Archive : Bulletins 2010

Bulletin n°10 Octobre 2010

  1. Pour votre information. Le 21 octobre 2010, le CHMP (Agence Européenne du médicament) a donné un avis favorable à l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) du vaccin antigrippal vivant trivalent administrable par voie nasale (Fluenz®) chez les enfants et les adolescents âgés de 2 à 18 ans (cliquez ici). Outre sa commodité d’administration (n’obligeant pas à des injections annuelles) ce vaccin na- sal est clairement plus efficace chez l’enfant que les vaccins antigrippaux inactivés injectables disponibles actuellement. Une AMM définitive devrait être obtenue dans les prochains mois et on peut espérer que ce vaccin sera disponible en France pour la saison prochaine.

Entre le 20 septembre et le 11 octobre 2010, vous avez été 1361 médecins abonnés d’InfoVac (62% de pédiatres et 34% de médecins généralistes) à répondre à un questionnaire sur le rattrapage par le Pre- venar®13 des enfants de 1 à 2 ans déjà complètement vaccinés par le Prevenar®7. Les résultats mon- trent que la recommandation concernant cette dose supplémentaire n’est pas suffisamment appliquée. En effet, seulement 47% des médecins la proposent à tous les enfants et 22% des médecins ne la proposent jamais. Près de la moitié des médecins interrogés (45%) estiment avoir vacciné moins de 20% de leurs pa- tients âgés de 1 à 2 ans avec cette dose supplémentaire. Cette dose n’est pas proposée par le médecin pour différentes raisons. La plus importante est qu’il n’y pense pas (25%) ou qu’il est gêné de faire une piqure supplémentaire (24%) alors que seuls 8% des parents la refusent si elle est proposéeCertains considèrent que les consultations programmées entre 1 et 2 ans ne sont pas assez nombreuses (13%) ou que cette dose est inutile car les infections à pneumocoques sont rares après 2 ans (8%) – alors que le bé- néfice du Prevenar®13 s’étend au moins jusqu’à 5 ans. Pour en savoir plus (cliquez ici).

Le nombre de sujets victimes de morsures faisant courir un risque de rage augmente en Algérie. En 2008, plus de 84000 personnes (76000 en 2007) ont été vaccinées contre la rage à la suite de morsures : 66% de ces morsures sont dues à des chiens, 18% à des chats et 11% à des rats. Rappelons que les cas de rage humaine restent fréquents en Algérie (près de 50 cas en 20 ans). Pour en savoir plus (cliquez ici).

Beaucoup de pays sont dans cette situation d’alerte : Bali, Ukraine…

Plusieurs cas d’infections invasives à méningocoque C sont survenus ces dernières semaines dans la région de Lille chez des étudiants en université. Un programme de vaccination des 22000 étudiants a débuté. Ceci souligne l’insuffisance de couverture vaccinale malgré la recommandation de la généralisation de la vaccination et son remboursement chez les sujets de 1 à 24 ans inclus. InfoVac va, dans les pro- chains jours, vous inviter à participer à une enquête sur la vaccination contre le méningocoque C.

  1. Du côté des produits.Nous n’avons pas été informé sur l’approvisionnement des vaccins GSK. Trois vaccins sont indisponibles de façon durable : Avaxim®, DTPolio® et HBVAXPRO5®.
  2. En réponse à vos questions. Une enfant de 3 ans hospitalisée pour pneumonie franche lobaire ai- guë (sans autre ATCD que des infections ORL banales) a eu un bilan immunologique à sa sortie qui montre un taux à 0,1 UI/ml pour le tétanos, 1,5 UI/ml pour la diphtérie. Pour poliovirus, type 1 : 15,4 kUI/l, type 2 : <1,4 et type 3 : 0,3 (seuil de protection à 0,5). Cette enfant a été correctement vaccinée, les IgG et IgM sont normales, les IgA un peu basses à 0,38 g. Faut-il avancer la date de rappel de vaccin DTP et à quel âge ? Faut-il prévoir un contrôle après vaccination ? La sérologie polio est peu sensible et donc rarement utile. Les anticorps anti-tétanos sont bas, suggérant des réponses primaires plutôt faibles (retard de maturation immunitaire ?) avec disparition rapide des anticorps – mais le taux considéré comme protecteur est de 0,01 UI/ml. Ce taux à 0,1 UI/ml n’est pas vraiment inquiétant et se retrouve souvent dans les études cliniques 2 ou 3 ans après la vaccination. La protection contre le tétanos, devrait être suffi- sante jusqu’à 6 ans, date du prochain rappel qu’il ne faudra pas louper voire avancer. Si un doute existe sur son immunité, une revaccination suivie d’un dosage des anticorps 1 à 3 mois après pourrait être utile.

Est-il nécessaire de donner un troisième Rotateq® à 4 mois ou peut-on s’en passer? Les études com- paratives randomisées ayant conduit à l’AMM ont comporté 3 doses de vaccin avec une efficacité remar- quable (proche de 98% pour les formes graves d’infections à rotavirus dans les pays occidentaux). L’AMM qui comporte 3 doses est le reflet de ces études. Récemment, une étude en population (Mast ESPID 2010) a retrouvé une bonne efficacité d’une dose (88% IC95% 45-99) et encore plus de 2 doses (94% IC95% 61- 100%) – toutefois avec des intervalles de confiance encore assez larges. Si c’est la crainte d’invagination intestinale qui vous retient de donner la troisième dose, rappelons qu’à ce jour les agences américaine et européenne d’enregistrement n’ont pas reconnu ce risque pour le Rotateq®, et que le cas échéant, ce sur risque n’existerait qu’après la première dose.

Robert Cohen, François Vié le Sage, Nicole Guérin, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Daniel Floret, Jean-Marc Garnier, Joël Gaudelus, Em- manuel Grimprel, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, Ca- therine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°9 Septembre 2010

  1. Pour votre information :

Vaccination contre les rotavirus et risque d’invagination. Les essais cliniques incluant chacun plus de 70’000 enfants en Finlande et aux USA (RotaTeq®), en Amérique centrale ou en Europe (Rotarix®) n’avaient pas montré de risque accru d’invagination. Mais la pharmacovigilance mise en place à large échelle à Mexico a identifié un risque relatif de 1.7 après la première dose de Rotarix®, correspondant à environ +1-2 cas pour 100’000 vaccinés. Les données de surveillance active ne sont pas encore assez nombreuses pour confirmer ou exclure un risque semblable pour le RotaTeq®. Les autorités de santé con- cernées estiment cependant que les bénéfices justifient la poursuite des programmes de vaccination: à Mexico, par exemple, la vaccination de 2 millions de nourrissons pourrait déclencher 20-40 invaginations mais permettrait d’éviter chaque année 12’000 hospitalisations et 700 décès. La notice du Rotarix® a donc simplement été modifiée pour que les professionnels de santé tiennent compte de cette éventualité. Pour en savoir plus : Global Advisory Committee on Vaccine Safety ; FDARappelons que tout risque lié à la pré- sence de particules virales ou fragments d’ADN de circovirus 1 ou 2 est maintenant écarté par l’agence européenne (EMA) et la FDA pour les deux vaccins (Rotarix® et RotaTeq®)

Les vaccins contre la grippe sont disponibles en pharmacieCommencer à vacciner dès maintenant en particulier vos patients (à risque ou qui souhaitent être protégés) qui justifient 2 doses pour être bien pro- tégé contre les 3 souches du vaccin.

Vaccinations grippes antérieures6-35 mois3-8 ans> 9 ans
Aucune2 ½ doses*2 doses*1 dose
Grippe saisonnière uniquement#
Grippe H1N1 uniquement
Grippe saisonnière# + 1 injection de Panenza®
Grippe saisonnière# + 2 injections de Panenza® ou 1 injection de Pandemrix® ou Focetria®1 ½ dose1 dose

*Quand 2 injections sont nécessaires un délai d’un mois doit être respecté.

# Quand le schéma recommandé pour l’âge a été appliqué l’année précédente.

  1. Du côté des produits. L’approvisionnement en InfanrixHexa®, InfanrixQuinta® et Havrix® Adulte tend à redevenir normal. Par contre, Engerix B10 et Havrix Enfant restent indisponibles. Trois vaccins sont indispo- nibles de façon durable : Avaxim®, DTPolio® et HBVAXPRO5®
  2. En réponse à vos questions.

Avec tout ce qui a été dit sur la grippe A, certains patients demandent un vaccin sans la grippe A : est-ce que ça existe ? Non. Tous les vaccins contiennent la souche A/H1N1/09, qui se comporte mainte- nant comme une souche saisonnière (voir tableau ci-dessus) – et 2 souches H3N2 et B qui n’ont encore jamais circulé en France. Mais les effets secondaires ne dépendent pas des virus mais des adjuvants que les vaccins 2010-2011 ne contiennent pas.

Peut-on éviter de vacciner ceux qui ont attrapé la grippe A en 2009 ? Il est très probable qu’une grippe confirmée donne une immunité suffisante pour éviter les complications – même si les taux d’anticorps pour- raient être redevenus trop bas pour éviter l’infection – et donc les risques pour l’entourage. Mais le vaccin contient aussi 2 souches nouvelles, il est donc nécessaire de se revacciner pour être bien protégéCepen- dant, les enfants de 3-8 ans vaccinés pour la grippe saisonnière et ayant eu une grippe A/HINI prouvée, une dose de vaccin au lieu de deux, est suffisante.

N’est-ce pas dangereux de refaire une dose de vaccin contre la grippe A si on a été infecté en 2009? Rien ne le suggère. Les campagnes de vaccination ayant eu lieu au printemps dans l’hémisphère Sud avec les vaccins disponibles n’ont pas identifié d’augmentation des effets secondaires. En fait, il est fréquent de vacciner des personnes ayant attrapé la grippe de l’année précédente… sans le savoir.

Claire-Anne Siegrist, Didier Pinquier, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grim- prel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, François Vié le Sage, Catherine Weil-Olivier, Robert Cohen.


Bulletin n°8 Août 2010

  1. Pour votre information : Au 26 Août 2010, 22 cas de narcolepsie ont été signalés en Europe après vaccination contre AH1N1, principalement après Pandemrix® (lire le communiqué de l’AFSSAPS). La nar- colepsie avec cataplexie est une maladie rare caractérisée par une somnolence diurne excessive associée à des pertes du tonus musculaire déclenchées par une forte émotion. L’étiologie de la narcolepsie est multifac- torielle, la participation de mécanismes immuns étant suggérée par sa survenue occasionnelle après des épisodes infectieux et son association avec certains groupes HLA ou des maladies auto-immunes. En Eu- rope, la prévalence de la narcolepsie est de 20-30 cas pour 100.000 personnes et l’incidence annuelle d’environ 7 à 8 nouveaux cas par million de personnes. Plus de 30 millions de personnes ont été vaccinées en Europe si bien que les 22 cas déclarés à ce jour sont très inférieurs au taux attendu. Ces données de pharmacovigilance font actuellement l’objet d’une évaluation par l’EMA et les autorités de santé nationales, notamment pour déterminer s’il y a plus de patients parmi les sujets vaccinés que ceux non vaccinés, en corrigeant les biais de déclaration inévitables (« tout ce qui arrive après un vaccin »…). A ce stade, aucun lien entre la vaccination contre A/H1N1 et la survenue de narcolepsie n’a été établi.
  2. Du côté des produits. L’approvisionnement en Infanrix-Hexa®, Infanrix-Quinta®, Havrix® Adulte, Twin- rix® et Varilrix® tend à redevenir normal. Par contre, Engerix B10 et Havrix Enfant restent indisponibles. Trois vaccins sont indisponibles de façon durable : Avaxim®, DTPolio® et HBVAXPRO5®.
  3. En réponse à vos questions.

Je souhaiterais vacciner contre HPV une jeune fille de 15 ans et demi sous Imurel® depuis plusieurs années pour une rectocolite hémorragique. Ce traitement constitue-t-il une contre-indication à la vaccination ? Les vaccins contre HPV n’ont pas été étudiés chez des sujets immunodéprimés qui ont ce- pendant un risque accru de ne pouvoir mettre fin à une infection à HPV et donc de cancer. Les vaccins HPV n’étant pas des vaccins vivants, leur utilisation est possible chez les sujets immunodéprimés. Le problème est celui de l’efficacité – qui ne peut être garantie. Il y a bien plus d’avantages potentiels que de risques à vacciner sous Imurel®, en insistant sur une protection éventuellement partielle et donc sur la nécessité des frottis de dépistage après le début de sa vie sexuelle.

Le vaccin conjugué contre le méningocoque C est-il à faire chez une enfant de 11 ans qui voyage régulièrement dans la ceinture sub-saharienne et qui est vaccinée par le vaccin méningocoque po- lysaccharidique A+C tous les 3 ans ? La réponse à votre question passe par « MENVEO » vaccin conjugué contre les méningocoques ACYW135, disponible dans les pharmacies depuis début juin 2010. Ce vaccin (AMM à partir de 11 ans) devrait remplacer les vaccins polysaccharidiques (AC ou ACYW135) destinés aux voyageurs allant dans des zones à haut risque, aux patients à haut risques d’infections méningococciques (déficit properdine, déficits en complément congénitaux ou acquis, splénectomie anatomique ou fonction- nelle). En effet, ce vaccin conjugué est plus immunogène, induit une mémoire immunitaire pouvant être réac- tivée par la suite et surtout n’expose pas à l’hypo-réactivité immunologique induite par l’administration répé- tée de vaccins polysaccharidiques.

Le diagnostic d’oreillons a été porté à l’âge de 9 mois devant une parotidite. A cette date une sérolo- gie a été négative. Il n’y a pas eu de sérologie à distance. L’enfant a maintenant 12 mois et n’a reçu aucune dose de RRO. Y a-t-il une contre-indication à effectuer le vaccin trivalent ? Il n’y a pas de contre indication. et, il n’y a pas d’inconvénient à vacciner un sujet qui a déjà fait la maladie et cette enfant doit être vaccinée normalement avec 2 doses d’un vaccin trivalent. De plus il paraît aujourd’hui hasardeux de faire le diagnostic d’oreillons sans preuve biologique, les oreillons étant devenus relativement rares. La pro- babilité d’une parotidite non ourlienne restant la plus forte. La négativité de la sérologie va d’ailleurs dans ce sens, bien qu’on ne sache pas si on a recherché les IgM et en l’absence de prélèvement tardif.

Un n-né a reçu par deux fois le vaccin BCG SSI® à 3j d’intervalle. Actuellement, à 2 mois, il a 2 marques distinctes, avec réactions classiques. Cela pose-t-il un problème ? Le risque d’une dose ex- cessive de BCG est essentiellement une majoration des effets secondaires locaux.

J’ai fait le rappel de Prevenar 13v à un enfant de 12 mois; il s’est beaucoup débattu et n’a reçu qu’une demi-dose du vaccin. Que dois-je faire? Nous n’avons pas de données sur l’immunogénicité d’une demi- dose. Etant donné l’importance d’une bonne réponse à cette dose unique de Prevenar 13v chez cet enfant, nous vous conseillons de lui redonner une dose complète.

Robert Cohen, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Marie- Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, François Vié le Sage, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°7 Juillet 2010

  1. Pour votre information. Le Menvéo®, vaccin conjugué contre les méningocoques ACYW135 (Laboratoire Novartis) est disponible dans les pharmacies depuis le début du mois de Ce vaccin qui a une AMM à partir de 11 ans devrait rempla- cer les vaccins polysaccharidiques (AC ou ACYW135) pour les voyageurs, les patients à haut risque d’infections méningo- cocciques (déficit properdine, déficits en compléments congénitaux ou acquis, ou splénectomie anatomique ou fonctionnelle). En effet, ce vaccin conjugué est plus immunogène pour plusieurs sérotypes et surtout n’expose pas à l’hyporéactivité im- munologique induite par les vaccins polysaccharidiques. L’avis du Haut conseil de santé publique concernant ce vaccin est dis- ponible en cliquant ici.
  2. Du côté des produits. Le mouvement social affectant le centre de distribution GSK est maintenant fini. Dès maintenant dans certaines régions et dans les jours à venir pour d’autres, les vaccins Infanrixhexa®, Infanrix quinta®, Boostrixtetra®, Priorix®, Havrix 1440®, Engerix B20® sont ou seront Pour l’Engerix B10® ou Havrix 720®, le retour à la normale devrait avoir lieu en Septembre ou Octobre. Les vaccins contenant la valence hépatite A de SP-MSD (AvaximÒ, VaqtaÒ, TyavaxÒ) sont en rupture de stock jusqu’à la fin de l’année 2010. DTPolio® et HBVAXPRO5® sont indisponibles de façon durable.
  3. En réponse à vos questions.

Pour la vaccination grippe de la prochaine saison, peut-on considérer que les enfants de moins de 10 ans qui ont eu un test H1N1 positif ou ont été correctement vaccinés contre ce virus sont immuns et ne nécessi- tent qu’une seule dose de vaccin ? Ces enfants sont effectivement immuns contre cette souche. Ils n’auront donc besoin que d’une seule dose de vaccin – sauf pour les enfants de moins de 9 ans encore jamais vaccinés contre H3N2 et B (primovaccination = 2 x 1/2 dose avant 3 ans, 2 x 1 dose après 3 ans avec au moins 3 semaines d’écart). Une fillette vaccinée à 12 mois avec Priorix® et Prevenar® a présenté après 4 jours de la fièvre et un syn- drome catarrhal, suivis au 9e jour par une éruption cutanée rubéoliforme et une fièvre élevée avec 2 convul- sions fébriles. Cette réaction à la vaccination devrait-elle faire renoncer à la 2e dose ? Quel est le risque de récidive ? Serait-il indiqué de faire une sérologie ? Cette réaction évoque une infection virale intercurrente (délai de 4 jours seulement et syndrome catarrhal), possiblement suivie par une réaction au vaccin ROR. Il n’est pas pos- sible d’assurer que la protection est suffisante. Le risque de récidive (de la fièvre et des convulsions) est très faible, mais pas nul. Ces réactions inflammatoires étant sans danger, vous pouvez donner une 2e dose de ROR sans examen complémentaire. Si les parents le souhaitent, une sérologie pourrait être effectuée dès 4 semaines après la vaccination : si rougeole et rubéole sont positives, il est alors possible de renoncer à la 2 ème dose de ROR en renon- çant ainsi à la protection contre les oreillons (qui nécessite toujours deux doses et dont la sérologie est peu fiable).

Une patiente de 70 ans avec une polyarthrite chronique sous prednisone, methotrexate a fait il y a 6 semai- nes une pneumonie à pneumocoques avec choc septique. L’immunosuppression permet-elle tout de même d’induire une protection vaccinale ? Les infections graves à pneumocoques font partie des complications classi- ques d’un traitement immunosuppresseur à long terme. Cette patiente devrait être vaccinée – même si l’efficacité du vaccin polysaccharidique Pneumo 23® ne sera pas optimale à cause de l’âge, la maladie et l’immunosuppression.

J’ai été étonnée de voir citer dans la presse tantôt 100% tantôt seulement 20% d’efficacité de la vaccination contre HPV ! Quelles sont les données fiables sur l’efficacité de la vaccination HPV ? La protection vaccinale peut être mesurée contre les infections persistantes, les dysplasies (CIN 1) ou les lésions précancéreuses (CIN 2-3). Elle peut être mesurée spécifiquement pour les types de HPV contenus dans les vaccins ou pour tous les HPV, et pour toute la population d’une étude (y compris les femmes déjà infectées avant vaccination ou n’ayant reçu qu’une seule dose de vaccin) ou bien seulement pour celles non préalablement infectées et ayant reçu 3 doses de vaccin. Cela fait beaucoup de variables différentes, parmi lesquels il est en effet facile de se perdre! Les études les plus récentes confirment que lorsque 3 doses de vaccin sont données AVANT l’infectionl’efficacité est de 98% contre les lésions CIN 2-3, et de 92-94% contre les infections persistantes, dues aux HPV vaccinaux (16/18) qui causent environ 70% des cancers du col (Paavonen Lancet 2009 ; Kjaer Cancer Prev Res 2009 ; Munoz JNCI 2010

; Brown J Inf Dis 2009; Wheeler J Inf Dis2009). La protection croisée contre des souches oncogènes proches élar- git la protection de 7-15%, pour une prévention vaccinale actuellement estimée à 77 à 85% des cancers du col). Mais la protection est nulle contre les HPV attrapés avant la vaccination – si bien que la protection n’est que de 20% dans la population totale (ITT, intent to treat) de certaines études. Il est donc recommandé de vacciner le plus tôt possible, avant ou au début de la vie sexuelle !!

La 14e Journée de Pathologie Infectieuse Pédiatrique Ambulatoire (JPIPA) à laquelle InfoVac est associée aura lieu le samedi 9 octobre 2010 à la Maison de la Chimie 28 bis, rue Saint-Dominique, 75007 Paris. Pour voir le programme et/ou pour vous inscrire cliquez ici

Robert Cohen, Nicole Guérin, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Marie-Aliette Dommergues, Vé- ronique Dufour, Daniel Floret, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, François Vié le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°6 Juin 2010

  1. Pour votre information : Rattrapage. Rattrapage…C’est le Leitmotiv de ce bulletin…

Le Prevenar®13v est maintenant disponible dans toutes les pharmacies et remplace définitivement le Prevenar® (7-valent)En cliquant ici, vous avez accès aux modalités de transition entre les deux vaccins. Quatre des nouveaux sérotypes (1, 3, 5, 7F) inclus dans le 13-valent sont responsables d’infections systémiques bien au-delà de 2 ans et il est fondamental de rattraper très rapidement, tous les enfants de moins de 2 ans qui ont déjà reçu leur schéma complet avec le Prevenar®pour qu’ils puissent être protégés contre ces sérotypes. En effet, le vaccin risque de ne pas être remboursé si cette prescription est faite après 2 ans pour des enfants sains. Les enfants à risques élevés (à l’exception des prématurés) rece- vront 2 doses supplémentaires de PCV13 à 2 mois d’intervalle.

Les vaccins conjugués contre le méningocoque C (Meningitec®, Menjugate-Kit® et Neisvac®) sont re- commandés depuis plus d‘un an pour tous les enfants âgés de 1 à 2 ans avec un rattrapage jusqu’à 24 ans révolus. Ils sont remboursés, depuis maintenant 6 mois, par l’assurance maladie. Les informations dont dispose InfoVac montrent que cette vaccination ne démarre pas suffisamment… Ce n’est pas bien étonnant quand on sait l’absence d’engagement de l’État dans la promotion de cette vaccination qu’il a lui même dé- cidé… Ceci peut avoir des conséquences fâcheuses en termes de santé publique et de coût car si un taux de couverture suffisant n’est pas obtenu, aucun effet groupe ne sera observé (notamment pour les nourris- sons de moins de 1 an non inclus dans le programme de vaccination) et l’immunité individuelle ne suffira pas pour protéger les vaccinés assez longtemps… Une deuxième dose sera donc probablement nécessaire dans quelques années et est déjà envisagée au moment de l’adolescence. Profitez de chaque consulta- tion, quelle qu’en soit la raison, d’enfants et d’adultes pour leur prescrire ces vaccins dont l’efficacité est remarquable.

L’épidémie de rougeole continue en France. Entre le 1er janvier 2008 et le 31 mai 2010, 4 120 cas de rou- geole ont été déclarés en France et pour les cinq premiers mois de 2010, 1 972 cas. Plus de 40% ont été ont été hospitalisés du fait de la sévérité de leur maladie (ce qui présume un nombre de cas total certai- nement bien plus élevé !), et ce sur la quasi-totalité du territoire. Profitez de chaque consultation pour mettre à jour vos patients. InfoVac rappelle que pour être considéré comme correctement immunisé contre la rougeole, il faut avoir reçu 2 doses de vaccin ou avoir survécu à la maladie.

  1. Du côté des produitsL’approvisionnement est tendu sur de nombreux vaccins GSK (Infanrix , Priorix , Engerix , Havrix , Twinrix , Varilrix …) à cause de difficultés internes de distribution. La situa- tion devrait s’améliorer dans la deuxième quinzaine de Juillet. Des difficultés d’approvisionnement pour l’Infanrix quinta® sont signalées par de nombreux abonnés : ce vaccin peut être remplacé par le PentaVac®. Les vaccins hépatite A de SP-MSD (Avaxim , Vaqta , Tyavax ) sont en rupture de stock jusqu’à la fin de l’année 2010. Ceci tombe particulièrement mal avant les départs en vacances et la publication récente par l’INVS des cas déclarés d’hépatite A en France : un tiers est secondaire à un voyage (Maghreb notamment). Deux vaccins sont indisponibles de façon durable : DTPolio® et HBVAXPRO5®.
  2. En réponse à vos questions. Un adulte voyageur est à jour contre le tétanos (dernier rappel récent) mais pas pour la polio ni la diphtérie. Comme il n’y a pas de vaccin monovalent contre la diphtérie, puis-je faire un rappel dTpolio même si le tétanos est à jour ? Y a-t-il un délai à respecter depuis le dernier rappel tétanos ? Il est effectivement recommandé de donner une (seule) dose supplémentaire de vaccin combiné incluant le tétanos pour permettre le rattrapage d’autres vaccins. Il n’y a pas d’intervalle mi- nimum. Si ce voyageur correspond à une indication du rappel coqueluche, profitez-en pour lui proposer cette vaccination. Une étude française ayant comparé un rappel dTpolio fait à 251 adultes et un placebo à 249 contrôles, suivi un mois plus tard d’un rappel dTCapolio aux deux groupes, a confirmé l’absence de réac- tions indésirables (Beytout J, Human Vaccine 2009).

Est-il utile de vacciner contre la varicelle une jeune femme de 30 ans, non enceinte, sans antécédent de varicelle, dont le fils a la varicelle depuis 2 jours ? Oui ! Une étude ayant recruté 67 adultes vaccinés dans les 5 jours après un contact a mesuré une efficacité protectrice de 62.3% (toutes varicelles) et de 79.4% (varicelle sévère) (Brotons M, Pediatr Infect Dis J. 2010;29:10). L’efficacité est donc moins élevée en post-exposition, ce dont il faut avertir les patients, mais encore remarquable étant donné les risques de complications à l’âge adulte. Une 2e dose sera nécessaire pour assurer une protection durable.

Robert Cohen, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Daniel Floret, Marie-Aliette Dom- mergues, Véronique Dufour, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, François Vié le Sage, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°5 mai 2010

  1. Pour votre information : Le Journal officiel du 21 mai 2010 annonce que le Prevenar®13-valent est maintenant remboursé. Il devrait être disponible dans les pharmacies aux environs de mi-Juin et rempla- cera définitivement le Prevenar® 7-valent. Les modalités de transition sont résumées dans le document joint (cliquez ici), et l’avis du CTV-HCSP est accessible ici.

Le Menvéo®, vaccin conjugué contre les méningocoques ACYW135, est disponible dans les pharmacies depuis le début du mois de juin. Ce vaccin, qui a une AMM à partir de 11 ans, devrait remplacer les vac- cins polysaccharidiques (AC ou ACYW135) destinés aux voyageurs allant dans des zones à haut risque ( cliquez ici), aux patients à haut risques d’infections méningococciques (déficit properdine, déficits en com- plément congénitaux ou acquis, splénectomie anatomique ou fonctionnelle). En effet, ce vaccin conjugué est plus immunogène pour plusieurs sérotypes, induit une mémoire immunologique pouvant être réactivée par la suite et surtout n’expose pas à l’hyporéactivité immunologique induite par l’administration répétée de vaccins polysaccharidiques.

Le BEH recommandations aux voyageurs 2010 est disponible (cliquez ici). A noter, la résurgence de la poliomyélite au Tadjikistan qui fait partie de la région européenne de l’OMS : 141 cas virologiquement con- firmés de type 1 (parenté génotypique avec celui qui circule en Inde) au 28 mai 2010 (en savoir plus).

Il est difficile de s’y retrouver pour la vaccination contre les rotavirus puisque des recommandations différentes sont émises sur la base des mêmes données :

  • L’agence européenne du médicament (EMA) considère, comme l’OMS, que la contamination des vaccins par un circovirus ne présente aucun risque et que la vaccination peut se poursuivre.
  • Après avoir suspendu temporairement la commercialisation du Rotarix® par précaution, la Food and Drug Administration (FDA) l’autorise de nouveau au vu des informations récoltées.
  • L’AFSSAPS maintient sa position de ne pas utiliser le vaccin Rotarix® et recommande « un usage attentif et sélectif du vaccin Rotateq®, prenant en compte les situations individuelles de vulnérabilité particulière- ment forte aux infections à rotavirus qui nécessitent une vaccination ». InfoVac rappelle qu’il n’y a pas de groupe à risque pour l’infection à rotavirus et les populations défavorisées à risques de formes plus graves, n’ont pas accès à ces vaccins qui ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie ! Cette position ne va pas manquer, en l’absence de définition claire des « situations de vulnérabilité », de mettre en difficulté les vaccinateurs français.

Devant, ces discordances, il faut revenir aux faits. A la suite de la découverte fortuite de la présence d’ADN du circovirus porcin de type 1 (PCV-1) dans le Rotarix®, différentes études ont confirmé la présence de particules de PCV-1 dans tous les lots de Rotarix®, l’origine de la contamination semblant être la trypsine porcine utilisée lors de la culture cellulaire. La sécurité du Rotarix® dans les études cliniques a donc été démontrée dans malgré l’utilisation de lots contaminés. Des traces d’ADN de PCV1 et de PCV2 (sans particules virales) ont aussi été retrouvées par une autre technique dans le Rotateq®. Rappelons que le PCV-1 et 2 ne sont pas considérés comme pathogène pour l’homme et qu’ils sont fréquemment re- trouvés dans de nombreux produits alimentaires. Cependant, si cette contamination n’entraine pas de trouble, elle donne aux vaccins une mauvaise image, sous l’angle de la qualité des vaccins. Enfin, la surveil- lance post marketing suggère (sans démonstration de causalité) un risque accru d’invagination intestinale aiguë (IIA) dans les 7 jours suivant l’administration de la première dose du Rotarix®. Ce risque, s’il était con- firmé malgré les biais de déclaration probable, serait extrêmement faible : 1 IIA pour 500.000 doses (50 fois moins que pour le Rotashield !!!) correspondrait en France à 1-2 invaginations par an. Ceci est à comparer aux 13 à 15 décès, aux 18.000 hospitalisations et aux centaines de milliers de consultations pour gastroen- térites à rotavirus, notamment dans les services d’urgences. L’excellente efficacité des deux vaccins ro- tavirus en pratique a été confirmée dans de nombreuses études post AMM aux USA, en Belgique et en France. Bien que ces deux vaccins gardent un excellent rapport bénéfice/risque, dans ce contexte, il est peu probable que le CTV-HCSP recommande la vaccination généralisée (et donc le remboursement).

  1. Du côté des produits. Il n’y a plus de difficulté d’approvisionnement pour l’Infanrixhexa®. Les vaccins contenant la valence hépatite A de SP-MSD (Avaxim , Vaqta , Tyavax ) sont en rupture de stock jusqu’à la fin de l’année 2010… Ils peuvent être remplacés par Havrix 720 pour les enfants et Havrix 1440 pour les adultes. Deux vaccins restent indisponibles de façon durable : DTPolio® et HBVAXPRO5®.

Robert Cohen, Nicole Guérin, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Daniel Floret, , Marie- Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Isa- belle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, François Vié le Sage, Brigitte Virey, Ca- therine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°4 avril 2010

  1. Pour votre information : A l’occasion de la semaine européenne de la vaccination (24 avril-1er mai 2010), InfoVac-France met à la disposition du public (version PDF) et de ses abonnés (version Power- point) une série de présentations concernant la vaccination : Calendrier vaccinal InfoVac 2010 – Convaincre de la nécessité des vaccins – Rougeole – Vaccins méningococciques conjugués – Vac- cins pneumococciques conjugués – Rotavirus – Vaccins HPV … N’hésitez pas à vous en servir ! D’autres diaporamas sont aussi disponible sur le site de l’INPES (semaine-vaccination.fr), et les sites de l’AFPA (http://www.afpa.org/) et la SPILF (http://www.infectiologie.com)

La vaccination par le Rotarix® est, à titre de précaution, déconseillée tant que l’enquête sur la présence de fragments d’ADN viral de circovirus porcin de type 1 dans des lots de ce vaccin n’est pas finie. Pour ceux qui proposent à leurs patients la vaccination contre le rotavirus, le Rotateq® est disponible : 3 doses sont nécessaires à 2, 3 et 4 mois (la vaccination devant être terminée avant l’âge de 6 mois).

L’épidémie de rougeole en France n’avait jamais atteint le pic de mars 2010. Plus de 650 cas de rou- geole ont déjà été déclarés depuis le 1er janvier 2010 confirmant l’extension de cette épidémie qui a dé- buté fin 2008 (1525 cas en 2009). Un déplacement de l’âge de la maladie aux dépens des enfants de moins de un an, des adolescents et des jeunes adultes, âges où les complications de la maladie sont les plus fréquentes et les plus graves est observé. Rattrapez tous les patients qui viennent vous consulter et qui ne sont pas à jour de la vaccination ROR et soyez vigilants devant toute éruption fébrile afin de mettre en œuvre les mesures préventives… Pour mémoire, les recommandations vaccinales pour le vaccin trivalent RRO sont :

  • enfants âgés de 12 à 24 mois : une dose à 12 mois et une 2ème dose entre 13 et 24
  • enfants en collectivité avant l’âge d’1 an : une dose à 9 mois et une 2ème dose entre 12 et 15
  • personnes nées depuis 1992 et âgées de plus de 24 mois : deux doses à au moins un mois d’intervalle.
  • personnes nées entre 1980 et 1991 n’ayant jamais été vaccinées contre la rougeole : une

Si la vaccination est pratiquée dans les 72 heures après un contact avec un cas, elle peut prévenir la surve- nue de la maladie ; elle reste préconisée même si ce délai est dépassé. Le signalement rapide et la confir- mation biologique (tests salivaires disponibles auprès de votre ARS) permettent la mise en place rapide des mesures visant à limiter l’extension. (http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1172.pdf).

Un grand nombre des questions posées aux experts InfoVac sont relatives aux rattrapages des vaccina- tions. Une synthèse des situations les plus courantes est à présent disponible sur notre site : cliquez ici.

  1. Du côté des produits. Les difficultés d’approvisionnement de l’Infanrixhexa® s’améliorent sensiblement. Les vaccins contenant la valence hépatite A de SP-MSD (Avaxim , Vaqta , Tyavax ) sont en rupture de stock jusqu’à la fin de l’année 2010…ils peuvent être remplacés par Havrix 720 pour les enfants et Havrix 1440 pour les adultes. Deux vaccins sont indisponibles de façon durable : DTPolio® et HBVAXPRO5®.
  2. En réponse à vos questions.

Peut-on vacciner une jeune mère qui vient d’accoucher, jamais vaccinée contre la rubéole, toujours séronégative et qui vient de recevoir des immunoglobulines anti-D ? La réponse est oui !! Ces immu- noglobulines proviennent de donneurs et peuvent donc contenir des anticorps anti rubéole, rougeole, oreil- lons ou… varicelle. D’une façon générale, les vaccins vivants ne sont pas conseillés après administration de produits sanguins du fait d’une interférence possible entre ces anticorps et la réplication virale nécessaire à la mise en place de la réponse immunitaire à ce type de vaccins. Cependant, pour interférer de manière significative, il faut un taux d’anticorps suffisant pour neutraliser cette réplication. Les seules données pu- bliées ne montrent pas d’interférence, probablement du fait de la faible dose d’anti-D administrée et de la faible concentration d’anticorps anti-rubéole des donneurs (Le risque de non vaccination en post partum im- médiat chez ces femmes qui n’ont jamais été vaccinées et sont déjà passées entre les mailles du filet ne justifie pas de restriction) et l’attitude la plus raisonnable parait de vacciner sans attendre. Du fait de l’interfé- rence possible, 2 doses de vaccin à 1 mois d’intervalle pourraient être utiles. Du fait, de la faible sensibilité des tests pour évaluer les réponses vaccinales, de la logistique et des coûts, une seule dose de vaccin, sui- vie d’une sérologie n’apparaît pas comme une stratégie opérationnelle.

Robert Cohen, François Vié le Sage, Marie-Aliette Dommergues, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pas- cal Besse, Daniel Floret, Véronique Dufour, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, Cathe- rine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°3 Mars 2010

  1. Pour votre information : Un communiqué de l‘Agence européenne du médicament (cliquez ici) informe de la présence dans les vaccins Rotarix® de traces d’ADN de circovirus porcin de type 1, identifiées grâce à une nouvelle technique de PCR plus sensible. Ce virus se rencontre couramment dans certaines viandes et autres produits alimentaires, et n’est pas connu pour être pathogène chez l’animal et chez l’homme. Cette contamination a été détectée rétrospectivement dans tous les lots de Rotarix®, y compris ceux des essais cliniques ayant permis de démontrer la sécurité vaccinale. Toute- fois, cet ADN viral ne devrait pas être présent dans ces vaccins. L’Afssaps (cliquez icirecommande, à titre de précaution, de ne pas initier de vaccination avec le vaccin Rotarix® jusqu’à ce que les conclusions soient disponibles. Un autre vaccin (Rotateq®) est disponible. L’Agence européenne pré- cise que les autres vaccins provenant du même fabricant, ne rencontrent pas cette anomalie.

Le Menveo®, vaccin méningococcique des groupes A, C, W-135 et Y conjugué, vient d’obtenir une AMM de la commission européenne. Ce vaccin devrait remplacer à terme les vaccins polysacchari- diques non conjugués comportant les mêmes valences.

Le virus de la rougeole continue de circuler de façon intense ces derniers mois en France. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Le calendrier vaccinal pratique InfoVac 2010 est disponible (cliquez ici). Il comporte notamment un tableau simple sur la période de transition du Prevenar® 7 au Prevenar®13.

La semaine de la vaccination organisée par le bureau régional Europe de l’OMS aura lieu du 24 avril au 1er mai 2010. De nombreuses manifestations devraient être organisées dans les régions.

  1. Du côté des produits. Les difficultés d’approvisionnement de l’Infanrixhexa® sont en voie de réso-
  2. En réponse à vos questions. Que doit-on faire, actuellement, pour les nourrissons qui ont déjà reçu une dose de Rotarix®Rassurer les parents (aucune pathologie n’est décrite pour ce circovirus porcin et la majorité de la population a probablement déjà ingéré ce virus à plusieurs re- prises). Pour la poursuite de la vaccination, plusieurs éléments sont à prendre en compte : pre- mièrement, il n’existe aucune donnée d’interchangeabilité entre les 2 vaccins (qui sont différents dans leur conception) ; deuxièmement, l’EMEA et d’autres organes officiels considèrent que la conta- mination virale des lots de vaccins est sans danger ; troisièmement, des études suggèrent qu’une dose de Rotarix (ou de Rotateq ) exercent un effet Dans l’étude de Vesikari (Lancet 2007;370:1757) l’efficacité du Rotarix contre les gastroentérites à rotavirus entre la première et la deuxième dose est estimée à 89% (IC95% 8,9-99,8%). Pour Rotateq , une étude (Mast ESPID 2010) retrouve une efficacité sur le terrain pour une et deux doses respectivement à 88% (95%CI:45%-99%) et 94% (95%CI:61%-100%). Ces données expliquent que les attitudes proposées varient considé- rablement. Certains experts ne proposent aucune dose supplémentaire arguant du fait qu’une dose de vaccin est déjà en partie protectrice. L’OMS recommande d’administrer la deuxième dose de Rotarix et de ne pas tenir compte de la contamination par le circovirus. La FDA recommande l’administration de deux doses supplémentaires de Rotateq (cliquez ici). Enfin, d’autres experts proposent une seule dose supplémentaire de Rotateq . C’est l’attitude qui semble être privilégiée en France.

Peut-on faire en même temps, chez une jeune femme de 18 ans, les vaccins HPV et le vaccin

RRO qu’elle n’a jamais eus ? L’absence de données ne permet pas de recommander officiellement cette vaccination dans le cadre d’un programme de vaccination national – et ces études ne seront pro- bablement jamais disponibles car ces vaccins s’administrent à des âges différents (sauf retard vacci- nal). Cependant, dans le cadre d’un rattrapage vaccinal chez une patiente visiblement peu compliante (18 ans pour le Gardasil® et le premier ROR !!!) et à un âge où les visites chez les médecins ne sont pas si fréquentes, rien ne contre-indique l’administration, le même jour, de ces 2 vaccins. Rappel des règles d’associations vaccinales : 1) tous les vaccins inactivés (comme les vaccins HPV) peuvent être administrés en même temps ou à n’importe quel intervalle de temps (jours, semaines, mois) ; 2) un vaccin viral vivant (comme le RRO) peut être administré en même temps que des vaccins inactivés ou à n’importe quel intervalle de temps ; 3) si plusieurs vaccins vivants doivent être administrés, ils de- vraient l’être soit le même jour, soit à un intervalle minimal d’un mois. Bien entendu, le vaccin RRO doit être administré à cet âge sous contraception.

Robert Cohen, François Vié le Sage, Marie-Aliette Dommergues, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Daniel Floret, Véronique Dufour, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°2 Février 2010

  1. Pour votre information :

L’OMS confirme que la souche pandémique influenza A / California/07/2009 sera incluse dans les vaccins grippe saisonnière 2010-2011en plus des souches H3N2 (A/Perth/16/2009) et B (B/Brisbane/60/2008). En effet, une prédominance de la souche pandémique A(H1N1)09 est attendue l’hiver prochain, en co-circulation probable avec les souches saisonnières.

Quels ont été les effets indésirables rapportés après la vaccination contre la grippe A Les rapports de phar- macovigilance confirment la bonne tolérance de ces vaccins :

  • en Europe, où, selon l’EMA, au moins 42.2 millions de personnes (et au moins 322’000 femmes enceintes) ont été vaccinées, la vaste majorité des effets indésirables rapportés ont été bénins. Aucune association avec la survenue de fausse couche, de décès in utéro ou autre complication liée à la grossesse… et aucune suspicion d’une augmentation du risque de Guillain-Barré après vaccination;
  • en France, où, selon l’AFSSAPSplus de 5,7 millions de sujets ont été vaccinés (4,1 millions de PANDEMRIX®, 1,6 millions de PANENZA®, quelques milliers de doses de FOCETRIA® et de CELVAPAN®) les effets indési- rables annoncés confirment ceux observés lors des études cliniques : malgré une pharmacovigilance renforcée, le taux de notification d’effets indésirables est largement inférieur à 1/1’000 et l’immense majorité des cas rapportés (95,7%) étaient d’intensité bénigne à modérée.

Les 3 vaccins contre le méningocoque C conjugué (Méningitec®, Menjugate-Kit® et Neisvac®) sont mainte- nant remboursés. Rappelons que le CTV et le haut conseil de santé publique (cliquez ici) recommandent depuis avril 2009 une vaccination généralisée (1 dose) des sujets de 1 à 24 ans. Vaccinez vos patients !!

L’avis du CTV-HCSP concernant le remplacement du Prevenar® 7 valent par le 13 valent est disponible en cli- quant ici. Le Prevenar® 13v devrait être disponible en France dans le deuxième trimestre 2010. InfoVac ne manquera pas de vous tenir au courant des modalités de transition.

  1. Du côté des produits. Les difficultés d’approvisionnement de l’Infanrix hexa® se pérennisent. Deux vaccins sont indisponibles de façon durable : DTPolio® et HBVAXPRO5®.
  2. En réponse à vos questions.

Depuis plusieurs semaines, les pharmaciens nous téléphonent pour nous demander de remplacer l’Infanrix hexa® par un autre vaccin du fait de manque de disponibilité. Comment faire? Il ne s’agit pas de rupture de stock prolongée mais de difficultés d’approvisionnement décalant les livraisons de quelques jours ou semaines. Pour le rappel entre 16 et 18 mois : il peut être reporté de quelques semaines sans changer de vaccin. En cas de retard supplémentaire, l’hexavalent peut être remplacé par un pentavalent (Infanrix quinta® ou Pentavac®) et un vaccin hépatite B (Engerix B10® ou Genhevac B®). Pour la primovaccination : ces nourrissons devant être immunisés précocement contre la coqueluche et Hib, seul un retard de quelques jours peut être envisagé. Le schéma habituel Hexa-Penta-Hexa peut être remplacé par Penta-Hexa-Hexa (ou Hexa-Hexa-Penta). Donc : administrer sans attendre un pentavalent, et prévoir au 3e mois soit un hexavalent (si disponible), soit un pentavalent + un vaccin contre l’hépatite B en profitant du fait que cette visite ne comporte qu’une seule injection. Si un hexavalent n’est pas dispo- nible à la visite de 4 mois, prévoir à 5 mois un vaccin hépatite B. La situation devrait revenir à la normale d’ici quelques semaines.

Avant même que les vaccins contre le méningocoque C conjugué soient remboursés, je proposais systéma- tiquement cette vaccination qui était souvent acceptée. Pour ceux qui ont été vaccinés depuis plus de 5 ans, doit-on leur proposer une nouvelle dose, maintenant que le vaccin est remboursé La persistance des anti- corps protecteurs contre le méningocoque C après un vaccin conjugué ne dépasse pas quelques années si la vacci- nation a été réalisée dans les premières années de vie, et même si la mémoire immunitaire persiste, sa réactivation est trop lente (4-7 jours) pour protéger contre une infection aussi aiguë qu’une infection méningococcique. Tant que le taux de couverture vaccinale n’est pas suffisant pour empêcher le méningocoque C de circuler (comme actuellement au Royaume-Uni), il est prudent de donner une 2e dose de vaccins aux patients de 11 à 24 ans ayant reçu une pre- mière dose avant l’âge de 5 ans et depuis plus de 5 ans. En effet, le deuxième pic de fréquence des infections à méningocoques C survient à l’adolescence : c’est donc à ce moment-là qu’une protection optimale est souhaitable.

Nous faisons beaucoup de désensibilisations contre des allergènes, et la question de la compatibilité avec les vaccins revient toujours. Peut-on faire un vaccin pendant la même séance ? Nous n’avons pas trouvé d’études faisant état d’une diminution de l’efficacité d’une désensibilisation ou d’une vaccination lors d’administration simultanée. Les mécanismes aboutissant à une désensibilisation allergénique ou à une protection vaccinale étant spécifiques des allergènes / antigènes injectés, la crainte d’une interférence est minime. Il est donc possible de profi- ter d’une visite de désensibilisation pour effectuer une vaccination. Par précaution, préférer une injection controlaté- rale ou à une distance d’au moins 2.5 cm.

Robert Cohen, Emmanuel Grimprel, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Marie-Aliette Dom- mergues, Daniel Floret, Véronique Dufour, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Philippe Reinert, Olivier Romain, François Vié le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Sie- grist.


Bulletin n°1 spécial Janvier 2010

  1. Pour votre information.

La ministre de la santé a annoncé qu’à partir de la troisième semaine de janvier, les libéraux seraient impliqués dans la vaccination contre A/H1N1v. Vu le retard pris dans cette décision, l’échec annoncé de ce programme vaccinal contre A/H1N1v ne pourra, en aucun cas, leur être attribué. De toute façon, il ne suffira pas de fournir aux médecins libéraux des vaccins pour que la couverture vaccinale monte en flèche : il faudra les convaincre pour qu’ils puissent être convaincants pour leurs patients.

La question essentielle étant : « faut-il encore se faire vacciner ? ». La réponse à cette question est moins aisée qu’avant le premier pic épidémique.

Plusieurs arguments plaident pour la poursuite de la vaccination :

  • la vague épidémique automno-hivernale n’est pas terminée, même si la baisse d’incidence est Il y aura peut-être une, voire plusieurs autres vagues car le nombre de sujets actuellement potentiellement immunisés contre AH1N1v ne représenteraient qu’un quart à un tiers de la population. En effet, 10 à 15 millions de patients sem- blent avoir été déjà contaminés et environ 5 millions de sujets ont été vaccinés. Il resterait donc environ 3/4 à 2/3 de la population réceptive pour ce virus. Les études de séroprévalence qui se sont mises en place risquent d’apporter des ré- sultats biaisés du fait des réactions croisées mises en évidence entre l’immunité contre les virus saisonniers H1N1 et le virus pandémique ;
  • la tolérance des vaccins contre AH1N1v est maintenant bien établie. Plusieurs dizaines de millions de doses ont été administrées sans aucun signal de pharmacovigilance significatif ;
  • Il n’y a pas de risque identifié à vacciner les sujets déjà immunisés ;
  • Enfin, la durée de protection des vaccins grippaux, en l’absence de mutation touchant les déterminants antigéniques (ce qui ne s‘est pas encore produit) dure plusieurs années ;

Les arguments contre la poursuite de la vaccination sont :

  • jusqu’à présent, les prévisions épidémiologiques avec ce virus ne se sont rarement révélées exactes…
  • la survenue d’une deuxième vague épidémique est loin d’être certaine (il n’y a en pas eu dans l’hémisphère sud) de même que son intensité.

La grippe est imprévisible et personne ne sait si de nouvelles vagues épidémiques vont survenir ni leur intensité. Par contre, nous savons que la vaccination est le meilleur moyen de prévenir la maladie et ses complications.

Ce qui apparaît essentiel aux experts InfoVac c’est de continuer à vacciner les populations à risque (femmes enceintes, pathologies chroniques, jeunes enfants) non encore vaccinées et tous ceux qui le souhaitent, après les avoir informés des incertitudes persistantes.

Les modalités de passage de la vaccination à la médecine libérale ne sont pas encore parfaitement connues, mais cer- tains points se dégagent. Les praticiens devront aller chercher les doses dans le centre de vaccination le plus proche, rem- plir les bons de vaccination et les rapporter (correctement remplis) pour avoir des nouvelles doses. Soit le vaccin est prati- qué au décours d’une consultation programmé, soit au cours de séances de vaccination organisé au cabinet. Les vaccins utilisés conditionnent largement les schémas vaccinaux à utiliser (cliquez ici).

  1. Du côté des produits. Le vaccin Méningitec® vient d’obtenir son remboursement à la date du 28 décembre 2009 (cliquez ici). L’annonce du remboursement des deux autres vaccins conjugués contre le méningocoque C (Menjugate® Kit et Neisvac®) devrait suivre rapidement. Rappelons que le CTV et le haut conseil de santé publique (cliquez ici) avaient re- commandé une vaccination généralisée des sujets de 1 à 24 ans (une dose) dès avril 2009… Vaccinez vos patients !!

L’avis du CTV-HCSP concernant le remplacement du Prevenar 7 valent par le 13 valent est disponible en cliquant sur ce lien. Le Prevenar 13v devrait être disponible en France dans le deuxième trimestre 2010. InfoVac ne manquera pas de vous tenir au courant des modalités de transition.

  1. En réponse à vos questionsQuel vaccin proposer aux patients présentant une thrombopénie, sous anti-vitamine K ou ayant d’autres problèmes de coagulation ? Ces personnes ne pouvant recevoir d’injection intramusculaire, elles doivent recevoir le vaccin sans adjuvant (Panenza®) administré par voie sous-cutanée (une ou deux injections selon le cas). Il n’est pas attendu de différence d’immunogénicité pour ce vaccin entre la voie sous-cutanée et la voie intramusculaire.

Un adolescent doit se rendre au Bénin le mois prochain ; son médecin traitant lui a fait une injection de Méningi- tec®. Ses parents aimeraient qu’il soit vacciné contre la méningite A. Est-il possible de lui faire un vaccin Méningo A+C en même temps que la fièvre jaune ? Le Bénin fait partie en effet de la ceinture méningitique en Afrique. Son méde- cin a eu raison de faire en premier le vaccin conjugué contre le méningo C et vous pouvez le faire suivre (dans l’idéal 2 mois après mais 1 mois est acceptable si pas d’autre choix) par le vaccin polyosidique méningo A+C. Vous pouvez le faire le même jour que la fièvre jaune mais en 2 sites d’injection différents. Il aurait été préférable qu’il puisse bénéficier du Men- véo® qui vient juste d’avoir un avis favorable de l’EMEA, mais il n’est malheureusement pas encore disponible.

Toute l’équipe d’Infovac-France vous présente leurs meilleurs vœux pour 2010 ainsi qu’à vos proches. Visitez régu- lièrement notre site (http://www.infovac.fr) : vous y trouverez toute l’année l’actualité vaccinale et des informations fréquemment mises à jour…

Robert Cohen, Emmanuel Grimprel, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Pascal Besse, Marie-Aliette Dommergues, Da- niel Floret, Véronique Dufour, Jean Marc Garnier, Joël Gaudelus, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Philippe Reinert, Oli- vier Romain, François Vié le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.