femmes déjà infec- tées par un ou plusieurs HPV avant la vaccination… d’où l’importance de la vaccination précoce, avant tout rapport sexuel. Deux ans seulement après le début de la vaccination HPV en Australie, dans une population de jeunes filles dont 72% ont été vaccinées, on observe déjà chez les filles de moins de 18 ans une diminu- tion de 38% de toutes les lésions précancéreuses de haut grade (CIN2 ou 3) (Brotherton JM, Lancet 2011; 377: 2085–92). Il est trop tôt pour attribuer « officiellement » cet impact à la vaccination, mais il correspond de fait à celui prédit par la modélisation de vaccins efficaces
- l’AFSSAPS a confirmé récemment qu’« aucun signal particulier n’a été identifié pour plus de 65 millions de doses délivrées dans le monde (dont environ 4 millions en France) ». Une étude de surveillance des maladies auto-immunes à partir des données de l’Assurance Maladie, chez près de 6 millions de jeunes filles vaccinées et non-vaccinées ne montre pas d’augmentation du risque associée à la vaccination anti-HPV. Ce qui a été confir- mé par une étude récente aux USA conduite par la FDA (Cliquez ici).
- la FDA (Cliquez ici) et l’EMA (Cliquez ici) ont rappelé que tous les médicaments fabriqués par recombinaison génétique peuvent contenir de petits fragments d’ADN résiduels qui ne représentent pas de contaminations et ne sont pas considérés comme représentant un risque pour les personnes vaccinées.
- le Haut conseil de santé publique devrait confirmer d’ici quelques jours l’excellent rapport bénéfice risque de cette vaccination.
Un article du Figaro daté du 11 octobre rapportait les résultats d’une étude suggérant une augmentation des cas de méningites à pneumocoque dans les suites de l’introduction du Prevenar® 7 en France. Cette étude, non publiée, présente des biais méthodologiques et s’appuie sur des données du PMSI et du nombre de souches parvenues au CNR. Ces résultats sont en contradiction avec ceux de l’InVS. En effet, chez les en- fants de moins de 2 ans, en 2009, l’incidence des méningites avait diminué significativement par rapport à la période prévaccinale mais est restée stable par rapport à 2008 (Cliquez ici). Le remplacement sérotypique évo- qué dans l’article avait été mis en évidence rapidement dans notre pays, raison pour laquelle le Prevenar13® a été introduit depuis 18 mois ! Ce vaccin protègerait les enfants contre la majorité de ces sérotypes de rempla- cement et son impact sera connu prochainement.
Une épidémie d’oreillons est survenue au sein de plusieurs équipes de Rugby du championnat de France. Ceci est peut être le reflet de la couverture vaccinale insuffisante des 2 doses de ROR. Cependant InfoVac rap- pelle que des épidémies d’oreillons ont été décrites même dans des populations vaccinées avec 2 doses de ROR. En effet, l’efficacité individuelle de la vaccination contre les oreillons n’est pas éternelle, nécessitant une couverture vaccinale suffisante pour bénéficier également de la protection indirecte.
- Du côté des produits : Des difficultés persistent pour le vaccin contre l’hépatite A (Avaxim®). Quelques ten- sions sont à prévoir pour l’Infanrix quinta®. Tous les autres vaccins sont disponibles.
- En réponse à vos questions sur la grippe:
Une enfant de 4 ans s’est présentée au cabinet 4 jours après une piqûre de tiques dans une région ou l’encéphalite à tique est fréquente. Faut-il lui proposer une vaccination contre cette maladie (TicoVac® ou Encépur®). Faut-il un schéma accéléré étant donné la piqûre récente ? Non! La vaccination en post- exposition n’est PAS efficace– et si la tique était infectée la vaccination pourrait compliquer le diagnostic sérolo- gique… En cas de morsure de tiques récente, la recommandation est donc d’attendre un mois avant de vacci- ner, en utilisant un schéma normal pour prévenir les infections ultérieures…
Une jeune maman doit accoucher dans un mois d’un petit garçon. Elle a perdu en juin un garçon de 4 ans d’un purpura fulminans à un méningocoque Y dû à un déficit en properdine. Quel(s) vaccin(s) faut-il proposer au futur bébé ? La possibilité d’un déficit en properdine pour ce bébé est important (50%, maladie récessive liée à l’X). Le diagnostic repose sur des tests génétiques (réalisables dès la naissance) et sur des tests fonctionnels (que l’on peut pratiquer un peu plus tard). En cas de déficit, on recommande de vacciner par un vaccin méningocoque C conjugué avant l’âge d’un an par 2 doses dès 2 mois. Pour élargir la protection un vaccin quadruple ACYW135 conjugué serait plus approprié mais aucun n’a l’AMM et/ou est recommandé pour l’instant avant 2 ans en Europe. Cependant le risque épidémiologique pour les sérogroupes A, Y et W135 est faible en France et lorsqu’un rappel sera nécessaire, dans le début de la deuxième année, il est probable qu’un ou deux vaccins conjugués quadrivalents auront l’AMM (comme en Amérique du Nord).
Robert Cohen, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Du- four, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vié le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°9 Septembre 2011
- Pour votre information : L’AFSSAPS a publié le 29 Septembre dernier un communiqué de presse (re- pris par de nombreux médias) pour le moins maladroit sur les médicaments sous surveillance. En effet, de nombreux vaccins de la liste étaient dans le même « sac » que des produits dont le rapport bénéfice risque est réellement remis en question ainsi que des psychotropes !!!. Une nouvelle version du texte est maintenant disponible sur le site de l’AFSSAPS (cliquez ici). Elle reprend les mêmes médicaments mais précise qu’à ce jour « aucun signal ne remet en cause l’utilisation de ces vaccins dont le rapport bénéfice/risque est confirmé ». InfoVac regrette ce type de communication qui, en jetant le doute sur l’innocuité des vaccins re- commandés a des conséquences catastrophiques sur les couvertures vaccinales : la dernière liste publiée par l’AFSSAPS dans le premier trimestre 2011 a abouti à une chute des couvertures vaccinales de plus de 10% des vaccins cités.
Il est temps de vacciner contre la grippe (des premiers cas étant signalés de retour d’Asie) :
- vos patients appartenant aux groupes à risques (cliquez ici) auxquels ont été rajoutés cette année les femmes enceintes et les sujets obèses (cliquez ici)
- le personnel de santé, dont vous-même
- et tous les patients qui veulent se protéger
- Du côté des produits : Une rupture de stock est annoncé pour le Varilrix® et des difficultés pour le vaccin contre l’hépatite A (Avaxim®), le vaccin combiné contre l’hépatite A et la typhoïde (Tyavax®) ainsi que le vac- cin Engerix B20®. Par contre les vaccins contre l’hépatite A, Havrix 720® et Havrix 1440® sont de nouveaux
- En réponse à vos questions sur la grippe:
A quoi peut-on s’attendre cette année comme épidémie de grippe ? Les prédictions sont toujours déli- cates dans le domaine de la grippe… L’Afrique du Sud a surtout identifié le virus A(H1N1)2009. Les virus A(H1N1)2009 et A(H3N2) ont co-circulé en Amérique du Sud et en Australie, également touchées par des virus de souche B. A ce jour, le« match » avec les souches vaccinales semble excellent et peu de virus résis- tants ont été identifiés. (cliquez ici) :
Pourquoi est-il recommandé de faire 2 injections aux enfants de moins de 9 ans que l’on vaccine pour la première fois ? La primo-vaccination contre la grippe saisonnière nécessite 2 doses chez les enfants n’ayant pas encore été vaccinés ou infectés par les virus de la grippe la vaccination saisonnière est essentiel- lement une vaccination de rappel. Toutes les études réalisées au cours des dernières années montrent l’avantage de 2 doses de vaccins pour les enfants à risques de moins de 9 ans.
Pour les enfants de 3 à 8 ans, faut-il une dose ou une demi-dose ? Une pleine dose ! Les dossiers d’enregistrement recommandent de donner une demi-dose de vaccin jusqu’au 3e anniversaire. Ceci dit, il semble s’agir d’une notion plutôt « historique »… En effet, une étude canadienne randomisée vient de rappor- ter l’immunogénicité et la tolérance de 2 doses ou 2 demi-doses de vaccins trivalents inactivés chez 252 en- fants de 6-11 mois ou 12-23 mois. Résultat : l’administration d’une pleine dose de vaccin renforce les ré- ponses anticorps, particulièrement chez les nourrissons de moins de 1 an (séroprotection 70-75% au lieu de 40-55%) sans augmenter les réactions inflammatoires (fièvre ≥ 38°C chez 5.6% versus 12.7% après une de- mi-dose). Skowronski DM, Pediatrics. 2011;128:e276-89. Une autre étude récente (Heinonen Lancet Infect Dis 2011;11:23) confirme ces données.
Je me demande vraiment si l’effort nécessaire pour vacciner les femmes enceintes en bonne santé est justifié : quel est le risque réel de la grippe pendant la grossesse et chez les nourrissons ? De très nombreuses études récentes ont confirmé les risques que la grippe (notamment pour la grippe pandémique) entraîne des complications cardio respiratoires nécessitant une hospitalisation. Pour la grippe saisonnière, le risque d’hospitalisation en urgence est estimé à 1-3 sur 1’000 femmes en bonne santé (au 2e ou 3e trimestre) et à 1-3% des nourrissons < 6 mois. A ceci s’ajoutent les risques de fausses-couches ou d’accouchement prématuré. Ce risque peut être réduit de plus de 80% autant pour la mère que pour les nourrissons – grâce au transfert d’anticorps maternels. Nous recommandons donc sans hésiter la vaccination de toutes les femmes enceintes dès le 2ème trimestre. La vaccination des mères (et de l’entourage familial !) devrait être proposée en post-partum dans toutes les maternités…
J’espérais pouvoir vacciner contre la grippe un de mes patients allergique à l’œuf, mais les vaccins sur culture cellulaire ne sont toujours pas disponibles. Que faire ? Dans le contexte de la pandémie, des dizaines d’études ont évalué le risque relatif d’une réaction allergique avec des vaccins produits sur les œufs. Les patients allergiques sans symptômes cardio respiratoires après une ingestion d’œuf peuvent être vacci- nés en cabinet sans précaution particulière – ou avec une prophylaxie anti-histaminique orale initiée lors de la vaccination. Les sujets avec une réaction anaphylactique à l’œuf peuvent également être vaccinés– le con- texte émotionnel recommandant peut-être une vaccination dans une institution offrant une prise en charge optimale en cas de réaction – très improbable…
Claire-Anne Siegrist. Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Pascal Besse, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Du- four, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vié le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Robert Cohen
Bulletin n°8 Août 2011
- Pour votre information : La vaccination contre l’hépatite A et l’hépatite B en utilisant chez l’enfant de 1 à 15 ans, 2 injections de Twinrix Adulte® à au moins 6 mois d’écart se confirme comme un excellent schéma. Une étude récente (van Damme PIDJ 2011 ;30 :703) démontre que 10 ans plus tard, 100% des enfants sont toujours immunisés contre l’hépatite A (avec des taux extrêmement stables sur les 5 dernières années) et 80% ont toujours des taux d’anticorps anti-HBs > Pour les 20% d’enfants ayant des taux d’anticorps anti- HBs < 10, une injection supplémentaire d’un vaccin contre l’hépatite B confirme que la mémoire immunitaire persiste et qu’ils restent bien protégés contre le virus de l’hépatite B.
Un documentaire polémique sur les vaccins « silence, on vaccine » datant de 2008, a été rediffusé une énième fois le jeudi 25 Août par France 5, chaîne dite du service publique… Ce documentaire ne fait que re- prendre les poncifs des ligues anti-vaccinales (ROR et autisme, thiomersal et troubles neurologiques, vaccin contre l’hépatite B et maladies démyélinisantes, aluminium et myofasciite à macrophage…) sans apporter AUCUN élément nouveau alors même que nombre de ces polémiques ont reçu récemment des réponses scientifiques sans équivoque par l’organisme indépendant de référence (Institute of Medicine). (Cliquer ici) Une étude anglaise (AFSHAR Br J Dermatol 2011;164:1387) suggère que les corticoïdes locaux pourraient améliorer les réactions locales post BCG évoluant depuis ≥ 4 mois. En fait, cette étude non comparative repose en tout et pour tout sur… 4 patients. En l’absence de données plus solides, InfoVac conseille de ne pas utiliser de corticoïdes et de continuer à suivre les mesures recommandées dans la mise au point de l’AFSSAPS (Cliquer ici). Laisser à découvert en l’absence d’ulcération ou d’écoulement ou appliquer un pan- sement sec dans le cas contraire, envisager, si nécessaire, son incision si sa taille excède 3 cm et/ou s’il en- traîne une gêne fonctionnelle.
- Du côté des produits : Une rupture de stock est annoncé pour le Varilrix® et des difficultés pour les vaccins contre l’hépatite A (Avaxim®, et Havrix Adulte®), le vaccin combiné contre l’hépatite A et la typhoïde (Tyavax®) ainsi que le vaccin Engerix B20®.
- En réponse à vos questions :
Quel est le délai acceptable pour administrer un vaccin ou des immunoglobulines anti-tétanos après une plaie ? L’incubation du tétanos peut être très courte (1-3 jours). Chez les personnes sans immunité de base (au moins 3 doses), neutraliser la toxine éventuelle est donc une urgence ! Pour les personnes ayant été vaccinées, un délai de 24 heures est acceptable : le temps de vérifier le carnet de vaccination !
La vaccination par un vaccin méningo C conjugué d’un garçon de 13 ans a été suivie par l’apparition d’une papule de 5mm de diamètre au point d’injection dans le deltoïde puis, 4 semaines plus tard, d’un placard érythémateux à bords indurés. Avez-vous connaissance de ce type de réactions retardées ? Les réactions locales décrites habituellement avec ces vaccins sont précoces. La survenue 1 mois après l’injection évoque une réaction d’hypersensibilité retardée, peut-être à l’aluminium utilisé comme adjuvant. La symptomatologie la plus souvent observée en cas de sensibilisation liée à l’aluminium est un nodule au point d’injection, parfois accompagné d’un prurit, apparaissant de façon retardée. Le phénomène s’accentue lors des injections itératives de vaccins adsorbés sur aluminium, mais ne contre-indique pas les vaccinations ulté- rieures. La sensibilisation à l’aluminium peut être prouvée par des tests cutanés.
Un enfant de 7 ans a développé une varicelle 7 jours après sa première dose de vaccin ROR. Faut-il considérer qu’elle n’est pas valable (intervalle de moins de 4 semaines entre 2 vaccins vivants) ? Non. Malgré la recommandation – un peu théorique – de respecter un intervalle de 30 jours entre 2 vaccins viraux vivants, une infection virale aiguë survenant juste après une vaccination ROR n’est pas connue pour interférer avec la vaccination. La 2e dose suffira donc !
Une assistante dentaire de 47 ans a présenté une vascularite des membres inférieurs 7 jours après l’administration d’une première dose de l’hépatite B et d’un rappel dTPcoq. Le bilan étiologique à la recherche d’une connectivite sous jacente est resté négatif, il n’y a pas eu d’atteinte rénale et le ta- bleau a régressé spontanément. La question qui se pose est celle de la poursuite de la vaccination hépatite B et du risque de récidive des manifestations ? Des épisodes de vascularite ont été décrits à peu près après tous les vaccins (nombreux « case reports » isolés) avec des délais tout à fait variables après l’in- jection. Aucune relation de causalité n’a jamais pu être établie et beaucoup de vascularites restent sans étio- logie retrouvée. Cette vascularite n’est pas une contre-indication aux différents vaccins. Il suffit, comme pour la majorité des maladies à participation immunitaire, de proposer les vaccins à une distance empirique (6 mois ?) des poussées et d’éventuels traitements immunosuppresseurs. Pour l’hépatite B, la protection parait néces- saire chez cette patiente qui est assistante dentaire. En l’absence d’antécédent d’hépatite B une seule dose est clairement insuffisante.
Robert Cohen, Marie-Aliette Dommergues, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Pascal Besse, Véronique Dufour, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vié le Sage, Bri- gitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°7 Juillet Spécial 2011
Dans son édition du 11 Juillet, Le Monde (cliquer ici) (journal supposé sérieux) rapporte deux demandes d’indemnisation devant une commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médi- caux, à la suite de symptômes qu’auraient présenté deux patientes dans les jours ou semaines qui ont suivi l’administration de Gardasil®. Les données cliniques rapportées par la presse sont relativement succinctes :
- Un des deux cas cliniques semble correspondre à une poly-radiculonévrite.
- Le deuxième à un ensemble de symptômes cliniques aspécifiques (céphalées, vertiges, vomisse- ments, douleurs abdominales…) sans qu’aucun diagnostic clinique précis n’ait été porté.
- Aucun rapport médical n’a pour le moment établi de relation autre que temporelle entre les symp- tômes observés et la vaccination.
A toutes fins utiles, InfoVac vous rappelle les éléments suivants :
- Sont considérés comme effets indésirables toutes les manifestations survenant après une Cela comprend :
– les événements intercurrents (coïncidences ayant lieu naturellement et indépendantes du vaccin, mais observées fortuitement dans la période suivant une vaccination). En cliquant ici, vous verrez par exemple l’incidence naturelle (indépendamment de toute vaccination) des maladies auto-immunes les plus fré- quentes.
–les réactions secondaires vraies causées par l’administration du vaccin ou par le vaccin lui-même.
2) Pour le Gardasil® :
Près de 72 millions de doses ont été déjà administrées dans le monde, dont plus de 4 millions en France.
Ayant obtenu une AMM après 2005, il fait automatiquement partie des médicaments bénéficiant d’un plan de gestion de risque avec une surveillance de pharmacovigilance renforcée.
Comme le rappelle le bilan de pharmacovigilance de l’AFSSAPS (Cliquer ici), publié le 12 Juillet le nombre total de manifestations auto-immunes recueillies chez les jeunes filles vaccinées (démyélini- sations aiguës centrales, arthrites, lupus érythémateux systémique, thyroïdite, diabète insulino- dépendant et thrombopénies) reste faible et inférieur à celui attendu dans la population générale sur la base des données d’incidence et de prévalence disponibles. L’analyse de chaque cas déclaré n’a pas permis d’établir un lien de causalité entre la vaccination et les complications observées.
- L’imputabilité d’effets indésirables à un médicament en général et un vaccin en particulier requiert une démarche rigoureuse (cliquer ici) qui est loin d’avoir été appliquée ici.
En conclusion
Les deux cas rapportés par les médias correspondent selon toute vraisemblance à des événements inter- currents pour lesquels le vaccin a peu de chance d’être impliqué.
Malgré toute la compassion que nous devons aux patientes qui ont présenté des symptômes, la victimisa- tion et la médiatisation excessive risquent une fois de plus de remettre en cause des programmes de vacci- nation dont la très grande efficacité sur le terrain vient d’être confirmée. En effet, 3 ans seulement après le début de la vaccination HPV en Australie, dans une population de jeunes filles dont 72% ont été vaccinées, on observe déjà chez les filles de moins de 18 ans une diminution de moitié de toutes les lésions précancé- reuses de haut grade (CIN2 ou 3) (Brotherton JM, Lancet 2011; 377: 2085–92).
Toute allusion à une situation déjà vécue autour du vaccin contre l’hépatite B ne serait aucunement fortuite… les effets indésirables des polémiques étant encore perceptibles – 15 ans plus tard !
Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Pascal Besse, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vié le Sage, Bri- gitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°6 Juin 2011
- Pour votre information : Deux ans seulement après le début de la vaccination HPV en Australie, dans une population de jeunes filles dont 72% ont été vaccinées, on observe déjà chez les filles de moins de 18 ans une diminution de 38% de toutes les lésions précancéreuses de haut grade (CIN2 ou 3) (Bro- therton JM, Lancet 2011; 377: 2085–92). Il est trop tôt pour attribuer « officiellement » cet impact à la vacci- nation, mais il correspond de fait à celui prédit par la modélisation de vaccins efficaces à 99% contre 75% des virus HPV…
A la suite d’une importante épidémie de coqueluche ayant entrainé cinq décès de nourrisson (<3 mois= » » en= » » strong= » »>Californie (MMWR. 2010;59: 26), l’ACIP (l’équivalent américain du CTV) recommande maintenant la vac- cination des femmes enceintes après la 20ème semaine de grossesse. Des évolutions des AMM et des recommandations vaccinales devront survenir avant de pouvoir l’appliquer en France.
L’augmentation du risque de Narcolepsie avec cataplexie chez les enfants entre 5 et 15 ans, dans les se- maines qui ont suivi la campagne de vaccination contre AH1N1 par le Pandemrix® a été confirmée en Suède (Cliquez ici). Comparés aux enfants-adolescents non vaccinés, le risque est multiplié par 6 chez les vaccinés : Ceci correspondrait dans cette population à 3,6 cas supplémentaires pour 100.000 vaccinés.
- Du côté des produits. Les difficultés de distribution des vaccins GSK devraient se résoudre dans les prochains jours, sauf pour l’Engerix B20®. Ces difficultés d’approvisionnement des semaines précédentes a rendu la situation tendue pour les vaccins de SP-MSD «équivalents» : MMR-Vax Pro®. Pentavac®, Te- travac®, Repevax®. Des difficultés sont aussi possibles pour le Rouvax®. Les vaccins de SP-MSD conte- nant la valence hépatite A (Avaxim®, Tyavax®)) devraient être disponibles pour la rentrée de septembre.
- En réponse à vos questions. Un patient partant demain en voyage me demande quand commen- cera sa protection contre l’hépatite A ? Il faut 10-14 jours pour que les anticorps de vaccination soient détectables dans le Mais la protection contre l’hépatite A commence immédiatement après la vaccina- tion puisqu’elle est même efficace en post-exposition : en effet, la durée d’incubation de l’hépatite A est plus longue que l’induction des réponses vaccinales…
Quelle est l’immunité conférée par la maladie coqueluche chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte ? Il est admis que la durée de protection est de l’ordre de 10 à 15 ans. Chez le nourrisson, la coqueluche est peu immunisante et il est conseillé de continuer à vacciner normalement.
Que faire si une partie (la moitié…) du vaccin gicle en dehors au moment de l’injection ? Regretter l’incident… et revacciner immédiatement. En effet, les vaccins contiennent le moins d’antigènes possible : la sécurité vaccinale est donc garantie même après une double dose, alors qu’une demi-dose pourrait ne pas être suffisamment efficace.
Un jeune de 15 ans a fait un phénomène d’Arthus après un rappel diphtérie-tétanos. Puis-je le vacci- ner contre le méningocoque C avec un vaccin conjugué qui contient forcément soit la diphtérie (Me- ningitec®, Menjugate-Kit®) soit le tétanos (NeisVac-C®) comme protéine porteuse ? Le risque de réci- dive d’un Arthus étant élevé si le même antigène est utilisé, une sérologie diphtérie-tétanos permettrait de choisir lequel des vaccins disponibles peut être utilisé sans risque chez ce patient.
Une sérologie rougeole positive après une dose de ROR est-elle suffisante pour renoncer à la 2ème dose ? Si oui, quel est le taux minimum d’anticorps nécessaire ? Un contrôle sérologique n’est en gé- néral ni nécessaire ni recommandé, parce que 2 doses de ROR corrèlent mieux avec la protection vaccinale qu’une sérologie ! Mais une sérologie positive est une preuve d’immunité induite par la 1ère dose, le taux minimum détecté dépendant du laboratoire. Idem pour la rubéole, mais pas pour les oreillons, dont la séro- logie peut être positive après 1 dose sans bonne corrélation avec la protection…
Une patiente refuse de vacciner sa fille de 5 ans contre le tétanos par crainte de l’aluminium – mal- gré nos explications. Y a-t-il quelque part dans le monde un vaccin tétanos sans aluminium ? Le DTPolio® n’étant plus disponible, il n’existe plus, à notre connaissance, de vaccin non adjuvé disponible parce qu’il risquerait d’être inefficace… En effet, le système immunitaire est réglé pour réagir aux signaux d’alerte produits par la multiplication d’un virus ou d’une bactérie. Lorsqu’un vaccin est tellement purifié qu’il ne contient plus assez de signaux d’alerte, ceux-ci doivent être « remplacés » par un adjuvant attirant les cellules inflammatoires… et l’aluminium est celui dont le profil de sécurité est le mieux connu, depuis 1928 !
Claire-Anne Siegrist, Marie-Aliette Dommergues, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Pascal Besse, Vé- ronique Dufour, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vié le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Robert Cohen.
Bulletin n°5 Mai 2011
- Pour votre information : L’épidémie de rougeole À ce jour, pour les 4 premiers mois de 2011, ont déjà été notifiés plus de 10.000 cas: 360 pneumopathies graves, 12 complications neurologiques, et 6 décès. Pour en savoir plus cliquez ici
Le Lancet Infectious Diseases (Caron Lancet Infect Dis 2011; 11: 455–63) rapporte l’efficacité de la cam- pagne de vaccination par le MenBvac sur la souche B: 14: P1.7,16 responsable de l’épidémie de ménin- gocoque B en Normandie : de 2006 à 2009, l’incidence a diminué significativement dans la population ciblée (de 31,6 pour 100 000 à 5,9 pour 100 000; p = 0,001).
L’Afssaps a procédé au rappel du lot JEV09L37B du vaccin IXIARO® contre l’encéphalite japonaise. Les résultats d’un contrôle de qualité laissaient présager d’une réponse immunitaire potentiellement insuffisante – sans faire craindre d’effet indésirable. Aux personnes ayant reçu 1-2 doses de ce lot en primo-vaccination, il est recommandé de redonner deux doses d’un lot différent. Aux personnes ayant reçu une dose de rappel de ce lot, il est recommandé de renouveler le rappel en utilisant un lot différent (Cliquez-ici)
Les vacances approchent… pensez à demander à vos patients leurs destinations. Trop souvent, ils ne savent pas que la vaccination contre l’hépatite A est recommandée pour de très nombreux pays et qu’après 2 doses à 6 mois d’intervalle, les patients sont considérés comme protégés à vie… Ils ignorent qu’une vacci- nation spécifique (encéphalite à tiques) peut être nécessaire lors de vacances en Suisse ou en Autriche… Enfin, il faut les informer des mesures à prendre contre les piqûres de moustiques (Cliquez-ici) ou les mor- sures de tiques
- Du côté des produits. Quelques difficultés transitoires de distribution sont signalées pour les vaccins GSK. Le Rouvax® est de nouveau disponible. Des difficultés d’approvisionnement sont à prévoir pour le Va- rivax® et l’Infanrix tetra®. Trois vaccins sont indisponibles de façon durable : Avaxim®, Tyavax®, DTPolio®
- En réponse à vos Un enfant de 13 mois a eu la première injection de Prevenar 13® à l’âge de 9 mois et la seconde à l’âge de 11 mois. A-t-il besoin d’une troisième dose et quand ? Une dose après le 1er anniversaire est nécessaire pour augmenter la durée de protection. Pour une immunité prolongée, un intervalle de 6 mois entre la 2ème et la 3ème dose apparaît comme le délai optimal.
Une patiente de 3 ans a reçu 2 injections d’Engerix B10® et une d’Havrix720®. Peut-on faire un rappel par un Twinrix E®? OUI ! Finir la vaccination avec un Twinrix E® est une excellente solution – en gardant un intervalle de 6 mois au moins avec la dernière dose reçue (Havrix® ou Engerix B®)… mais cette vaccination ne sera pas remboursée…
Un enfant de 6 ans a été vacciné par Varilix® quand il avait entre 1 an et 2 ans. Doit-on lui faire une 2ème injection et à quel âge ? Si la vaccination est justifiée/souhaitée, il faut donner une deuxième dose dès maintenant, la protection à moyen et à long terme n’étant pas assurée par une seule dose.
Une patiente envisage de partir dans 15 jours en Ukraine – région endémique pour l’encéphalite à tiques – pour 2 mois ½. Elle prévoit de faire de la randonnée. Je suis un peu soucieuse concernant le schéma rapide à J0, J7 et J21 puisque je n’aurai pas le temps de faire la 3e injection. Est-elle indispen- sable ? Sera-t-il possible de la faire sur place, mais peut-être avec un autre vaccin ? Le taux de séro- conversion est déjà de 90% après 2 injections, la 3e dose permettant d’atteindre 99% ! La vaccination peut effectivement être complétée par un autre vaccin (vaccins interchangeables). Il faut donner en plus des re- commandations d’habillement, en particulier en forêt : vêtements couvrants, serrés au cou, poignets et che- villes ; chaussures fermées ; répulsifs cutanés et/ou imprégnant les vêtements; marcher sur les sentiers, éviter les sous bois ; inspection minutieuse de tout le corps pour éliminer les tiques dans les plus brefs délais.
Où peut-on trouver la liste des vaccins à proposer à un bébé drépanocytaire SS ? En vous reportant au calendrier vaccinal BEH 2011 (cliquez-ici). L’asplénie fonctionnelle prédispose aux infections invasives à l’ensemble des bactéries comportant une capsule polyosidique, notamment les pneumocoques, Haemophilus influenzae b et les méningocoques. Le schéma proposé est le suivant : Prévenar13® à 2, 3, 4 et 12 mois puis, à partir de l’âge de 2 ans, rappels avec le vaccin Pneumo23 tous les 5 ans. La vaccination anti-méningo C conjuguée dès l’âge de 1 an (1 dose), suivie du vaccin quadrivalent ACYW135 (Menveo®) dès l’âge de 2 ans (autorisation de l’Afssaps et recommandation du HCSP). Le vaccin contre Haemophilus b fait partie des vac- cins recommandés à tous les enfants de moins de 5 ans. La vaccination annuelle contre la grippe est aussi recommandée pour diminuer le risque de surinfection.
Robert Cohen, Marie-Aliette Dommergues, Olivier Romain, Catherine Weil-Olivier, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Véronique Dufour, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emma- nuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Georges Thiebault, Bri- gitte Virey, François Vié le Sage, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°4 Spécial Semaine de la vaccination : Rougeole Avril 2011
- Pour votre information.
La semaine européenne de la vaccination a lieu du 26 Avril au 2 Mai 2011. En cliquant ici, vous aurez accès aux documents préparés par InfoVac à l’occasion de la semaine de la vaccination 2011. Le thème principal en est la Rougeole, sujet d’actualité, l’épidémie s’étendant et s’amplifiant en France. Selon les dernières données de l’InVS, plus de cinq mille malades ont été déclarés entre janvier et mars 2011, dont plus de 3 000 en mars. Des chiffres à multiplier par 2, voire par 3, la rougeole, maladie à déclaration obligatoire, étant largement sous-notifiée. L’épidémie diffuse dans tout le pays, conséquence d’un ni- veau insuffisant et hétérogène de la couverture vaccinale, et explose surtout dans le Sud : Rhône- Alpes, Franche Comté, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne. Ainsi, par exemple, le risque d’attraper la rougeole est 10 fois plus fort en Rhône-Alpes qu’en région Pari- sienne. Fait plus inquiétant le plus lourd tribut est payé par les enfants de moins d’un an. Dans cette tranche d’âge, le nombre de nouveaux cas a été multiplié par 4 : on voit réapparaître des cas de rougeole néonatale. Le risque d’observer à nouveau des complications sévères au cours ou au décours de maladie (comme la panencéphalite sclérosante subaiguë qui se déclare plusieurs années après) est élevé.
- Du côté des produits. Les vaccins HBVAXPRO® 5, Boostrix®, Twinrix® etTyphérix® sont de nou- veau disponibles. Des difficultés d’approvisionnement sont à prévoir pour de nombreux vaccins : Rou- vax®, Infanrix tetra®, Infanrix quinta® et le Varivax®. Trois vaccins sont indisponibles de façon du- rable : Avaxim®, Tyavax®, DTPolio®.
- En réponse à vos questions. Peut-on vacciner les femmes allaitantes par le vaccin rougeole- oreillons-rubéole ? Il y a peu de données sur la vaccination par le ROR chez les femmes qui allaitent et une certaine réticence instinctive à les vacciner avec des vaccins vivants. En effet, la vaccination peut s’accompagner d’une virémie et d’un passage des virus vaccinaux dans le lait maternel : ceci a été dé- montré pour la vaccination contre la rubéole – sans conséquence pour les enfants. L’AMM précise donc
« qu’en cas d’allaitement, il est préférable d’éviter la vaccination par cette association et qu’en situation d’épidémie, il est préférable d’utiliser le vaccin monovalent correspondant ». Mais il s’agit d’une précau- tion et non d’une contre-indication : dans de nombreux pays, y compris les Etats-Unis et la Suisse, les vaccins ROR peuvent être administrés pendant l’allaitement et recommandés en post-partum immédiat.
Deux situations sont à distinguer :
- La vaccination dans l’entourage d’un cas de rougeole. Le rapport bénéfice/risque est clairement en faveur de la vaccination. L’utilisation d’un vaccin trivalent doit être évaluée au cas par cas en te- nant compte du risque épidémiologique et de la disponibilité rapide d’un vaccin monovalent.
- La vaccination en maternité des femmes séronégatives contre la rubéole et/ou non immunisées contre la rougeole : n’est pas conseillée par l’AMM – mais recommandée par l’Académie américaine de pédiatrie ! Beaucoup de pédiatres travaillant en maternité estiment que ne pas vacciner ces femmes en attendant la fin de l’allaitement est une réelle perte de chance pour elles et leurs enfants.
Dans le contexte d’épidémie de rougeole et de début d’épidémie de varicelle, combien de temps minimum devons-nous attendre après une varicelle pour faire un vaccin trivalent ou un Rouvax®? Si un cas de rougeole se déclare dans une crèche, comment vacciner les enfants qui ont, incubent ou viennent d’avoir la varicelle ? Contrairement à la rougeole, il n’y a pas de travaux qui démontrent une immunosuppression et donc une diminution de l’immunogénicité des vaccins après varicelle.. La seule contre-indication donnée par l’AMM est « infection fébrile sévère », du fait de la difficulté à interpré- ter l’évolution de la fièvre et des symptômes au décours de la vaccination. La varicelle entre rarement dans ce cadre. Bien sûr, il n’est pas recommandé de vacciner à la phase aiguë d’une maladie infectieuse – et en dehors d’une urgence épidémiologique, il est sage de reporter la vaccination jusqu’à la guérison de la maladie. En cas d’épidémie de rougeole et de varicelle concomitantes, pour beaucoup d’experts, l’intérêt de la vaccination outrepasse ces risques théoriques. L’essentiel est de bien vacciner le cas con- tact rougeole dans les 72 heures contre la rougeole (ROR ou Rouvax® selon l’âge), quelque soit le stade de la varicelle. A l’inverse, une rougeole cas contact d’une varicelle, doit pouvoir bénéficier d’acyclovir dès l’apparition des premiers boutons de varicelle.
En cliquant ici, vous aurez accès à un 1er document sur les questions réponses les plus fréquentes, po- sées par les patients-parents.
En cliquant ici, vous aurez accès à un 2ème document sur les questions-réponses envoyées à Infovac sur ce thème.
Robert Cohen, Véronique Dufour, Daniel Floret, Marie-Aliette Dommergues, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, Brigitte Virey, François Vié le Sage, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°3 Spécial Calendrier Vaccinal Mars 2011
- Pour votre information.
Le calendrier vaccinal 2011 est disponible en cliquant ici. Quelles en sont les nouveautés :
- Devant la recrudescence de l’épidémie de rougeole, la fréquence des cas chez des adultes de 20-29 ans (dont 22% ont été vaccinés à 1 dose), le CTV/HCSP recommande que tous les sujets nés depuis 1980 reçoivent tous 2 doses de vaccin trivalent et que les professionnels de la petite enfance nés avant 1980 reçoivent au moins une dose de vaccin . La vaccination des professionnels dont le statut est incertain peut désormais être effectuée sans sérologie préalable.
- Les données complémentaires concernant les vaccins contre les infections à papillomavirus permettent de lever les objections émises à l’encontre du Cervarix®, lors de sa mise sur le marché. Désormais les deux vaccins (Cervarix® et Gardasil®) sont considérés comme équivalents et recommandés.
- La liste des patients présentant des maladies sous jacentes justifiant la vaccination contre la grippe saisonnière a été mise à jour. La vaccination des femmes enceintes et des sujets obèses reste re- commandée tant que le virus A(H1N1)pdm09 garde des caractéristiques pandémiques.
- La place du vaccin méningococcique conjugué quadrivalent ACYW135 a été précisée : en dehors des voyageurs, son indication reste limitée aux sujets à risque d’infection invasive à méningocoque et ce dès l’âge de 2 ans.
- Enfin, la publication récente de 2 cas d’encéphalites liées au virus vaccinal de la fièvre jaune chez des nourrissons dont la mère avait été vaccinée pendant l’allaitement amène à recommander que les femmes qui allaitent ne soient pas vaccinées (sauf situation épidémique) contre la fièvre jaune avant que l’enfant n’ait atteint l’âge de 6 mois. Ceci concerne tout particulièrement la Guyane.
En cliquant ici vous avez accès au calendrier vaccinal pratique InfoVac 2011.
La rougeole encore et encore : plus de 5000 cas ont été déclarés sur l’ensemble de l’année 2010. Et la sous-estimation des déclarations laisse penser que l’incidence réelle est au moins double. La distribu- tion des cas par classe d’âge a évolué depuis 2008 passant de 4 à 8% pour les enfants de moins de un an et de 11 à 23% pour les adultes de 20 à 29 ans (avec une proportion de cas hospitalisés de 38% chez les moins de un an et de 46% chez les plus de 20 ans). Parmi les cas pour lesquels le statut vaccinal était documenté, 3% avaient reçu deux doses, 12% avaient reçu une seule dose et 84% n’étaient pas vaccinés contre la rougeole. Plus d’une cinquantaine de cas liés à une probable contamination nosoco- miale ont été rapportés en 2010 incluant des professionnels de santé, exerçant ou en formation, dans diffé- rents services de soins (services d’accueil des urgences, pédiatrie…).
- Du côté des produits. Le vaccin HBVAXPRO® 5 et le Typhérix® sont de nouveau disponibles. Des difficultés d’approvisionnement sont à prévoir sur le Boostrixtetra® et le Varivax®. Trois vaccins sont in- disponibles de façon durable : Avaxim®, Tyavax®, DTPolio®
- En réponse à vos
Un bébé de 1 an non vacciné a eu une rougeole certifiée par la sérologie. Actuellement âgé de 18 mois, faut-il le vacciner par un vaccin Rougeole-Oreillons-Rubéole ? 1 dose ou 2 doses?? Bien qu’il soit maintenant immunisé contre la rougeole, votre patient doit recevoir 2 doses de vaccin trivalent (à au moins un mois d’intervalle) pour pouvoir être protégé efficacement contre la rubéole et les oreillons.
J’ai vacciné avec une dose de ROR une patiente de 36 ans souhaitant avoir une grossesse, non vaccinée et sans immunité contre la rubéole. 14 jours plus tard, elle a présenté tous les symp- tômes d’une rubéole (adénopathie, odynodysphagie, rash cutané, etc.). Est-ce normal ? Oui – c’est malheureusement « le prix à payer » d’une vaccination tardive, après l’enfance ! En effet, ces symptômes reflètent la réaction immunitaire contre le virus (qu’il soit sauvage ou vaccinal), réaction qui est toujours plus forte à l’âge adulte. Ainsi, comme pour la rubéole dont les symptômes augmentent avec l’âge, ces réactions sont rares chez l’enfant mais touchent plus souvent les adultes non immuns, parfois même avec des arthralgies persistantes. Un encouragement supplémentaire à vacciner le plus tôt possible !
Les crèches de mon secteur demandent aux parents dont les bébés ont reçu une dose de vaccin ROR à 9 mois de refaire une 2ème dose dans les plus brefs délais. Ces enfants seront-ils aussi bien protégés que si la deuxième dose est effectuée après 1 an ? Non !!! La deuxième dose (sauf contact avec un cas de rougeole) doit être réalisée après 12 mois. La réponse immunitaire au vaccin rou- geole n’étant pas optimale avant 1 an, il est important d’attendre (comme le précisent les recommanda- tions officielles) l’âge de 12 à 15 mois pour faire la 2ème dose.
Daniel Floret, Nicole Guérin, Marie-Aliette Dommergues, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Véronique Dufour, ,Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, François Vié le Sage, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist, Robert Cohen.
Bulletin n°2 Février 2011
- Pour votre information. La liste des 77 médicaments et vaccins « à surveiller » publiée par l’Afssaps à la suite de l’affaire du Médiator et sensée « informer sans alarmer les professionnels de santé et le pu- blic » a abouti à l’inverse des objectifs annoncés, installant le doute chez les parents voire les médecins. Un communiqué de l’AFSSAPS (Cliquez ici) du 24 Février vient remettre « les choses en place », notamment pour les vaccins contre HPV et le Prevenar13®. En résumé : « Les résultats des études de surveillance de ces vaccins ont permis de s’assurer de leur bonne tolérance, ne remettant pas en cause le bénéfice de ces vaccins. En conséquence, l’Afssaps considère que conformément aux recommanda- tions du calendrier vaccinal en vigueur, les actions de vaccination et prévention peuvent être poursuivies en toute sécurité, dans le respect des indications et contre indications. »
- Vaccins contre HPV : « Quatre ans après leur arrivée sur le marché, il n’y a pas d’éléments remet- tant en cause leur bénéfice / risque et la recommandation de vacciner à partir de 14 Les résultats d’une étude menée chez près de 6 millions de jeunes filles exposées ou non à la vaccination ne mon- trent pas d’augmentation du risque de maladies auto-immunes associée à la vaccination anti-HPV, après deux ans de suivi. A ce jour, près de 4 millions de doses de Gardasil® ont été délivrées et envi- ron 106 000 doses pour Cervarix®.»
- Vaccin Prevenar13® : « Six mois après la mise sur le marché et 1,4 millions de doses distribuées à ce jour, aucune préoccupation n’a émergé.»
Les polémiques sur la myofasciite à macrophage (MMF) relancées ? L’association d’entraide aux malades de MMF a demandé aux autorités sanitaires à travers un communiqué à l’Agence France Presse de revenir sur une décision prise en 2004 par le conseil scientifique de l’AFSSAPS de ne pas établir de lien entre le syndrome clinique et la présence d’aluminium dans les vaccins, sous l’effet, dit-elle, de « con- flits d’intérêt au sein du conseil scientifique de l’AFFSAPS ». InfoVac rappelle que :
- les adjuvants à base de sels d’aluminium sont utilisés depuis plus de 80 ans et leur profil de sécuri- té vaccinale est tellement bon qu’ils ont longtemps été les seuls adjuvants autorisés,
- depuis 8 ans, leur sécurité a été mise en question en France suite à la démonstration que l’aluminium pouvait persister de façon prolongée au site d’injection,
- Les études cliniques, biologiques et surtout épidémiologiques entreprises pour identifier une associa- tion éventuelle entre cette image histologique de MMF et une maladie systémique sont restées néga- tives à ce jour et aucune autorité de santé dans le monde n’a reconnu ce lien.
- la très grande majorité des vaccins recommandés dans le calendrier vaccinal (sauf les vaccins vi- vants) contiennent des adjuvants à base d’aluminium.
(Pour en savoir plus C.-A. Siegrist / Archives de pédiatrie 12 (2005) 96–101)
A la suite de l’augmentation en 2010 du nombre de cas de Narcolepsie-Catalepsie observée chez les 4- 19 ans essentiellement en Finlande (a un degré moindre en Suède et en Islande) et le lien évoqué avec la vaccination par le Pandemrix®, l’Agence européenne des médicaments a conclu que les données étaient actuellement insuffisantes pour établir un lien de causalité (Cliquez ici). Des analyses plus poussées et les résultats d’autres études sont attendues cet été. Affaire à suivre
- Du côté des produits. Le vaccin HBVAXPRO® 5 devrait être disponible dès le début du mois de Mars. Des ruptures d’approvisionnements sont à prévoir sur le Typherix® jusqu’à début avril et sur Boostrixtetra® jusqu’à mi-avril. Quelques difficultés de disponibilités pour le Varivax®. Trois vaccins sont indisponibles de façon durable : Avaxim®, Tyavax®, DTPolio®
- En réponse à vos
Un enfant de 3 ans né de mère Hbs positif a déjà reçu depuis la naissance 7 doses de vaccins contre l’hépatite B sans que ses anticorps anti-HBS ne montent au delà de 3UI/ml. Que peut on lui proposer ? La non-réponse à la vaccination des nourrissons est suffisamment rare pour devoir faire ex- clure avant tout une hépatite chronique – par la recherche d’antigène HBs. Si elle reste négative, l’administration d’une dose « adulte » (hépatite B : 20µg, hépatite A : 720 UI) de vaccin combiné Hépatite B – Hépatite A peut être tentée : 60% des adultes non répondeurs après 6 doses de vaccins contre l’hépatite B ont répondu après une dose de vaccin combiné et presque 100% après 3 doses (Cliquez ici). Ceci n’est pas hors AMM car l’Ambirix® (équivalent au Twinrix® adulte) a une AMM Européenne chez l’enfant de 1 à 15 ans, en 2 injections à 6 mois d’écart depuis 2004 (Cliquez ici).
Robert Cohen, Nicole Guérin, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Marie-Aliette Dom- mergues, Véronique Dufour, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, François Vié le Sage, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°1 Janvier 2011
- Pour votre information. A la suite de l’affaire du MédiatorÒ, la presse a fait état d’une liste de médi- caments (77) sous surveillance incluant des vaccins (cliquer ici). En fait, dans cette liste, figurent une vingtaine de produits anciens pour lesquelles un signal de pharmacovigilance a été détecté, et tous les produits récents (59) qui ont obtenu une AMM européenne depuis En effet, depuis, cette date, toute mise sur le marché s’accompagne d’un plan de gestion de risque systématique qui comporte non seulement un volet de pharmacovigilance renforcée mais aussi, si nécessaire, des programmes de surveillance épidémiologique. C’est pour ces raisons que les nouveaux vaccins CervarixÒ, GardasilÒ, Prevenar 13Ò et les vaccins contre AH1N1, sont inclus dans cette liste. Cette mesure est un progrès con- sidérable, probablement la meilleure façon pour permettre une détection précoce d’éventuel pro- blèmes et d’éviter des affaires MédiatorÒ « like ».
L’AFSSAPS viens de ré-autoriser la commercialisation du RotarixÒ (cliquer ici), en soulignant « que ces circovirus ne présentent pas de danger pour la santé humaine, et qu’aucun signal de pharmacovigi- lance n’a été rapporté…» et précisant « Par ailleurs…sur la base des résultats des études de sécurité post commercialisation, elle rappelle qu’une faible augmentation du risque d’invagination intestinale dans les 7 jours suivant la première dose ne peut être exclue pour les deux vaccins. »
Le Haut Conseil de la santé publique considère qu’il n’y a plus lieu de recommander de façon préféren- tielle l’un des deux vaccins contre les papillomavirus (cliquer ici). Les deux vaccins CervarixÒ (biva- lent, génotypes 16&18, avec un nouvel adjuvant ASO4) et GardasilÒ (quadrivalent, génotypes 6-11-16&18, adjuvé avec de l’aluminium) ont « démontré leur effet protecteur contre les génotypes 16 et 18 » (princi- paux génotypes oncogène des cancers du col de l’utérus) et ont des avantages différents :
- Le GardasilÒ « a montré une efficacité dans la prévention des lésions dues aux HPV 6 et 11 (notam- ment condylomes génitaux et CIN) et des lésions vulvaires et vaginales précancéreuses ».
- Pour le CervarixÒ, « les données disponibles sont en faveur d’une plus grande capacité à induire une protection croisée vis-à-vis de certains autres types d’HPV oncogènes et les données cliniques de tolé- rance de l’adjuvant ASO4 contenu dans le vaccin bivalent sont satisfaisantes ».
Les deux vaccins ne sont pas interchangeables, et toute vaccination initiée avec l’un d’eux doit être continuée avec le même vaccin. Le HCSP constate que la couverture vaccinale des jeunes filles de 14 ans reste insuffisante et regrette l’absence de programme de vaccination scolaire. Question d’InfoVac : A quand l’abaissement de l’âge de la vaccination à 11-12 ans pour augmenter à la fois la couverture vacci- nale et le pourcentage de d’adolescentes vaccinées avant les premiers rapports sexuels ?
Vous avez été 1965 abonnés InfoVac (pédiatres 60% et médecins généralistes 40%) à répondre à l’enquête sur la vaccination contre le Méningo C. Plus de la moitié des généralistes et 85% des pé- diatres proposent ce vaccin à tous leurs patients de 1 à 24 ans. Mais seulement la moitié des pédiatres estiment avoir vacciné >80% de leurs patients âgés de 1 à 2 ans, et la moitié des généralistes auraient vacciné moins de 20% des jeunes entre 18 et 24 ans. Le premier motif de non vaccination est le refus des parents (40%) suivi de l’oubli de proposition de vaccination lors des consultations (20%). Les premiers résultats de couverture vaccinale sont peu encourageants et cette enquête souligne que des recommanda- tions connues des médecins (tranche d’âge à cibler, importance de la protection collective et individuelle, administrations avec d’autres vaccins) peuvent en pratique ne pas être appliquées (cliquer ici).
- Du côté des produits. Il n’y a plus de problème d’approvisionnement pour les vaccins GSK. Le vaccin HBVAX pro 5 devrait être disponible de nouveau d’ici quelques semaines. Deux vaccins sont indisponibles de façon durable : Avaxim®, DTPolio®
- En réponse à vos questions. Une jeune maman qui n’a reçu qu’une dose de Rudivax a une séro- logie rubéole négative et n’a pas d’antécédent de rougeole. Elle n’a pas reçu de vaccins ROR car elle présente une kératodermie palmo-plantaire. S’agit-il d’une contre-indication ? Non ! Les kérato- dermies palmo-plantaires constituent un groupe de maladies hétérogènes caractérisées par des lésions hyperkératosiques des paumes et des plantes qui résultent d’une augmentation de production de cornéo- cytes (prolifération) ou d’un déficit de la desquamation normale (rétention). Elles peuvent être induites gé- nétiquement ou être le résultat de certains médicaments, d’une infection, d’une infestation scabieuse ou d’un trouble d’ordre endocrinologique. Cette pathologie ne constitue en rien une contre indication vaccinale et il faut vacciner cette patiente (avec les précautions d’usage à cet âge à savoir une contraception efficace pendant 3 mois).
Robert Cohen, Isabelle Hau, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Marie-Aliette Dom- mergues, Véronique Dufour, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, François Vié le Sage, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.