Bulletin n°12 Novembre-Décembre 2015
1. Pour votre information : L’année 2015 se termine mieux qu’elle ne s’était déroulée pour la vaccination en France… Quelques illustrations ci-dessous :
- En novembre, le Parquet de Paris a procédé au classement sans suite des plaintes visant la sécurité du vaccin Gardasil®. Cette décision confirme que la mise en cause des vaccins HPV dans les différentes plaintes était sans fondement autre que les inévitables coïncidences. Rappelons que l’ANSM n’avait pas retrouvé, sur la base de données de l’assurance maladie (comportant des millions de jeunes filles), de relation entre la vaccination contre les papillo- mavirus et l’ensemble des maladies auto-immunes (Lien 1).
- Début décembre, un rapport de l’ANSM vient mettre fin (on l’espère) à l’affaire du Meningi- tec® et de la contamination éventuelle par des métaux lourd (Lien 2). Ce rapport précise que :
- les bouchons de certains lots de Meningitec® étaient contaminés par des particules de rouille (fer, chrome et nickel mais pas de mercure, étain, plomb, arsenic ou cadmium…),
- les quantités de métaux sur les bouchons n’étaient pas de nature à engendrer un risque,
- la rouille était située sur une partie du bouchon non en contact avec la solution vaccinale, sauf dans une seule seringue appartenant à un lot qui n’a pas été distribué en France,
- enfin, l’ANSM n’a pas identifié de signal de
La Direction Générale de la Santé semble s’impliquer de façon plus positive vis à vis de la vaccination et des vaccinateurs, avec des réunions constructives avec les professionnels. Ainsi :
- Les quantités de vaccins pentavalents disponibles sont en sensible augmentation et un élar- gissement prochain des procédures de contingentement va être mis en Si La dis- tribution prioritaire de ces vaccins auprès des centres de PMI et des centres de vaccination est maintenue, sous contrôle des ARS, les grossistes répartiteurs assureront une réparti- tion homogène des vaccins entre les pharmacies d’officine.
- Pour le BCG SSI®, une convention permettant aux PMI de rétrocéder officiellement des vac- cins aux médecins de ville est en voie de finalisation, à condition bien entendu que ces der- niers en fassent la demande et qu’un vaccin puisse servir à protéger plusieurs enfants.
Le médecin anti-vaccinal qui avait établi les faux certificats de vaccination du patient ayant présenté un tétanos (nécessitant plusieurs semaines d’hospitalisation à Tours) a été suspendu 18 mois par le Conseil de l’Ordre des médecins. Bien entendu cette condamnation ordinale n’empêche pas l’avancement des poursuites judiciaires en cours.
Un avis récent du HCSP confirme l’absence de nécessité de rappel pour le vaccin contre la fièvre jaune et que la prolongation à vie de la validité du certificat international de vaccina- tion s’applique aussi aux ressortissants français résidant ou désirant se rendre en Guyane (Lien 3). Toutefois, l’administration d’une seconde dose reste recommandée pour les enfants vacci- nés avant l’âge de 2 ans, les femmes primo-vaccinées en cours de grossesse, les personnes vivant avec le VIH et les personnes immunodéprimées sans contre-indication vaccinale.
Cinq cas de méningite C, dont 4 mortels, ont été recensés en Allier, en Creuse et en Rhône Alpe ces dernières semaines. InfoVac rappelle que la vaccination est recommandée pour les personnes âgées de 12 mois à 24 ans et que les taux de couvertures vaccinales sont très insuffisants en France en particulier pour les adolescents.
- Du côté des produits : Ruptures de stocks complètes et durables pour Infanrix Tetra®, Tetravac®, Typherix®, Havrix Adulte® et Avaxim 160®, ces deux derniers pouvant être rempla- cés par le Vaqta 50 U®. L’Havrix 720® reste disponible pour l’enfant. Jusqu’en Mai 2016 (au moins), le BCG SSI® sera disponible uniquement dans les PMI et les CLAT : dans certaines ré- gions, les libéraux peuvent en disposer en contactant leurs ARS, CLAT ou PMI. Pour le Penta- vac® et l’Infanrix Quinta®, les doses disponibles sont en augmentation. Difficultés transitoires pour Repevax®, Boostrix®, Revaxis® et le Tubertest®. Pas de quoi faciliter la vie des vaccina- teurs – et peu d’espoir que cela s’arrange rapidement !
Robert Cohen, Georges Thiebault, Isabelle Hau, François Vie le Sage, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Marie-Aliette Dommergue, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°11 Novembre 2015
1. En réponse à vos questions – spécial Meningitec® :
En 2014, un contrôle de qualité de routine a mis en évidence des particules inertes d’oxyde de fer (rouille) en provenance du matériel de mise en seringue dans quelques seringues de vac- cin Meningitec®. Les quantités d’oxyde de fer retrouvées étaient bien en-dessous des seuils potentiellement toxiques, mais ces particules (visibles à l’œil nu) pourraient théorique- ment induire une augmentation des réactions locales (rougeur, œdème) et éventuellement des effets généraux transitoires comme fièvre, nausées ou vomissements dans les heures après la vaccination. Aucun autre effet secondaire n’était à priori attendu, immédiatement ou à distance.
Par mesure de précaution, les 21 lots susceptibles d’être contaminés ont cependant été retirés du marché par le laboratoire dans tous les pays où ce vaccin a été utilisé. L’entreprise qui fabriquait le Meningitec® ayant fermé, il n’est plus commercialisé. L’Agence Nationale de Sécu- rité du Médicament a rendu public ce retrait en septembre 2014, à titre de précaution, sans qu’aucun effet indésirable n’ait été rapporté alors même que ces lots fabriqués depuis oc- tobre 2012 étaient déjà largement utilisés en France (Lien 1) ou dans d’autres pays (Lien 2). Cette information a été communiquée aux médecins par la « lettre aux professionnels de santé » et aux pharmaciens, dont le logiciel informatique bloque la délivrance du produit.
Tout aurait pu en rester là… un risque théorique n’ayant engendré aucune déclaration d’effets secondaires particuliers, et ayant été prévenu par un retrait des lots potentiellement concernés.
Pourtant, en France, une pétition lancée par un collectif de parents, demandant à la ministre de la santé la constitution d’une cellule de crise, estimant que leurs enfants sont des victimes du Meningitec® avait recueilli mercredi 28 octobre plus de 54.000 signatures. Ces parents font état de fièvres inexpliquées, d’éruptions cutanées, de douleurs abdominales et d’autres symptômes divers présentés par leurs enfants vaccinés. Plusieurs centaines de personnes se sont ainsi constituées partie civile auprès du tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand, qui examinera le 24 novembre leurs demandes…
Ces plaintes ont naturellement été relayées par les medias, avec une large diffusion dans la presse télévisuelle et écrite, rapportant les interrogations des familles… et se heurtant à un si- lence étourdissant de la part des autorités. L’ANSM ne communique pas en raison des pro- cédures en cours… ce qui est compréhensible mais très regrettable dans le contexte actuel.
Le nombre important de questions reçues par Infovac témoigne d’un besoin d’informations et de communication de la part des autorités de santé. Si vous voulez en savoir plus sur les parti- cules inertes, le rôle des médecins, des pharmaciens et les plaintes en cours cliquez ici (Lien 3).
A notre connaissance, aucun autre pays dans lequel les lots de vaccins potentiellement incriminés ont été utilisés n’a signalé la moindre augmentation d’effets secondaires.
Rappelons que depuis 2009, le calendrier vaccinal français recommande la vaccination contre les méningocoques C à tous les enfants dès 12 mois avec rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans.
- Du côté des produits : Ruptures de stocks complètes et durables pour Infanrix Tetra®, Tetravac®, Typherix®, Havrix Adulte® et Avaxim 160®, ces deux derniers pouvant être rempla- cés par le Vaqta 50 U®. L’Havrix 720® et le Vaqta 25® restent disponibles pour l’enfant. Jusqu’en Mai 2016, BCG SSI® sera disponible uniquement dans les PMI et les CLAT : dans cer- taines régions les libéraux peuvent en disposer en contactant leurs ARS, CLAT ou PMI. Pour le Pentavac® et l’infanrix Quinta®, les doses disponibles sont inférieures aux demandes et doi- vent être réservés à des « situations particulières ». Le Pentavac® peut être disponible en PMI. Pour l’Infanrix Quinta® en cas de nécessité, le pharmacien peut transmettre la demande au ser- vice client de GSK. Difficultés transitoires pour Repevax®, Boostrix®, Revaxis® et le Tubertest®. Pas de quoi faciliter la vie des vaccinateurs – et peu d’espoir que cela s’arrange rapidement !
Robert Cohen, Georges Thiebault, Isabelle Hau, François Vie le Sage, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Marie-Aliette Dommergue, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°9-10 Septembre-Octobre 2015
- Pour votre information: La campagne de vaccination contre la grippe a été lancée par la Direction Générale de la Santé le 12 Octobre 2015 et les vaccins sont disponibles en pharmacie depuis le début du mois. Les enjeux sont importants car la couverture vaccinale des patients à risque pour lesquels la vaccination est indiquée diminue progressivement d’année en année, en particulier depuis la désastreuse campagne contre la pandémie AH1N1 2009. Chacun sait que la protection contre la grippe est la résul- tante à la fois de la protection individuelle générée par le vaccin et de l’effet de groupe lié à une couver- ture vaccinale suffisante. Deux faits marquants ont caractérisé l’épidémie 2014-2015 :
- la faible efficacité des vaccins, liée à la circulation d’une souche AH3N2 variante (driftée),
- l’importance de l’épidémie qui a entrainé en France environ 000 décès supplémentaires.
Ces faits soulignent l’importance de la vaccination qui est la méthode la plus efficace pour lutter contre la maladie, l’hygiène et les antiviraux n’étant que des méthodes complémentaires. Quant aux vaccins homéopathiques ou à l’administration de tel ou tel « produit naturel », aucune étude n’a bien entendu dé- montré leur efficacité. Vous trouverez en cliquant sur ces liens les documents mis à disposition par la DGS ou l’assurance maladie qui vous aideront à convaincre vos patients (Lien 1 & Lien 2).
- Du côté des produits : Ruptures de stocks complètes et durables pour Infanrix Tetra®, Tetra- vac®, Typherix®, Havrix Adulte®, Avaxim 160® : ces deux derniers peuvent être remplacés pour l’adulte par le Vaqta 50 U, l’Havrix 720 étant toujours disponible pour l’enfant. Jusqu’en Mai 2016, BCG SSI® disponible uniquement dans les PMI et les CLAT : dans certaines régions les libéraux peuvent en disposer en contactant leurs ARS, CLAT ou PMI. Pour le Pentavac® et l’infanrix Quinta les doses dis- ponibles sont inférieures aux demandes et de ce fait doivent être réservées à des « situations particu- lières ». Le Pentavac® peut être disponible en PMI. Pour l’Infanrix Quinta®, en cas de nécessité, le pharmacien peut transmettre au service client de GSK, la demande. Difficultés transitoires pour le Re- pevax®, le Boostrix® mais aussi le Revaxis® et le Tubertest®.
- En réponse à vos questions sur la Bientôt la vaccination contre la grippe : comment mo- tiver les patients au vu de l’échec du vaccin l’an dernier ? Peut-être en soulignant combien la grippe peut prendre des proportions épidémiques pénibles lorsqu’une souche mute après son introduction dans les vaccins saisonniers… et sûrement en expliquant que la composition des vaccins a été adaptée et qu’à ce jour, toutes les souches identifiées par le CDC sont couvertes par les vaccins de cette saison. De plus, n’oubliez pas de rappeler que même en tenant compte des mauvaises années, sur les 10 ans, l’efficacité de la vaccination a dépassé 50%.
Le vaccin vivant nasal atténué sera-t-il disponible en France cette année pour les enfants? Non une fois de plus !!! Pourquoi ? D’une part un avis de la commission de transparence (une fois de plus aberrant) ne lui accorde aucune amélioration du service médical rendu par rapport aux vaccins inactivés alors qu’il n’a, d’une part, pas besoin d’être injecté et que de très nombreuses études montrent qu’il a une efficacité supérieure, et d’autre part, du fait du peu d’empressement de la firme à mettre à disposition un vaccin non remboursé en monodose…
Est-ce que vous continuez à dire que tous les vaccins contre la grippe sont identiques ? Sinon, lequel préférer ? Nous continuons à dire que l’essentiel est d’être vacciné et qu’il y a peu de données comparant directement les vaccins saisonniers les uns aux autres. Mais on trouve maintenant sur le mar- ché des vaccins trivalents ou quadrivalents (avec une deuxième souche B, Fluarix Tetra®).
Existe-t-il un vaccin quadrivalent injectable (2 souches A et 2 souches B) disponible en pharmacie cette année ? Oui, c’est le Fluarix Tetra®, il n’est pas encore remboursé et n’a pas de prix conseillé. Les pharmacies peuvent s’en procurer auprès du laboratoire GSK et des principaux grossistes.
Une enfant de 9 ans avec des facteurs de risques, vaccinée chaque année contre la grippe, a fait dans les 48h une forte réaction en cocarde au site d’injection, sans signes généraux. Y a-t-il des examens à envisager pour établir le diagnostic ? Des mesures à prendre pour cette année ? Cette description reflète une forte réponse inflammatoire, évocatrice du phénomène d’Arthus provoqué par la présence d’une immunité résiduelle (anticorps) élevée au moment de la vaccination. Bien qu’elle té- moigne d’une (très) bonne réponse à la vaccination, le changement de la composition des vaccins ne permet pas de « sauter » une année. Nous vous invitons à avertir les parents du risque de récurrence, de son caractère bénin et de la possibilité d’utiliser brièvement des anti-inflammatoires, en les commençant dès les premiers signes d’inflammation – si nécessaire.
Si vous voulez avoir des réponses à d’autres questions concernant la grippe cliquez ici (Lien 3). Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergues, Véro- nique Dufour, Joël Gaudelus, Nicole Guérin, Emmanuel Grimprel, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°8 Aout 2015
- Pour votre information: Suite à la suspension de la vaccination en France, le Conseil Supérieur de la Santé Belge a du se prononcer sur la vaccination contre les rotavirus (Lien 1). Ses conclusions sont sans ambiguïté : Le rapport bénéfice risque est excellent et il faut continuer les programmes de vaccination : « Les données en provenance des Etats-Unis, d’Australie, du Mexique, du Brésil, de Sin- gapour, d’Europe et plus spécifiquement de Belgique montrent toutes un risque minime mais réel d’invagination suite à la vaccination par RotaTeq® ou Rotarix®. A l’exception des données françaises, ce risque est cependant très faible : de l’ordre de 1 à 5 par 100.000 nourrissons vaccinés. Etant donné ce très faible risque et l’impact positif majeur que ces deux vaccins ont sur la réduction des hospitalisations, des visites aux Urgences et dans certaines circonstances, des décès, les bénéfices de la vaccination contre le rotavirus dépassent de loin les risques liés aux invaginations : le rapport bénéfice risque pour un décès ou une hospitalisation est respectivement de 71 pour 1 et 1093 pour 1, favorisant clairement la vaccination. » « Les observations rapportées récemment en France, en contradiction avec d’autres études, ne doivent pas remettre en cause les bénéfices en termes de santé publique. »
En juillet 2015, le Conseil d’Etat a une nouvelle fois donné raison à deux personnes se plaignant de symptômes (cliniques) qu’ils attribuent à une myofasciite à macrophage (lésion histologique), apparus suite à une vaccination professionnelle. Ce problème s’était déjà posé pour les vaccins contre l’hépatite B et les SEP pour les professionnels de santé. Dans son jugement, le Conseil d’Etat précise que « si le lien de causalité entre vaccination et symptômes fait débat, l’existence d’un lien de causalité n’est pas exclue et revêt une probabilité suffisante pour que ce lien puisse, sous certaines conditions, être regardé comme établi. » Même si la vérité juridique n’est pas la vérité scientifique, ce n’est pas facile à expli- quer et ce jugement risque de renforcer encore la défiance vis à vis des vaccins.
Nous vous conseillons la lecture d’un article du CDC d’Atlanta sur l’impact de la vaccination par les vaccins conjugués contre les pneumocoques sur les infections systémiques aux Etats Unis depuis 13 ans (Lien 2). Dans la population cible (enfants de moins de 5 ans), le Prevenar7® a entrainé une réduc- tion de plus de 70% de ces infections et le passage au Prevenar13® une réduction supplémentaire de 50%. Depuis le début du programme de vaccination, la réduction des infections invasives chez les moins de 5 ans a été d’au moins 85%. De plus, on note une réduction de 40% des infections invasives chez les plus de 65 ans – la vaccination des petits enfants entraînant une protection de toute la communauté. Ceci contraste avec les résultats plus mitigés en France après l’implémentation trop lente du Prevenar7® et l’absence de programme de rattrapage pour les 2 à 5 ans (Lepoutre, Vaccines 2015 ;33 :315). Par contre, l’introduction du Prevenar13® a été suivie d’une couverture vaccinale maintenant bonne, et d’une chute rapide des infections invasives chez les enfants vaccinés.
La campagne de vaccination des nourrissons en Angleterre par le Bexsero® ayant débuté, on con- naîtra rapidement le degré d’efficacité et la sécurité de cette vaccination dans cette population. Toujours en Angleterre, l’augmentation des cas de méningites à W135 liée à l’installation d’un clone hyper- virulent appartenant au complexe clonal 11 (Lien 3) fait que le rappel proposé aux adolescents anglais se fait désormais avec un des vaccins ACYW135 conjugués.
- Du côté des produits : Ruptures de stocks complètes et durables pour Infanrix Tetra®, Tetra- vac® (disponible en PMI), Typherix®, Havrix Adulte®, Avaxim 160®. BCG SSI® disponible dans les PMI et les CLAT (dans certaines régions les libéraux peuvent en disposer en contactant leurs ARS). Fortes tension sur Infanrix Quinta® et Pentavac® qui peuvent être disponible en PMI : Ils doivent être réservés à des « situations particulières ». Retour à la normale pour le Priorix® et le Boostrix® sans pouvoir exclure des difficultés ponctuelles localisées.
- En réponse à vos questions. Une famille va habiter aux Indes pour plusieurs années. Je sou- haite leur proposer une vaccination contre la rage. A quel point le schéma 0-7-21 jours est-il strict? Peut-il varier un peu pour des raisons pratiques ? Oui ! Comme pour tous les vaccins, les schémas de vaccination indiquent les intervalles minimum – et non maximum. Dans ce cas, le schéma 0- 7-21 indique qu’il faut au minimum 7 jours entre les 2 premières doses et 14 jours entre la deuxième et la troisième dose. Mais ces intervalles peuvent parfaitement être prolongés… sans limite maximum. Il est ainsi toujours possible de simplement reprendre un schéma vaccinal là où il avait été interrompu, sans jamais recommencer à zéro.
Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergue, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil- Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°7 Juillet 2015
- Pour votre information : Après le décès de diphtérie d’un enfant non vacciné en Espagne, un cas de tétanos est survenu à Tours chez un enfant de 8 ans dont le carnet de santé comportait pourtant un nombre de doses de vaccin a priori suffisant pour lui assurer une protection. Les premiers do- sages n’ont décelé aucune trace d’anticorps antitétaniques ou antidiphtériques et orientent vers la piste de certificat de « complaisance ». Cette pratique semble être de plus en plus fréquente. En effet, sur le net s’échangent les adresses de médecins acceptant de falsifier un carnet de santé pour permettre de satisfaire aux obligations vaccinales. Les enquêtes diligentées à Tours pour permettre d’identifier les res- ponsables (au-delà des parents) sont en cours.
Fin programmée des rappels de vaccins contre la fièvre jaune : L’assemblée mondiale de la santé 2015 (Lien 1) s’appuyant sur l’avis de l’OMS (Lien 2) a confirmé que les pays avaient jusqu’à juin 2016 pour considérer un certificat de vaccination comme valable indéfiniment et non seulement 10 ans : 34 pays exigeant un certificat international y ont déjà renoncé – et leur nombre va rapidement augmenter.
Depuis 1965, à la suite d’une étude ayant montré une réponse immunitaire inférieure au vaccin contre la variole lorsqu’il était administré 4 à 20 jours après celui de la rougeole, il est recommandé de respecter un intervalle de 4 semaines entre 2 vaccins vivants – ou de les pratiquer le même jour (Petralli Lan- cet 1965 :2 :401). Cependant, d’autres études au décours n’avaient pas identifié de différences significa- tives en fonction des délais. Une étude prospective récente montre que la réponse immune contre la fièvre jaune n’est pas diminuée lorsque ce vaccin est fait moins de 4 semaines après le vaccin contre la rougeole. Cette étude invite à remettre en question – si nécessaire – la règle d’un mois entre deux vaccins viraux vivants (Michel Vaccine 2015 ; 33 :2301).
Nous vous conseillons la lecture du Flash-Info Maladies infectieuses de l’INVS de Juin 2015 (Lien 3). Vous y trouverez notamment des informations intéressantes sur l’extension de l’épidémie de rougeole en Alsace. Depuis le mois de mars, 205 cas de rougeole ont été recensés. Une fois de plus la quasi- totalité des cas sont survenus chez des patients non ou mal vaccinés : 87% n’étaient pas vaccinés, 7% n’avaient reçu qu’une dose de vaccin. Le cas index était un adolescent, non vacciné, contaminé lors d’un voyage scolaire à Berlin où sévit depuis octobre 2014 une importante épidémie de rougeole.
Pour la première fois, un vaccin contre le paludisme a reçu un avis positif de l’Agence Européenne du médicament. Ce vaccin (Mosquirix®), destiné à protéger les nourrissons à la fois contre Plasmodium Falciparum et Hépatite B, n’est pas destiné à une commercialisation en Europe mais aux pays où le pa- ludisme est endémique. Après 4 doses de vaccin (3+1), la protection vaccinale est partielle (31 à 56% selon l’âge) et transitoire mais pourrait sauver des centaines de milliers de vie si confirmée sur le terrain. Depuis la vaccination contre AH1N1, il faisait peu de doute que l’administration n’avait aucune con- fiance envers les médecins libéraux. Les dernières pénuries en vaccins (notamment BCG SSI® et Pentavalents) ont confirmé cette tendance en réservant les doses disponibles aux PMI ou à d’autres structures publiques. On arrive à la situation aberrante où des lots arrivent à la date de péremption dans les PMI ou les CLAT sans avoir été utilisés faute de personnel… sans que les libéraux (en fonction du degré de coopération des ARS, variable d’une région à l’autre) puissent disposer des vaccins néces- saires… et sans que l’ensemble des doses disponibles chez le fabriquant n’ait pu être utilisé !!!!
- Du côté des produits : Ruptures de stocks complètes et durables pour Infanrix Tetra®, Tetra- vac®, Typherix®, Havrix Adulte®. BCG SSI® disponible dans les PMI et les CLAT Infanrix Quinta® et Pentavac® en fortes tensions durables : ils doivent être réservés à des « situations particulières », le médecin devant motiver les raisons médicales (avis du HCSP) sur une ordonnance transmise aux ser- vices d’information médicale des producteurs. Tensions fortes mais transitoires sur le Priorix® (qui peut être remplacé par le MMRvax Pro®) et Twinrix Adulte®.
- En réponse à vos questions. Vaccination et Remicade® : il est recommandé d’attendre au moins 3 mois après un traitement de Remicade® (Infliximab) pour faire un vaccin ROR. Mais combien de temps après un ROR peut-on commencer un traitement de Remicade® ? Un intervalle de 4 se- maines entre un vaccin vivant et une immunosuppression est suffisant pour ne pas interférer avec l’immunité vaccinale ni augmenter les risques d’effets indésirables.
Les vacances compliquent les schémas de vaccination ! Quel est l’âge minimum pour vacciner un nourrisson et quel est l’intervalle minimum entre les doses? Les vaccins penta- et hexavalents et le Prevenar13® sont enregistrés dès l’âge de 6 semaines, soit 42 jours. L’intervalle entre les 2 premières doses d’un schéma 2-4-11 mois ne devrait pas descendre en-dessous de 6 semaines.
En 2015, Infovac Tweete !!! Abonnez vous à @INFOVACFRANCE !
Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergue, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil- Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°6 Juin 2015
- Pour votre information: Décidément, la santé publique n’est plus la priorité des autorités de san- té et de l’administration: les considérations réglementaires, politiques, médiatiques et juridiques (sans compter les distensions entre le HCSP, la HAS, la pharmacovigilance et l’ANSM…) l’emportent large- ment. Deux décisions récentes viennent le confirmer.
- Suite à un rapport de la pharmacovigilance française et un avis de la commission de transparence (Lien 1), le CTV s’est vu contraint de suspendre sa propre recommandation de vaccination générali- sée contre les rotavirus (Lien 2). Problème : le rapport était si insuffisant qu’il n’a pas été retenu ni par l’ANSM, ni par l’agence Européenne du médicament, ni par l’OMS, ni d’ailleurs par aucun des pays ayant introduit la vaccination contre les rotavirus (avec succès et sans problème de sécurité vaccinale sup- plémentaire) ! Deux mois plus tard, les présidents du CTV et du HCSP ont rendu publiques des critiques extrêmement sévères sur ce rapport (Lien 3). Seront-elles suivies d’un effet ? Quoi qu’il en soit, les dé- gâts causés par ces voltes faces successives sur la confiance vis à vis des autorités de santé du public et des vaccinateurs seront probablement indélébiles.
- Autre exemple : lors du passage du schéma 3+1 à 2+1 pour les nourrissons en 2013, le CTV n’avait pas pris position sur les schémas à suivre pour les grands prématurés (<33 semaines), laissant les ex- perts se prononcer. Ce vide a conduit le Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique à recommander le maintien d’un schéma 3+1 au vu des taux d’anticorps bien inférieurs à ceux des nourrissons nés à terme pour de nombreuses valences (Hib, coqueluche, hépatite B, Lien 4), afin d’obtenir la meilleure protec- tion directe chez ces enfants très vulnérables. Un an plus tard, le CTV se démarque des experts pour recommander maintenant d’appliquer également le schéma 2+1 à ces grands prématurés (Lien 5), fon- dant son argumentation sur l’absence de preuve épidémiologique de risques plus importants dans cette population. InfoVac se désolidarise complètement de cette recommandation :
- Il n’existe aucune étude épidémiologique de l’efficacité d’un programme vaccinal 2+1 pour les préma- turés, les données retenues ne pouvant donc pas être extrapolées.
- L’immunité de groupe nécessaire pour protéger ces enfants vulnérables risque d’être insuffisante du fait de la défiance croissante dans la population et des pénuries successives de vaccins, un réser- voir d’enfants mal vaccinés étant en train de se constituer. De plus, la protection indirecte contre la co- queluche induite par les vaccins acellulaires est remise en cause par plusieurs publications.
- Enfin, il n’y a aucune difficulté à effectuer un calendrier vaccinal en 3 doses, les familles de ces grands prématurés ayant conscience de la vulnérabilité de leur enfant : néonatologues et pédiatres choisiront sans hésiter l’option sécuritaire d’un schéma 3+1 après avoir consacré tant d’énergie et de ressources à protéger la vie des plus petits de nos prématurés.
Le GPIP et InfoVac confirment donc leur recommandation de vacciner tous les prématurés nés
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- Du côté des produits : Ruptures de stocks complètes et durables pour Infanrix Tetra®, Tetra- vac®, Typherix®, Havrix Adulte®. BCG SSI® disponible dans les PMI et les CLAT (dans certaines régions les libéraux peuvent en disposer en contactant leurs ARS). Infanrix Quinta® et Pentavac® en fortes tensions durables : ils doivent être réservés à des « situations particulières », le médecin devant motiver les raisons médicales (avis du HCSP) sur une ordonnance transmise aux services d’information médicale des producteurs. Tensions fortes mais transitoires sur le Priorix® (qui peut être remplacé par le MMRvax Pro®) et Twinrix Adulte®.
- En réponse à vos Du fait de la pénurie de BCG et de leur contingentement en PMI, de plus en plus d’enfants sont vaccinés après 3 mois. Il leur est alors proposé un Tubertest® avant la vaccination pour vérifier sa négativité. Est-ce utile ? Non !!!, le Tubertest® n’est ni assez sensible ni assez spécifique pour être utilisé en dépistage systématique. Et il faut plusieurs mois pour qu’il devienne positif ! Rien ne remplace un bon interrogatoire !!! Avant vaccination du petit nourrisson, et contrairement aux recommandations officielles, InfoVac ne conseille pas de réaliser de Tubertest®, sauf en cas de si- tuations particulières : tuberculose dans l’entourage, adoption, migration récente ou mal renseignée….
J’ai vacciné en 2005 un enfant de 1 an contre le méningo C. Il a maintenant 11 ans : doit-il bénéfi- cier d’une deuxième dose ? Oui !!! La majorité des enfants vaccinés avant l’âge de 5 ans n’a plus d’anticorps 5 ans après et le taux de couverture vaccinale en France (moins de 40% pour les adoles- cents) est insuffisant pour assurer une protection de groupe. La France est ainsi le seul pays où la vacci- nation est recommandée et où l’incidence des infections invasives à Méningo C augmente…
Robert Cohen, François Vie le Sage, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Marie-Aliette Dommergue, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Isabelle Hau, Philippe Reinert, Olivier Ro- main, Georges Thiebault, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°5 Mai 2015
- Pour votre information: Une nouvelle polémique vaccinale vient une fois de plus en France jeter le doute sur l’innocuité des vaccins auprès des familles à travers une pétition lancée par le Pr Joyeux qui aurait recueilli des centaines de milliers de signatures. Elle a été suivie de publication de communi- qués de presse de l’AFPA-GPIP et de l’Académie de médecine dont nous vous conseillons la lecture (Lien 1, Lien 2). InfoVac rappelle que ce chirurgien « cancérologue» controversé (Lien 3) n’a aucune compétence reconnue en vaccinologie, maladies infectieuses, nutrition ou épidémiologie, toutes spéciali- tés dans lesquelles il donne son avis sur les réseaux sociaux et les médias. Il suffit de lire sa liste de pu- blications sur PubMed (Lien 4) : aucun article dans un journal international de renom et aucune publica- tion dans le domaine des vaccins ou des maladies infectieuses. Les seules vérités dans le document ac- compagnant la pétition sont que 1) il n’y a plus de vaccin DTPolio® (seul vaccin théoriquement adminis- trable chez les nourrissons ne contenant que les 3 valences obligatoires en France), 2) le prix des vaccins a augmenté (mais la comparaison de prix avec les hexavalents protégeant contre 6 maladies au lieu de 3 n’est pour le moins pas pertinente), 3) les pénuries des vaccins contenant la vaccination coquelucheuse limitent le choix des vaccins disponibles. Pour le reste, le texte de la pétition n’est qu’un amalgame d’allégations sans bases scientifiques ne faisant que reprendre tous les poncifs des anti-vaccinaux : sclérose en plaque et hépatite B, aluminium, surcharge immunitaire liée aux vaccins, produits cancéri- gènes dans les vaccins… InfoVac a déjà répondu à l’ensemble de ces questionnements. Voir aussi l’argumentaire complet (rédigé par la SPILF) répondant aux allégations de la pétition (Lien 5). A quand le délit de mise en danger de la santé publique par diffusion de fausses nouvelles ou fausses données scientifiques ?
Satisfaire à la demande du retour du DTPolio® par la pétition est impossible : 1) le DTPolio® (vaccin sans adjuvant) était un vaccin commercialisé avant 2008 uniquement en France. Dès le début des an- nées 2000, du fait de difficultés de fabrication, de nombreux lots n’atteignaient pas les seuils retenus pour permettre leur commercialisation et entrainaient des ruptures d’approvisionnements succes- sives. En 2008, à la demande de la firme, la commercialisation du DTPolio® a été arrêtée du fait d’un taux élevé d’accidents allergiques graves déclarés en pharmacovigilance. Aucune explication définitive n’a été retenue pour expliquer ces accidents, mais une des hypothèses soulevées était qu’ils étaient favo- risés par la libération rapide des antigènes non retenus par un sel d’aluminium. Enfin, il faut noter que ce vaccin n’était pas recommandé en primo-vaccination chez les nourrissons, la primovaccination di-te- polio injectable nécessitant un adjuvant. Ceci a conduit l’AFSSAPS à autoriser pour le rappel de 6 ans des vaccins moins dosés en anatoxine tétanique et surtout diphtérique, mais adjuvés avec de l’aluminium.
Ces attaques successives contre les vaccinations ne sont pas sans conséquence sur les couvertures vaccinales, d’où la survenue d’épidémie ou de maladies pouvant être prévenues par les vaccins :
- En Alsace, plus de 200 cas de rougeole (probablement venus d’Allemagne) sont survenus es- sentiellement (plus de 90%) chez des sujets non vaccinés ;
- En Espagne, après 30 ans sans aucun cas déclaré, une diphtérie grave est survenue chez un enfant jamais vacciné par aucun vaccin.
Il faut saluer une initiative intéressante favorable à la vaccination : « Immuniser Lyon », pionnière en Europe et en France en matière de santé publique et de prévention. La Ville de Lyon s’engage avec plus de 25 partenaires publics et privés pour sensibiliser les lyonnais à la prévention des maladies infec- tieuses. www.immuniser-lyon.org. A quand une initiative semblable dans toutes les grandes villes ?
- Du côté des produits : Ruptures complètes et durables pour Infanrix Tetra®, Tetravac®, Typherix®, Havrix Adulte®. BCG SSI® disponible dans les PMI et les CLAT. Infanrix Quinta® et Pen- tavac® fortes tensions durables : le nombre de doses disponibles ne suffisant pas à couvrir la de- mande, ils doivent être réservés à des situations particulières. Tensions fortes mais transitoires sur le Priorix® qui peut être remplacé par le MMRvax Pro®.
- En réponse à vos questions. En l’absence de pentavalent, comment poursuivre la vaccination contre l’hépatite B des enfants vaccinés contre l’hépatite B à la naissance (mère HBS positive ou statut inconnu) ? Il ne faut pas hésiter à utiliser l’hexavalent, une dose supplémentaire d’hépatite B n’exposant à aucun risque particulier : rappelons que les vaccins hexavalents ont été enregistrés pour un schéma 3+1, utilisé dans de nombreux pays (Suisse, Allemagne, Belgique…). Le schéma devient donc : 0 (monovalent), 2, 4 et 11 mois (hexavalents). Puis une sérologie de contrôle ! Si vous voulez connaitre les solutions proposées par InfoVac en cas de pénurie pour les différents vaccins cliquez ici.
Robert Cohen, François Vie le Sage, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergue, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, Brigitte Virey, Catherine Weil-
Bulletin n°4 Avril 2015
1. Pour votre information: La controverse continue autour des vaccins contre les rotavirus !
Alors que les vaccins contre les rotavirus (VR) bénéficient d’une AMM Européenne depuis presque 10 ans, qu’ils sont recommandés dans plus de 100 pays dont 15 en Union Européenne, que le CTV les a recommandés depuis plus d’un an, la commission de transparence a conclu à un service médical rendu insuffisant conduisant à l’absence de remboursement. Cette commission s’appuie notamment sur un rapport de pharmacovigilance qui colligerait 47 invaginations intestinales aiguës (IIA) associés à l’administration des VR, soit une incidence avoisinant 6/100.000 (dans la fourchette de ce qui était décrit dans l’AMM), dont deux cas suivis de décès auraient fait pencher la balance. Or, d’après les données dont nous disposons : 1) l’un est survenu chez un nourrisson en l’absence de prise en charge médicale, l’autre après une 3ème dose (classiquement non associée à une augmentation d’incidence d’IIA) 2) ces décès sont imputables à un diagnostic d’invagination manqué ou trop tardif pour une prise en charge adéquate. Ce rapport de pharmacovigilance ne fait que confirmer que la vaccination rotavirus augmente l’incidence des IIA de 2 à 6 pour 100.000 (pour une incidence de base de 30 pour 100.000).
Rien de nouveau… à tel point que l’ANSM dont dépend la pharmacovigilance s’est sentie obligée de diffu- ser un communiqué de presse se désolidarisant de la position de la pharmacovigilance.
Or il semblerait que le CTV s’oriente vers une suspension de la recommandation de la vaccination!
Trois études récentes confirment pourtant le rapport bénéfice/risque favorable de cette vaccination ;
- La première est une évaluation des hospitalisations pour IIA éventuellement dues à la VR : une aug- mentation de 3/100.000 des hospitalisations pour IIA a été rapportée en Californie (Kaiser Perma- nente) depuis l’implémentation à large échelle de cette vaccination il y a plus de 5 ans (Contopoulos- Loannodis Pediat Infect Dis 2015)
- La seconde est la réduction de 17 à 30% des hospitalisations pour convulsions chez les nourrissons en Espagne après l’implémentation de cette vaccination (Pardo-Seco, Pediatr Infect Dis J 2015). Ce n’est pas la première étude qui retrouve une diminution des convulsions: des résultats similaires avaient été observés aux USA et publiés récemment (Payne, Clin Infec Dis 2014;58:173).
- Sur la base de l’ensemble des données collectées, les sociétés européennes d’infectiologie et de gastro-entérologie pédiatrique (ESPID et ESPEGAN) viennent de renouveler leurs recommandations de vacciner contre les rotavirus l’ensemble des nourrissons européens (Vesikari PIDJ 2015).
La France va-t-elle encore une fois faire figure d’exception et renoncer à protéger ses nourrissons contre les rotavirus au lieu d’améliorer la prise en charge des exceptionnelles invaginations ?
L’Hexyon®, vaccin hexavalent de SP-MSD, vient d’être recommandé par le CTV-HCSP pour la vaccina- tion des nourrissons à 2, 4 et 11 mois. Il devrait être disponible en France pour la fin d’année 2015.
Une étude publiée dans le dernier numéro du New England Journal of Medecine rapporte l’efficacité re- marquable d’un nouveau vaccin sous-unitaire (non vivant) adjuvé contre le Zona. Parmi 16.000 patients de plus de 50 ans suivi en moyenne 3 ans, l’efficacité dépasse 95% et ne semble pas diminuer chez les patients de plus de 70 ans (N Engl J Med. Published online April 28, 2015). A suivre…
Une épidémie d’infection invasive à meningo B touchant 7 étudiants était survenue en 2012-2013 dans un campus américain (Université de Princeton). Une campagne de vaccination par le Bexsero® avait été mise en place et près de 90% des étudiants avaient été vaccinés : aucun nouveau cas n’est survenu chez les vaccinés sans qu’un effet de groupe soit mis en évidence. Un accord sur le prix ayant pu être négocié, le Bexsero® va être introduit dans le calendrier vaccinal des nourrissons en Angleterre. Des résultats d’efficacité clinique devraient donc enfin devenir disponibles, a priori dans l’année après son introduction.
Plusieurs cas de rougeole confirmée ont été signalés dans différentes régions… soyez vigilants.
- Du côté des produits : Laboratoire GSK : ruptures d’approvisionnement durables sur InfanrixTetra®, Typhérix®, Havrix Adulte® et Havrix Enfant®. Fortes tensions de manière durable sur Infanrix Quinta, qui doit être réservé à des situations particulières. Priorix® connait également des tensions temporaires mais un retour à la normale est attendu en mai, comme pour le Varilrix® et le Boostrix®.
SP-MSD : BCG SSI disponible dans les PMI et les CLAT (approvisionnement normal prévu à partir de mi- 2015). Pentavac®, Tetravac®, Act-Hib®: le nombre de doses disponibles ne suffisent pas à couvrir la demande. La situation devrait s’améliorer dans la deuxième partie de l’année. Repevax® : retard d’appro- visionnement, des ruptures localisées peuvent survenir. Les autres vaccins notamment M-M-Rvax pro®, Varivax®, Avaxim 160® Typhim Vi® Tubertest® et Fièvre Jaune sont disponibles. Méningitec® est non disponible mais les quantités de Neisvac® et de Menjugate® permettent de compenser cette absence.
Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergue, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, Brigitte Virey, François Vie le Sage, Catherine Weil-
Bulletin n°3 Mars 2015
- Pour votre information: Le calendrier vaccinal 2015 (sans changement notable par rapport à l’année dernière) vient d’être mis en ligne sur le site du ministère (Lien 1).
A la demande de l’ANSM, les laboratoires GSK et SP-MSD, producteurs respectivement du Rotarix® et du Rotateq®, vont adresser une lettre aux professionnels de santé concernés (Lien 2). Ce document rappelle que des cas d’invagination intestinale aiguë (IIA) ont été rapportés au décours de vaccination contre les infections à rotavirus. L’IIA, qu’il s’agisse d’une IIA spontanée ou post-vaccinale, est une ur- gence médico-chirurgicale dont le diagnostic doit être précoce pour éviter des complications graves. Les professionnels de santé doivent, d’une part, informer systématiquement les parents que de telles ré- actions sont possibles et qu’il est nécessaire de consulter immédiatement en cas de survenue de symp- tômes évocateurs, et d’autre part, procéder à une prise en charge immédiate en cas de suspicion.
Le Conseil constitutionnel a jugé dans un avis du 20 Mars 2015 que la vaccination obligatoire des enfants est conforme «à l’exigence constitutionnelle de protection de la santé». Les Sages ont no- tamment relevé «qu’en imposant ces obligations de vaccination, le législateur a entendu lutter contre trois maladies très graves et contagieuses ou insusceptibles d’être éradiquées». Il a égale- ment estimé qu’il était «loisible au législateur de définir une politique de vaccination afin de proté- ger la santé individuelle et collective». Le CTV-HCSP, comme les experts InfoVac, pensent que l’obligation vaccinale telle qu’elle est définie actuellement (limitée à la diphtérie, le tétanos et la polio) est cependant inapplicable en pratique, en l’absence de vaccins adaptés à l’enfant ne contenant que ces 3 valences. Cette obligation vaccinale limitée discrédite par ailleurs l’importance des autres vaccins recom- mandés, tout aussi indispensables et qui pour certains préviennent davantage de décès et de séquelles. Comme le précise le rapport du CTV-HCSP :
- Dans l’hypothèse du maintien d’une obligation vaccinale, la liste des vaccins obligatoires doit être ré- visée et faire l’objet d’un avis du Haut Conseil de la santé publique.
- Les autorités devraient définir un statut juridique pour toutes les vaccinations du calendrier, de sorte que celles non rendues obligatoires ne soient plus considérées comme facultatives. Les modalités de traçabilité des propositions faites par le médecin et d’un éventuel refus de la personne (ou des pa- rents) devraient être définies. Devraient de même être précisées les responsabilités des personnes refusant une vaccination recommandée ainsi que celles du médecin qui ne la proposerait pas.
- Toute modification du régime des obligations devra s’accompagner d’une forte communication des autorités de santé, afin que ces modifications ne soient pas vécues comme une reculade… Elle devra mettre en exergue l’intérêt à vacciner et les risques de la non-vaccination. »
InfoVac vous invitera à participer très prochainement à une enquête internet sur les évolutions possibles de l’obligation vaccinale.
Le premier ministre a nommé Sandrine HUREL, députée de Seine-Maritime, pour formuler d’ici 6 mois des recommandations afin de faire évoluer le principe d’obligation vaccinale.
- Du côté des produits : Laboratoire GSK : ruptures d’approvisionnement durables sur InfanrixTetra®, Varilrix®, Thyphérix® et Havrix Adulte®. Fortes tensions de manière durable sur Infanrix Quinta® qui doit être réservé à des situations particulières. Priorix® connait également des tensions temporaires mais un retour à la normale est attendu au cours de la première quinzaine d’avril. Retour à la normale pour Boos- trixTetra® qui sera en pharmacie dès cette semaine.
Laboratoire SP-MSD : BCG SSI® disponible actuellement dans les PMI et les CLAT (approvisionnement normal dans les pharmacies prévu à partir de mi-2015). Pentavac®, Tetravac®, Act-Hib® : le nombre de doses disponibles ne suffisent pas à couvrir la demande. La situation devrait s’améliorer progressivement dans l’année. Repevax® : retard d’approvisionnement, des ruptures localisées peuvent survenir. M-M- Rvax pro®, Varivax®, Avaxim 160® Typhim Vi® Tubertest® et Fièvre Jaune sont disponibles.
Méningitec® est non disponible mais les quantités de Neisvac® et le Menjugate® disponibles doivent permettre de compenser cette absence.
- En réponse à vos questions. En l’absence de pentavalent, comment poursuivre la vaccination contre l’hépatite B des enfants vaccinés contre l’hépatite B à la naissance (mère HBS positive ou statut inconnu) ? Il ne faut pas hésiter à utiliser l’hexavalent, une dose supplémentaire d’hépatite B n’exposant à aucun risque particulier : rappelons que les vaccins hexavalents ont été enregistrés pour un schéma 3+1, utilisé dans de nombreux pays (Suisse, Allemagne, Belgique…). Le schéma devient donc : 0 (monovalent), 2, 4 et 11 mois (hexavalents). Puis une sérologie de contrôle !
Robert Cohen, Isabelle Hau, François Vie le Sage, Véronique Dufour, Pierre Bakhache, Pierre Bé- gué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergue, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, Brigitte Virey, Catherine Weil-
Bulletin n°2 Février 2015
- Pour votre information: Comme déjà mentionné, des difficultés durables d’approvisionnement au niveau mondial de certains vaccins combinés contenant la valence coqueluche – pentavalents (Infanrix Quinta®, Pentavac®) et tétravalents (Intantix tetra®, Tetravac®) – sont confirmées. Par contre, la disponi- bilité 1) des vaccins hexavalent (Infantix Hexa®) 2) des tétravalents à dose réduite d’anatoxine diphté- rique et d’antigènes coquelucheux est maintenue (Boostrix®, Repevax®). Ceci a conduit la direction gé- nérale de la santé à proposer des stratégies de vaccinations alternatives (Lien 1)
En résumé :
- pour les parents réticents à faire vacciner leurs nourrissons avec la valence contre l’hépatite B, les doses de pentavalents, de tetravalents pédiatriques et d’ActHib® disponibles seront orientés vers les PMI, mais en cas de ruptures complètes, il n’y a pas d’alternative raisonnable à l’Hexavalent – sauf à laisser leurs enfants non protégés contre la coqueluche, la méningite à Hib, le tétanos, la diphtérie, la poliomyélite.
- pour le rappel de 6 ans, l’Infanrix tetra® ou le Tetravac® peuvent être substitués transitoirement par le Boostrix tetra® ou le Repevax®.
L’Hexyon®, nouveau vaccin hexavalent, vient d’obtenir une extension d’AMM européenne avec un schéma 2+1 (Lien 2). Il devrait être disponible en France en fin d’année 2015 ou début 2016.
Les difficultés d’approvisionnement de BCG SSI® avaient conduit la direction générale de la santé à faire réserver les doses disponibles aux PMI et aux CLAT, espérant qu’un seul flacon de vaccin pourrait permettre de vacciner plusieurs nourrissons à risque. Mais dans différents endroits et notamment dans la région parisienne, les PMI surchargées n’ont pas toujours (loin s’en faut) les possibilités de vacciner ces enfants, faute de médecins. Il serait peut être utile d’élargir aux centres susceptibles de vacciner plusieurs enfants contre la tuberculose dans la même journée en maternité ou pour les cabinets susceptibles de vacciner plusieurs enfants lors de la même séance.
- Du côté des produits : Méningitec® est non disponible pour une période prolongée, mais les quanti- tés de Neisvac® et de Menjugate® disponibles doivent permettre de compenser cette absence.
- En réponse à vos questions. Quels phénomènes immunologiques expliquent l’efficacité d’un vaccin donné en prophylaxie post-exposition ? Le vaccin n’étant au mieux que l’agent pathogène vivant atténué ou des fragments de celui-ci, pourquoi permet-il d’obtenir une réponse immunitaire plus rapide ou plus forte que le microbe lui-même? La vaccination post-exposition est recommandée dans les maladies virales suivantes : rougeole, varicelle, hépatite B, hépatite A, rage. Pour la rougeole et la varicelle, l’infection commence par une réplication pharyngée La vaccination court-circuite ces étapes et permet de gagner quelques jours. Pour les hépatites et la rage, leurs longues durées d’incubation (> 6 semaines pour l’hépatite B, pour la rage) permettent aux réponses immunes (anticorps et lymphocytes T) d’interrompre la réplication virale avant que n’apparaissent les symptômes ou les complications de la ma- ladie. Il n’est donc pas toujours trop tard pour vacciner !
Une jeune étudiante en médecine a présenté 3 mois après sa deuxième dose d’hépatite B un ta- bleau clinique et biologique évocateur de thyroïdite auto-immune. Cette maladie est-elle en rap- port avec la vaccination ? Doit-on continuer le schéma vaccinal ? La thyroïdite d’Hashimoto est la plus fréquente des maladies auto-immunes dans cette tranche d’âge – en l’absence de toute vaccination : près de 10 fois plus fréquente que le lupus ou les maladies démyélinisantes (Siegrist PIDJ 2007 ;26 :979). De ce fait, et en l’absence de plausibilité biologique, il s’agit selon toute vraisemblance d’une coïncidence temporelle. Pour que ce professionnel de santé soit protégé contre l’hépatite B, une troisième dose de vaccin est nécessaire, suivi d’un dosage d’anticorps montrant un taux d’anticorps > 100UI/ml.
Un bébé de 3 mois, vivant dans une région de France ou le BCG n’est pas recommandé, a une grand-mère vivant à son domicile d’origine Mauricienne et un oncle de même origine venant sou- vent le visiter. Il doit certainement visiter ce pays dans les prochains mois. Doit-on le vacciner par le BCG ? Les données épidémiologiques concernant la tuberculose à l’Ile Maurice font état d’une inci- dence entre 20 et 22 cas pour 100 000 habitants. Ces chiffres se rapprochent de ceux de Mayotte : 25,7 en 2000, 17,7 en 2009 pour laquelle le BCG est recommandé et sont supérieurs à ceux de l’Ile de France (de l’ordre de 15 pour 100 000) pour laquelle le BCG est également recommandé. Cette vaccination est également recommandée par les autorités de l’Ile Maurice. Il parait donc logique de vacciner cet enfant.
Robert Cohen, Joël Gaudelus, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Phi- lippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°1 Janvier 2015
- Pour votre information: Le calendrier vaccinal 2015 devrait être rendu officiel par la ministre de la santé dans les prochains jours – sans nouveautés marquantes.
L’épidémie de grippe bat son plein (http://www.sentiweb.fr/document/3008), touche toutes les régions et le pic devrait être atteint rapidement. La souche circulante prédominante cette année (près de 60% des souches isolées par le réseau sentinelle) est une souche H3N2 antigéniquement variante par rapport à la souche vaccinale. D’où la protection vaccinale limitée (23% selon le CDC) contre cette souche. Les souches A (H3N2) sont connues pour être à l’origine de complications sévères chez les personnes fra- giles et âgées et il est attendu et déjà observé une augmentation des hospitalisations et de la mortalité (http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=256). Le vaccin a son efficacité habituelle sur les souches H1N1 et B, qui représentent près de 40% des cas.
Les arguments des opposants à la vaccination contre HPV sont contredits par 3 études récentes :
- La vaccination contre HPV peut-elle créer de la place à d’autres génotypes de HPV qui vien- draient occuper la « niche » écologique laissée libre et éroder l’action préventive du vaccin ? Non ! Une étude de cohorte réalisée dans l’Etat du Nouveau-Mexique (Etats-Unis) auprès de 47 617 femmes confirme, comme dans les études précédentes, que le risque de remplacement de HPV 16/18 est très peu probable. Nous vous en conseillons la lecture ainsi que l’éditorial qui l’accompagne (Yang Z Am J Epidemiol 2014;180: 1066–1075, Safaeian, Am J Epidemiol 2014; 180: 1076–1081)
- La vaccination contre HPV pourrait-elle augmenter le risque de sclérose en plaques ou de ma- ladie démyélinisante ? Encore non ! Une étude de cohorte réalisée au Danemark et en Suède (pays reconnus pour la qualité de leur pharmacovigilance) avec près de 4 millions de jeunes femmes, dont certaines vaccinées et d’autres pas, montre que la vaccination HPV n’augmente aucunement le risque de ces maladies {RR =1.00 IC95% 0,78-1,28} (Scheller JAMA 2015 ;313 :54).
- La vaccination contre HPV risque d’encourager des rapports sexuels à risques et par de là le risque de maladies sexuellement transmissibles (MST) ? Toujours non ! Une étude réalisée aux Etats Unis ne montre aucune augmentation du risque de MST : OR 1.05 {95% IC 0.80-1.38; P = .74} (Jena JAMA Intern Med February 9).
Dans le dernier bulletin InfoVac, il était écrit :« Le vaccin Bexsero® (vaccin contre les méningocoques B) vient d’obtenir son remboursement uniquement pour les populations définies dans les recommandations du HCSP). Le prix est de 88,43 € (remboursement à 65% par l’Assurance maladie, le reste est pris en charge par les mutuelles ou la CMU). Il est agréé à l’usage des collectivités (hôpitaux) et services publics (PMI, etc…). » C’était en partie inexact… En effet, un abonné nous a fait remarquer que la CMU ne couvre que la « part assurance maladie » à 65% pour les personnes ne pouvant pas cotiser à l’assurance maladie et que c’est la CMU-Complémentaire (CMU-C) qui peut permettre la prise en charge du reste à charge (http://www.cmu.fr/cmu-complementaire.php). De plus, il ne semblait pas correct d’énoncer seu- lement les mutuelles, mais aussi les « complémentaires santé », composées de mutuelles, assurances pri- vées et instituts de prévoyance (http://www.drees.sante.gouv.fr/IMG/pdf/comptes_sante_2012.pdf).
- Du côté des produits : Rupture de stock pour le Méningitec®, les pentavalents (Infanrix Quinta® et Pentavac®) pour le BCG SSI® (sauf en PMI), le Typherix®, l’Havrix 720®, le Varilrix®. Tensions pour Infanrix tetra®et Tetravac®. Les quantités de Neisvac® disponibles doivent permettre de compenser l’absence de Meningitec®.
La liste des vaccins ayant eu l’année précédente ou cette année des difficultés d’approvisionnement voire une rupture de stock complète est impressionnante (BCG SSI®, DTCaP-Hib, DTCaP, Meningi- tec®, Typhoïde, Hépatite A, Fièvre Jaune, Varilrix®, Ticovac®). Il va falloir malheureusement s’habituer aux difficultés d’approvisionnement et que les autorités de santé établissent des stratégies de remplacement rapidement. Ces difficultés ont plusieurs origines. La première est que la demande mondiale augmente, notamment pour certaines valences (coqueluche acellulaire notamment) obligeant les fabriquants à faire des choix sur les produits finis à privilégier. La seconde est que les vaccins sont des produits biologiques, plusieurs mois voire années étant nécessaires pour les fabriquer et les contrô- ler. Des variations dans les produits finis sont fréquentes, ceux-ci n’atteignant pas toujours les spécifica- tions requises lors des contrôles et conduisant à des disponibilités insuffisantes pendant des mois. Enfin, le temps nécessaire à l’augmentation de la production est très long : aucun fabriquant ne peut planifier un stock permettant de compenser le défaut de production d’une autre firme : le moindre problème dans la chaine de fabrication d’un vaccin aboutit ainsi à des déséquilibres durables.
Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergues, Véro- nique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.