Archive : Bulletins 2014

Bulletin n°12 Décembre 2014

  1. Pour votre information: Les « Centers for Diseases Control » d’Atlanta ont indiqué qu’environ 50% des souches de virus de la grippe A (H3N2) recueillies et analysées aux Etats-Unis durant l’automne 2014 étaient antigéniquement différentes (dérivées) de la souche présente dans le vaccin de cette année (Lien 1). Il est donc possible (probable) que le vaccin soit moins efficace cette année. En France, d’après les données du Réseau Sentinelle, la grippe reste encore en dessous du seuil épidémique mais la souche circulante prédominante est H3N2 – si bien que la situation pourrait changer rapidement et évoluer vers une « belle » épidémie. Le risque d’une efficacité vaccinale partielle doit faire prendre en considération l’utilisation d’antiviraux pour les patients à risques.

Le vaccin Bexsero® (vaccin contre les méningocoques B) vient d’obtenir son remboursement (Lien 2) uniquement pour les populations définies dans les recommandations du HCSP (Lien 3). Le prix est de 88,43 € (remboursement à 65% par l’Assurance maladie, le reste est pris en charge par les mutuelles ou la CMU). Il est agréé à l’usage des collectivités (hôpitaux) et services publics (PMI, etc…).

Le Gardasil® 9 vient d’obtenir une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis. En plus des 4 géno- types déjà contenus dans le Gardasil® (6, 11, 16, et 18), la nouvelle formule comporte les génotypes 31, 33, 45, 52, et 58. Ces 5 derniers sont responsables en moyenne de 25% de la pathologie cancéreuse due aux papillomavirus. Ce vaccin devrait donc prévenir environ 90% des cancers liés à ces virus. L’AMM Européenne ne devrait pas tarder: suffira-t-elle à relancer la vaccination HPV en France ???

  1. Du côté des produits : De nombreux vaccins connaissent des difficultés d’approvisionnement. Rupture de stock pour les pentavalents (InfanrixQuinta® et Pentavac®), pour Infanrixtetra®, pour le BCG SSI®(sauf en PMI), le Typherix®et le TicoVac®(qui peut être remplacé par l’Encepur®). Tensions sur le Priorix®, le Tetravac® et le Neisvac® faisant suite à la non disponibilité du Meningitec®. La demande mondiale de vaccins dépassant l’offre, le moindre problème aboutit à des déséquilibres durables…
  2. En réponse à vos questions : J’ai besoin d’une précision concernant le Prévenar13®. Le sché- ma 3+1 concerne-t-il tous les prématurés (moins de 37 semaines d’aménorrhée) ou uniquement les grand prématurés (moins de 33 semaines) ? Le calendrier vaccinal officiel depuis 2007 recom- mande 3 doses plus un rappel pour tous les prématurés (donc par définition < 37SA). Les propositions du Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique de la Société Française de Pédiatrie (Lien 4) ont été faites parce que le calendrier vaccinal simplifié n’incluait pas de recommandations spécifiques pour les grands prématurés (<33 semaines= » » il= » » a= » » sembl= » » prudent= » » de= » » proposer= » » une= » » dose= » » suppl= » » mentaire= » » d= » » hexavalent= » » pour= » » ces= » » patients= » » dont= » » les= » » r= » » ponses= » » immunitaires= » » sont= » » beaucoup= » » plus= » » faibles= » » une= » » dose= » » suppl= » » mentaire= » » de= » » prevenar13= » » 3= » » mois= » » est-elle= » » n= » » cessaire= » » entre= » » 33= » » et= » » 37= » » semaines= » » probablement= » » pas= » » mais= » » cela= » » reste= » » la= » » recommandation= » » officielle= » » certes= » » l= » » immunog= » » nicit= » » peut= » » tre= » » un= » » peu= » » moins= » » bonne= » » que= » » pour= » » les= » » nou-= » » veau= » » n= » » s= » » terme= » » mais= » » du= » » fait= » » de= » » la= » » bonne= » » couverture= » » vaccinale= » » les= » » s= » » rotypes= » » contenus= » » dans= » » le= » » preve-= » » nar13= » » ne= » » circulent= » » plus= » » beaucoup= » » en= » » effet= » » le= » » portage= » » de= » » ces= » » s= » » rotypes= » » concerne= » » maintenant= » » moins= » » de= » » 2= » » des= » » enfants= » » contre= » » plus= » » de= » » 40= » » avant= » » l= » » introduction= » » des= » » prevenar= » » li= » »>

Quel est le délai à respecter entre la rougeole et l’administration d’un vaccin vivant : 1 mois ou 3 mois? La rougeole est une des maladies virales les plus immuno-déprimantes et la question de l’interférence avec l’immunité vaccinale se pose. Néanmoins tout dépend de l’urgence avec laquelle le vaccin est nécessaire ou utile ? Il n’y a aucune urgence à vacciner contre rubéole et oreillons, ou varicelle en l’absence de contage. Mais si le patient doit être protégé contre la fièvre jaune ou en cas de contage varicelle et décision de prévention vaccinale, le délai d’un mois parait acceptable.

Quelle efficacité vaccinale peut-on attendre d’un ROR chez un patient qui a présenté une varicelle 10 jours après vaccination ? Il n’est pas rare que l’on vaccine un enfant au décours d’une maladie vi- rale, la varicelle ou les viroses respiratoires hivernales. Les maladies virales s’accompagnent de la pro- duction d’interféron qui peut gêner la réplication d’un autre virus – et notamment un virus vaccinal – d’où un risque théorique de moindre réponse. A notre connaissance, il n’existe pas d’étude confirmant ou in- firmant cette hypothèse. La deuxième dose de ROR a justement pour objectif d’obtenir une réponse chez ceux qui n’ont pas répondu à la première dose et devrait suffire. Si rien ne s’oppose médicalement à l’administration d’une dose additionnelle (administrer un vaccin viral vivant à une personne déjà immuni- sée est sans risque du fait de l’inactivation du virus vaccinal par les anticorps existants), cette troisième dose serait hors recommandations officielles et ne devrait donc pas être prise en charge.

Toute l’équipe d’Infovac France vous souhaite une excellente année 2015 !

Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergues, Véro- nique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°11 Novembre 2014

  1. Pour votre information: Une nouvelle étude est venue confirmer l’efficacité de la vaccination antigrippale pendant la grossesse pour le nourrisson dans les 6 premiers mois : réalisée en Angle- terre (Dabrera, Eurosurveillance 2014 ;19 ; Novembre (Lien 1), elle fait une analyse de l’efficacité sur le terrain : 71% (95% CI: 24– 89%) pour les infections grippales et 64% (95% CI: 6–86%) pour les hospitali- sations liées à la grippe chez l’enfant. Il est plus que temps d’augmenter la couverture vaccinale chez les femmes enceintes, malheureusement bien trop faible (moins de 10 %) en France.

L’épidémie de grippe n’a pas encore commencé en France : il est donc encore temps de vacciner l’ensemble des sujets devant ou voulant se faire vacciner (patients à risque, personnels de santé, entou- rage de patients à risque…). En ouvrant ce lien (Lien 2) vous accèderez aux questions-réponses les plus fréquentes sur la vaccination anti grippale.

Nous vous conseillons la lecture du Guide du HCSP sur la coqueluche (Lien 3): il présente la situation épidémiologique actuelle et rappelle les manifestations cliniques, les modalités de diagnostic et de traite- ment ainsi que les moyens de prévention. Par ailleurs, ce guide détaille les conduites à tenir vis-à-vis du ou des cas de coqueluche, de l’entourage et en particulier des personnes à risque.

Trois ans après le passage du Prevenar 7® au Prevenar 13®, de nombreuses études publiées récem- ment confirment l’efficacité de ces vaccins pour la prévention des infections à pneumocoques, démontrant des réductions significatives de celles-ci :

  • En France, les consultations pédiatriques aux urgences pour pneumonie (toutes causes confon- dues) ont diminué de 32% chez les moins de 2 ans et de plus de 60% pour les pleuro-pneumopathies (Angoulvant Clin Infect 2014 Clin Infect Dis 2014;58:918-24)
  • Aux Etats-Unis (Tennessee), les hospitalisations pour pneumonies chez les moins de 2 ans ont régressé de 72% (Griffin MMWR 2014 ; 63 /44, Novembre)
  • En Suède, outre les pneumonies, les hospitalisations pour sinusite ont diminué de 66% (Lindstand Pediatrics 2014 ; 134)
  • En Afrique du Sud, les infections invasives chez les moins de 2 ans ont diminué de 69% (Von Gottberg N Engl J Med. 2014 Nov 13;371:1889)
  • En Israël, une diminution de 77% des otites à pneumocoque et de 60% de l’ensemble des otites a été observée (Ben-Shimol Clin Infect Dis 2014 ;15 :51)
    1. Du côté des produits : De nombreux vaccins connaissent des difficultés d’approvisionnement. Rupture de stock pour les pentavalents (Infanrix Quinta® et Pentavac®), pour le BCG SSI® (sauf en PMI), le Typherix® et le TicoVac® (qui peut être remplacé par l’Encepur®, de nouveau disponible en pharmacie). Tensions pour Infanrix tetra® et Tetravac®, tensions très transitoires également sur le Prio- rix®. Ces difficultés soulignent les tensions qui existent dans la fabrication des vaccins : la demande mon- diale dépassant souvent l’offre, le moindre problème dans la fabrication d’un vaccin aboutit à des désé- quilibres durables.
    2. En réponse à vos questions : Du fait des difficultés d’approvisionnement en Infanrix Tetra®, comment vacciner un enfant de 6 ans ou de 11 ans ? Il n’y a pas d’urgence à faire ces rappels… mais ces grands enfants ne viennent pas très souvent en consultation et perdre une opportunité de vacciner n’est pas sans conséquence. De ce fait, proposer le Tetravac®, et s’il n’est pas disponible utiliser le Boos- trix-Tetra® (AMM à partir de 4 ans) ou le Repevax® (AMM 3 ans), qui ont fait la preuve de leur immuno- génicité suffisante pour les rappels. Les autorités de santé devraient se prononcer rapidement.

Comment faire face à la rupture de stock du BCG SSI ? La rupture de stock devrait prendre fin dans les 2 mois… et on peut souvent attendre quelques semaines avant de vacciner. Sinon, des doses sont disponibles en PMI : y adresser vos enfants à risque. Enfin, on peut parfois économiser des doses en utilisant le même flacon pour plusieurs enfants… Après reconstitution, selon les données du fabriquant, le vaccin peut se garder 4 heures à température ambiante ou au réfrigérateur..

Comment vacciner les nourrissons des parents qui refusent la valence hépatite B en période de rupture de stock des pentavalents et de l’Infanrix tetra® ? Il ne faut surtout pas retarder la vaccination du fait du risque d’infection précoce à Haemophilus b et surtout de coqueluche. Si vous n’arrivez pas à convaincre de l’importance de la vaccination contre l’hépatite B, il n’y a qu’une seule solution possible : ACTHib®+Tetravac® – (seul tétravalent ayant l’AMM en primovaccination) en sachant que pour ce dernier des tensions dans l’approvisionnement sont à prévoir du fait de la rupture de stock de l’Infanrix Tetra®. Pas facile, la vie des vaccinateurs !

Robert Cohen, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Nicole Guerin, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°9 Octobre 2014

  1. Pour votre information: Après « Silence on vaccine », une émission souvent utilisée comme « cheval de bataille » des anti-vaccinaux, Arte a présenté le 24 Octobre une émission d’une qualité exceptionnelle intitulée « La vaccination, un enjeu de santé publique ». Sa réalisatrice Sonya Pemberton a été ré- compensée en 2012 par un Emmy Award pour l’ensemble de son travail de vulgarisation scientifiqueNous vous conseillons de voir ce documentaire et d’encourager tous ceux qui douteraient des bienfaits de la vaccination à le visionner. http://www.arte.tv/guide/fr/050527-000/la-vaccination-un-enjeu-de-sante-publique

L’extension de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest souligne l’importance des vaccins pour contrôler les maladies infectieuses épidémiques. L’urgence de la réalisation d’essais cliniques de ces vaccins très prometteurs chez les singes est une priorité absolue (http://www.who.int/mediacentre/news/ebola/01- october-2014/en/ ). Une mise au point du NEJM est disponible en accès libre en cliquant ici.

Une nouvelle étude (Langer-Gould JAMA Neurol. 2014 Oct 20) vient confirmer l’absence d’augmentation du risque de maladies démyélinisantes liées aux vaccinations. Cette étude cas- témoins réalisée en Californie a comparé une cohorte de 780 malades à 3880 témoins tous pris en charge par le système d’assurance maladie californien Kaiser Permanente Institute. Aucune augmenta- tion du risque jusqu’à 3 ans après la vaccination n’a été retrouvée avec les vaccins contre l’hépatite B (OR : 1.12; IC95% 0.72-1.73), HPV (OR : 1.05, IC 95%, 0.62-1.78) ou tout autre vaccin (OR, 1.03; IC

95% :0.86-1.22). Par contre, dans le mois suivant n’importe quelle vaccination, une légère augmentation de l’incidence est observée, suggérant que les vaccins pourraient accélérer la transition d’une maladie sub-clinique vers une maladie clinique chez les patients atteints de la maladie existante.

Si de nombreux essais ont permis de prouver l’efficacité du BCG contre les formes graves de tubercu- lose chez les enfants, en particulier les méningites (60 à 80%), son efficacité vis-à-vis des autres formes de tuberculose et dans d’autres tranches d’âge est controversée. Une méta-analyse récente (Roy BMJ 2014;349:g4643) s’appuyant notamment sur les résultats des dosages de l’interféron γ (Quantiferon® ou Elispot®) suggère une efficacité protectrice de 19% (RR 0,81 IC95% 0,71 à 0,92) pour l’infection en général et une protection contre la progression de la tuberculose infection à la maladie de 58% (RR 0,42 IC95% 0,23 à 0,77). Raison de plus pour bien vacciner les patients à risque…

Par quel vaccin commencer lorsque deux vaccins sont réalisés au cours d’une même séance de vaccination ? Des études préalables avaient montré que chez les nourrissons, commencer par les vac- cins les moins douloureux augmentait leur acceptabilité (Taddio Clin Ther. 2009;31:S48-76, Ipp Arch Pe- diatr Adolesc Med. 2009;163:469). Une étude récente (Walter PIDJ Octobre 2014 Ahead of Print) suggère que ce n’est pas forcément le cas chez les adolescentes, en particulier pour les vaccins contre HPV. Si les douleurs étaient légèrement plus importantes après injection du Gardasil® qu’après les autres vac- cins, l’intensité de la douleur était significativement moindre pour les patientes recevant le Gardasil® avant les autres vaccins.

  1. Du côté des produits : Risque de rupture de stock pour Infanrix Quinta®. Difficultés à prévoir pour Pentavac® et BoostrixTetra®. Rupture d’approvisionnement pour Typherix® et le TicoVac® (encéphalite à tique). Ce dernier peut être remplacé par l’Encepur® (de nouveau disponible en pharmacie). Fin annon- cée des difficultés d’approvisionnement pour Tubertest®, BCG® et fièvre jaune monodose (Stamaril®).
  2. En réponse à vos questions : Je suis un bébé né à 35 SA avec un RCIU marqué (PN 1300 gr), dois-je lui appliquer le même schéma que pour les prématurés de moins de 33 semaines? Non ! Il n’y a pas de notion d’immunité moindre chez les RCIU. La barre est à 33 SA que le N-Né ait une restric- tion de croissance intra-utérine ou non. Cliquez ici pour plus d’informations

Quel programme de vaccination proposer à un adolescent de 13 ans n’ayant pas reçu de valence coquelucheuse à 11 ans mais à jour pour les autres valences ? La question est plus compliquée qu’il n’y parait… A titre individuel, qu’il ait reçu sa dernière dose de vaccin coquelucheux à 18 mois ou à 6 ans, il n’est probablement plus protégé et il faut lui proposer une vaccination dTcaP. En terme de santé pu- blique, l’objectif principal de la vaccination contre la coqueluche est la protection des petits nourrissons (qui sont exposés aux formes les plus graves de la maladie) d’où les stratégies de cocooning (et de vac- cination des femmes enceintes au Royaume-Uni notamment) et qu’un adolescent ne soit pas protégé contre la maladie dans cette tranche d’âge n’aurait pas de conséquence majeure s’il n’est pas en contact avec des petits nourrissons.

Il est temps de se vacciner et de vacciner les patients à risque contre la grippe

Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°8 Septembre 2014

  1. Pour votre information: Nouveau tsunami internet contre les vaccins HPV déclenché par le Pr Henri Joyeux : une pétition ouverte à toute la population avec injonction répétée de voter. Le Pr Joyeux est pré- senté comme « une des grandes références mondiales dans le domaine de la santé et de la cancérolo- gie ». Ceci n’est pas soutenu par l’examen de ses publications sur Pubmed : moins de 20 articles réfé- rencés en 20 ans, aucune dans un journal de renom, aucune sur les infections virales ou bactériennes, les vaccins, les HPV, le cancer du col… Tous les poncifs des opposants aux vaccins contre HPV sont rappelés sans aucune nouvelle donnée apportée par cette pétition. Le lien 1 et le lien 2 vous apportent des réponses aux arguments avancés dans la pétition et vous renseigneront en outre sur l’auteur.

Malgré les polémiques, les autorités de santé françaises (comme toutes les autres !) maintiennent et renforcent leur confiance vis à vis des vaccins HPV : Le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) et le Comité Technique des Vaccinations ont émis (Lien 3) un rapport confirmant l’excellent rapport bénéfice-risque des vaccins HPV : «la quasi-totalité des pays industrialisés en Europe et hors Europe ont émis des recommandations vaccinales HPV identiques ou relativement proches des recommanda- tions françaises». «Les données internationales démontrent en situation réelle une efficacité vaccinale sur la prévalence des infections à HPV, l’incidence des condylomes et l’incidence des lésions précancé- reuses». «Ces études suggèrent par ailleurs que le vaccin induit une immunité de groupe». «Les données de pharmacovigilance disponibles, avec un recul de plus de sept ans, tant au plan national qu’international, ne permettent pas de retenir l’existence d’un lien de causalité entre cette vaccination et les événements indésirables graves qui lui ont été attribués en France, notamment la sclérose en plaque et d’autres maladies auto-immunes». Ces croyances entretenues par certains médecins et fortement re- layées par les médias ont suscité une défiance tout à fait injustifiée vis-à-vis de cette vaccination. Par ailleurs, le HCSP rappelle que les maladies auto-immunes se révèlent fréquemment à l’adolescence, âge où la vaccination était recommandée.

L’avis du HCSP sur l’obligation vaccinale vient d’être publié (Lien 4).

« le maintien ou non de l’obligation vaccinale relève d’un choix sociétal méritant un débat que les autorités se doivent d’organiser »

« si ce principe est maintenu, la liste des vaccins obligatoires doit être révisée »

« un statut juridique pour toutes les vaccinations inscrites au calendrier devrait être défini»

« toute modification des obligations devra s’accompagner d’une forte communication des autorités de santé mettant en exergue l’intérêt à vacciner et les risques de la non-vaccination.

La campagne de vaccination contre la grippe débutera le 10 Octobre. Une nouvelle étude chez les femmes enceintes vient de confirmer l’excellent rapport bénéfice risque de cette vaccination pendant la grossesse (Madhi SA et al., N Engl J Med 2014 Sep 4; 371:918.) Dans cette étude comparative en double aveugle réalisée en Afrique du Sud, l’efficacité de la vaccination pour la mère et pour l’enfant (dans les 6 premiers mois de vie) est d’au moins 50 % pour les grippes confirmées. Quand on connait la gravité de la grippe chez les femmes en fin de grossesse et la fréquence des hospitalisations due à cette maladie chez les nouveau-nés et les jeunes nourrissons, on ne peut qu’essayer de convaincre les acteurs de santé autour de la grossesse de proposer cette vaccination ainsi que les femmes enceintes de se faire vacciner.

Contrairement aux Etats Unis et à d’autres pays Européens, en France le vaccin antigrippal nasal ne sera pas encore disponible en pharmacie cette année, de même que les vaccins quadrivalents.

La Commission de transparence a attribué un SMR important et un ASMR II pour le Bexsero® chez les patients à risques relevant de recommandations officielles. Espérons que le remboursement suivra rapidement pour ces patients.

La prise de position du groupe de pathologie infectieuse pédiatrique sur la vaccination du préma- turé est disponible en cliquant sur ce lien (Lien 5). Schématiquement les prématurés de < 33 semaines devraient recevoir une dose supplémentaire d’hexa (ou de pentavalent) à la visite du 3 ème mois.

  1. Du côté des produits : Les lots de Meningitec® ont été transitoirement retirés des pharmacies à la suite de contrôle de l’ANSM. Pas de risque authentifié pour les sujets antérieurement vaccinés. Risque de rupture de stock pour Infanrix Quinta®, difficultés à prévoir pour Pentavac®. Rupture d’approvisionnement pour Typherix® et le TicoVac® (encéphalite à tique). Ce dernier peut être remplacé par l’Encepur® (de nouveau disponible en pharmacies). Fin annoncée des difficultés d’approvisionnement pour Tubertest®, BCG® et fièvre jaune monodose (Stamaril®).

Robert Cohen, Olivier Romain, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dom- mergues, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Di- dier Pinquier, Philippe Reinert, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°7 Aout 2014

  1. Des nouvelles des autorités:

Nous vous recommandons la lecture du MMWR du 28 Aout 2014 où vous trouverez une excellente synthèse sur l’efficacité et la tolérance, tant chez les filles que chez les garçons, des vaccins HPV. Bien entendu, aucune association entre maladie auto-immune et vaccins HPV n’est retenue.

La campagne de vaccination anti-grippale devrait débuter début octobre : 2 études publiées au mois d’Août doivent nous encourager à mieux suivre les recommandations vaccinales. La première (Ra- kesh, Severe complications in influenza like illnesses Pediatrics Ahead of Print August 4 2014) montre que parmi les enfants venant consulter aux urgences pédiatriques pour syndrome grippalun tiers va présenter une complication grave de cette maladie, pneumonie le plus souvent. La majorité de ces enfants étaient des enfants à risque (relevant des recommandations vaccinales françaises). La seconde étude (Halasa J Ped Infect Dis Published On line June 27 2014) confirme que chez les jeunes enfants âgés de 6 mois à 3 ans, deux doses complètes de vaccins sont aussi bien tolérées que deux demi-doses (comme c’est encore recommandé) tout en étant probablement plus immunogènes.

Enfin, contrairement aux Etats Unis et à plusieurs autres pays Européens, en France le vaccin anti- grippal nasal ne sera pas encore disponible en pharmacie cette année.

  1. Du côté des produits : Pas de rupture de stock mais situations tendues pour les vaccins suivants : BCG®, Infanrix Quinta®, Tetravac®. Fin annoncée des difficultés d’approvisionnement pour Boostrix te- tra® Tubertest®, et fièvre jaune monodose (Stamaril®). Par contre, pour le Typherix® et le TicoVac® (en- céphalite à tique) les difficultés persistent. Ce dernier peut être remplacé par l’Encepur® (de nouveau disponible en pharmacie).
  2. En réponses à vos questions : Faut-t’il envisager des rappels pour les vaccins méningococ- ciques ACYW135 conjugués disponibles en France (Menveo® et Nimenrix®) ? Ces vaccins étant commercialisés depuis peu de temps, il n’existe pas de recommandation de rappel, ni dans les RCP des produits, ni dans des recommandations officielles en France. Il n’y a pas de raison évidente de penser que la durée de persistance des anticorps soit plus prolongée que pour les vaccins conjugués contre le Méningo C dont on sait qu’elle dépend de l’âge auquel la première dose a été faite (plus courte quand elle est réalisée les premières années de vie). Il est même probable que la durée de protection soit plus courte pour le sérotype A. On peut envisager qu’une durée de protection moyenne de 5 ans est une pé- riode raisonnable, mais il faudra prendre en compte le risque auquel le patient est exposé (voyage, con- tact direct, sérogroupe…)

Je vois une patiente qui a été en contact il y a 1 semaine avec une coqueluche. Elle n’a pas eu de rappel coqueluche ces dernières années (elle a 28 ans). Puis-je lui faire un dTPCa si elle incube la coqueluche ? Cette vaccination est sans danger pendant une incubation – mais elle ne serait pas effi- cace en post exposition. Il faut donc combiner une chimioprophylaxie par un macrolide pour réduire la propagation de la maladie et le rattrapage du rappel dTcaP manquant.

Combien de temps après une varicelle faut-il attendre pour pouvoir faire des vaccins ? Comme pour toute affection bénigne aiguë, il faut seulement attendre que l’enfant soit apyrétique. En théorie, il faudrait attendre 4 semaines entre une varicelle et un vaccin viral atténué (ROR ou fièvre jaune) – comme entre 2 vaccins vivants. Mais comme ceci n’est documenté par aucune étude…

Que faut-il penser des protocoles de prévention de l’hépatite B chez des enfants nés de mère HBS positive, qui comportent dans certains hôpitaux 2 doses d’Ig spécifiques à un mois d’écart ou des quantités plus importantes en fonction de la charge virale ou d’un éventuel allaitement maternel ? La prévention de la transmission mère-enfant de l’hépatite B repose avant tout sur la vaccination qui est efficace à plus de 90%. L’injection d’Ig spécifiques est un apport supplémentaire de quelques pourcents proposée dans la majorité des pays industrialisés. Il n’y a aucune étude qui démontre l’intérêt de dosage plus élevé ou d’une seconde dose un mois après (ces études seraient d’ailleurs bien difficiles à mener, vu l’efficacité du schéma actuel). Quand à l’allaitement maternel, bien que la virolactie existe (PCR + dans le lait), des études montrent l’absence d’augmentation du risque versus les laits infantiles. La seule pru- dence est de ne pas garder le lait maternel cru de mère porteuse de l’AgHbs dans les réfrigérateurs du service vu les risques d’erreur toujours possibles malgré tous les étiquetages les plus soigneux, et la transmission théoriquement possible chez un enfant non séro-vacciné à la naissance.

Robert Cohen, Olivier Romain, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dom- mergues, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Di- dier Pinquier, Philippe Reinert, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°6 Juin-Juillet 2014

  1. Des nouvelles des autorités: En contraste avec les différentes attaques en France des anti-vaccinaux contre les vaccins HPV et l’aluminium, une étude publiée dans le numéro de juillet de Pediatrics (Lien 1) vient remettre les choses en place sur les effets indésirables réels ou supposés des vaccins. Cette analyse « systématique » de toute la littérature scientifique actualise le document publié en 2011 (Lien 2) par l’Institute of Medecine, organisme indépendant qui fait référence au niveau mondial. Les conclusions :
    • toujours aucune relation démontrée entre la vaccination contre l’hépatite B et la sclérose en plaque ou entre la vaccination ROR et l’autisme,
    • pas une ligne sur la myofascite à macrophage ou les autres effets indésirables attribués par les anti- vaccinaux à l’aluminium : visiblement le concept ne franchit pas les barrières de l’hexagone !!,
    • risque accru de convulsions fébriles post-vaccinales pour les vaccins ROR et anti-grippaux ainsi que les vaccins anti-pneumococciques conjugués (niveau de preuve modéré pour les deux derniers),
    • deux vaccins associés à un risque augmenté de purpura thrombopénique : le ROR et le vaccin vari- celle (uniquement pour les adolescents pour le dernier vaccin)
    • enfin, pour les vaccins contre les rotavirus et l’association avec les invaginations intestinales, le ni- veau de preuve est considéré comme modéré, et le risque comme extrêmement rare.

Pour les vaccins contre HPV, les autorités de santé maintiennent leur confiance et la renforcentL’Agence Européenne du Médicament vient d’étendre les indications du Gardasil® à la prévention des cancers anaux « Gardasil® est un vaccin indiqué à partir de 9 ans pour la prévention des lésions géni- tales précancéreuses (du col de l’utérus, de la vulve et du vagin), lésions anales précancéreuses, du can- cer du col de l’utérus et du cancer anal à certains types oncogènes de Papillomavirus Humains».

Les publications sur l’efficacité et la tolérance des vaccins coquelucheux acellulaires se multiplient. InfoVac vous avait fait part il y a quelques mois de la durée plus courte qu’attendue de la protection in- duite par les vaccins coquelucheux acellulaires. Deux études récentes (Wang, BMJ 2014;348:g3668/ Koepke R. J Infect Dis. 2014;doi:10.1093/infdis/jiu322.) le confirment. De plus, la stratégie du cocooning intra familial n’apparait pas comme suffisamment efficace pour prévenir les coqueluches précoces (Healy Pediatr Infect Dis J. 2014 Jul 3). Ces éléments confirment l’importance de la protection des petits nourris- sons par la vaccination précoce des nourrissons (à la 8 ème semaine de vie) et aussi probablement par la vaccination des femmes enceintes. Trois études, dont 2 études anglaises (où la vaccination des femmes enceintes est recommandée depuis octobre 2012), renforcent cette option :

  • la première (Donegan BMJ 2014 July 11) évalue la tolérance: plus de 24.000 femmes vaccinées pendant la grossesse ont été comparées à un échantillon de femmes enceintes surveillées les années précédentes et non vaccinées : aucune augmentation d’incidence des pathologies maternelles ou fœtales surveillées (la liste est longue) n’a été observée.
  • la seconde (Amirthalingam Lancet. 2014 Jul 15) démontre l’efficacité sur le terrain: le groupe des nourrissons de moins de 3 mois a été le seul pour lequel il y a eu moins de cas en 2013 qu’en 2011 (118 cas en 2011 contre 72 cas en 2013). L’efficacité sur le terrain de la vaccination maternelle pour la protection des nourrissons de moins de 3 mois a été de 91% (IC à 95% 84-95).
  • la troisième (Munoz JAMA – May 2014; 17) est une étude randomisée, en double aveugle, vs place- bo : aucune augmentation des effets indésirables chez la mère et le nouveau-né (suivi jusqu’à 13 mois), et augmentation significative des taux des AC chez les mères et les enfants à la naissance.
  1. Du côté des produits Tensions dans l’approvisionnement du BCG®, du Tubertest® et des vaccins coquelucheux acellulaires de l’adulte. La situation devrait se normaliser en Septembre. Rupture pour le Typherix® et le TicoVac® – qui peut à nouveau être remplacé par l’Encépur®.
  2. En réponses à vos questions : Que proposer à un adolescent qui n’a pas eu son rappel de Re- vaxis® à 6 ans et qui a reçu un DTCaP à 11 ans ? Théoriquement, cet enfant devrait recevoir une dose supplémentaire dans les prochains mois. Mais il est plus que probable que le DTCaP ait réactivé ses cel- lules mémoires et qu’aucune nouvelle dose ne soit nécessaire avant la date prévue de… 25 ans.

Au vu des nouvelles directives de contrôle de la polio de l’OMS, à qui faut-il recommander un rap- pel polio supplémentaire ? Pour éviter l’exportation de virus polio sauvages depuis les pays où ils circu- lent encore, l’OMS a recommandé aux pays d’exiger un rappel polio de moins de 12 mois pour tous ceux séjournant > 4 semaines au Pakistan, en Syrie, en Afghanistan, en Guinée équatoriale, en Éthiopie, en Iraq, en Somalie, au Nigéria, au Cameroun ou en Israël (le même type de mesure est recommandé par le HCSP (Lien 3). Il faut inscrire ces rappels dans le carnet international (jaune) de vaccination.

Robert Cohen, Olivier Romain, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dom- mergues, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Di- dier Pinquier, Philippe Reinert, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°5 Mai 2014

  1. Des nouvelles des autorités: Les groupes anti-vaccinaux sont toujours très actifs et leurs attaques bien coordonnées ont pour but de remettre en cause toute la vaccination – même s’ils prétendent toujours ne pas être « contre les vaccins » mais contre tel vaccin, l’aluminium, les conservateurs, etc. : lettres au directeur général de la santé, au directeur général de l’ANSM, aux ministres, et 2 colloques sur les adjuvants organisés le 22 Mai, à l’Assemblée Nationale :
    • L’un le matin par l’association E3M (myofasciite à macrophage) soutenue par plusieurs élus connus pour leur positionnement anti-vaccinal et financée par le conseil régional de l’Ile de France (!) où ne sont intervenus que des orateurs anti-vaccins…
    • L’autre l’après midi par un organisme officiel (l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scienti- fiques et Technologiques) intitulé « les adjuvants vaccinaux : une question controversée » où sont in- tervenus les mêmes orateurs anti-vaccinaux, la ministre et plusieurs « vrais » experts en vaccinologie.

Conclusions : malgré le blog publié sur Mediapart (lien 1) il y a quelques jours (reprenant tous les pon- cifs des anti-vaccinaux et où les vaccins apparaissent plus dangereux que les déchets les plus radioactifs des centrales nucléaires les moins sûres !!!)aucune donnée nouvelle ne vient remettre en cause la sécurité ni l’efficacité des vaccins commercialisés en France contenant un adjuvant et notamment de l’aluminium. Si des nouvelles données mettaient en cause la sécurité de tel ou tel vaccin, les abon- nés Infovac seraient parmi les premiers informés !

La question de la conservation des vaccins en dehors du réfrigérateur est récurrente et les réponses ne sont pas toujours homogènes entre le RCP du produit (aucune tolérance n’étant généralement permise) et un document de l’OMS autorisant des périodes très prolongées. Des modifications récentes du RCP de l’Infanrix Hexa® (mais aussi du Cervarix® et du Gardasil®) confirment que des durées de conservation plus prolongées sont possibles : « Les données de stabilité montrent que les composants du vaccin sont stables à une température allant jusqu’à 25°C pendant une durée de 72 heures. A l’issue de cette pé- riode, Infanrix hexa doit être utilisé ou jeté. Ces données sont destinées uniquement à orienter les profes- sionnels de santé dans le cas d’une excursion temporaire de température. » Dans le doute, toujours se renseigner avant de jeter des vaccins !

Le HCSP a publié le 20 Février 2014 un avis sur la vaccination de la coqueluche de l’adulte qu’InfoVac n’avait pas encore relayéTout en précisant qu’il n’existe pas (ou peu) de données sur la du- rée de protection des vaccins anti-coquelucheux chez l’adulte, le HCSP recommande :

  • en population générale : un seul rappel à 25 ans avec un vaccin de l’adulte (Boostrix® ou Repevax®)
  • pour le personnel relevant d’une vaccination professionnelle, un rappel tous les 20 ans (25-45-65)
  • dans le cadre de la stratégie du cocooning, des rappels sont proposés tous les 10

Plus de 5000 professionnels de santé on déjà signé la pétition soutenant la vaccination contre HPV initiée par 17 sociétés savantes de pédiatrie, de gynécologie-obstétrique, cancérologie, infectiolo- gie…(Lien 2)Si vous n’avez pas encore signé cette pétition il est encore (juste…) temps de le faire en cliquant ICI (Lien 3).

  1. Du côté des produits : Pas de problème d’approvisionnement pour l’immense majorité des vaccins y compris les vaccins contre la typhoïde (Typhim Vi®) et l’hépatite A (Avaxim®, Havrix®) ou combiné (Tyavax®). Fin annoncée des difficultés d’approvisionnement pour Tubertest®, BCG® et fièvre jaune mo- nodose (Stamaril®). Par contre, pour le Typherix® et le TicoVac® (encéphalite à tique) les difficultés per- sistent. Ce dernier peut être remplacé par l’Encépur® (de nouveau disponible en pharmacies).
  2. En réponses à vos questions : Quelle attitude adopter chez un patient qui a reçu 2 vaccins ROR et qui présente une sérologie rougeole négative Il n’est pas conseillé de faire de sérologie chez un patient ayant reçu 2 doses de ROR. Le plus probable est qu’il s’agisse d’un résultat faussement négatif, les tests commerciaux n’étant pas calibrés pour identifier des réponses vaccinales rougeole, rubéole ou varicelle éventuellement faibles mais pourtant protectrices. Un dosage dans un laboratoire spécialisé peut être envisagé s’il s’agit d’un sujet immunodéprimé ou ne pouvant être vacciné (grossesse).

Doit-on faire le BCG avant un départ imminent dans un pays endémique? Si l’enfant appartient à un groupe à risque, il faut le vacciner de toute façon et au plus tôt. Pour les autres enfants, le risque dépend de l’incidence de la maladie dans le pays de destination, de l’âge, des conditions de vie sur place et de la durée du séjourmais le risque de contracter la maladie durant un séjour touristique ou familial apparait comme faibleEn Suisse, le BCG n’est plus recommandé avant un séjour de quelques semaines ou mois, mais uniquement pour ceux qui vont y retourner définitivement. Si l’indication existe il ne faut pas tarder à vacciner… en sachant que cet enfant ne sera protégé au mieux que dans plusieurs semaines ou mois.

Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergues, Véro- nique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°4 Mars-Avril 2014

  1. Pour votre information : Le nouveau calendrier vaccinal a été rendu public par la Ministre de la Santé à l’occasion de la semaine de la vaccination (22-26 Avril). En cliquant ici (Lien 1) vous pouvez le télé- charger. Par rapport à la révolution que constituait le calendrier 2013, les principales modifications sont :
    • pour la vaccination contre HPV des jeunes filles âgées de 11 à 14 ans au moment de la 1ère dose, le nombre de doses est réduit de trois à deux doses du fait de l’excellente immunogénicité à cet âge,
    • pour la coquelucherenforcement de la stratégie du « cocooning » pour les adultes en contact avec des nourrissons âgés de moins de 6 Tout en précisant qu’il n’existe que peu de données sur la du- rée de protection de ces vaccins anti-coquelucheux, une seule vaccination adulte (avec Boostrix® ou Repevax®) est recommandée en population générale, à l’âge de 25 ans. Pour les personnels de santé ou de la petite enfance, un rappel est recommandé tous les 20 ans (25-45-65), et tous les 10 ans dans le cadre du cocooning.

Par contre, la vaccination contre le rotavirus n’est pas dans le calendrier 2014, l’avis favorable du CTV-HCSP en faveur de la généralisation de cette vaccination étant conditionnée par un rapport coût ef- ficacité favorable, donc une négociation de prix entre l’Etat et les firmes, actuellement en cours.

En cette période où les vaccins subissent en France des attaques répétées provenant de groupes anti- vaccinaux divers, nous vous conseillons la dernière publication du 24 Avril 2014 du CDC d’Atlanta sur la réduction de la morbidité et de la mortalité liées à des maladies prévenues par les vaccins depuis 1944 (Whitney MMWR April 25, 2014 / 63(16);352-355 (Lien 2). Parmi les enfants nés entre 1994 – 2013, la vaccination a permis d’éviter environ 322 millions de maladies21 millions d’hospitalisations et 732 000 décès. Pour savoir ce que cela donnerait en France, il suffit de diviser par 5… InfoVac vous pro- pose une diapo à montrer aux patients-parents (Lien 3) qui se poseraient encore des questions sur l’intérêt des vaccins.

L’efficacité d’un vaccin anti pneumococcique conjugué chez l’adulte ≥ 65 ans (moyenne 72 ans) (Etude Capita) a été démontrée par une vaste étude randomisée en double aveugle réalisée en Hollande: une réduction de 75% (41.4-90.8) des pneumonies invasives (et de 45% des pneumonies non bacté- riémiques) causées par des sérotypes vaccinaux a été observée. Plus d’informations dès sa publication, dans les mois à venir…

Après l’Australiel’Angleterre recommande l’utilisation du vaccin Bexsero® contre les méningo- coques B chez les nourrissons (mais pas chez les enfants plus grands, ni chez les adolescents) avec 3 doses (schéma 2+1), mais à condition que ce vaccin puisse être obtenu à un coût bien inférieur au prix annoncé (Lien 4).

La pétition pour la vaccination contre HPV soutenue par 16 sociétés savantes (dont l’ensemble des sociétés savantes de pédiatrie, de gynécologie-obstétrique, d’infectiologie) et le Conseil de l’Ordre, a re- cueilli près de 5’000 signatures. Pour les abonnés d’infovac qui n’auraient pas encore signé cette péti- tion et qui le désirent, il est encore temps : cliquez ici (Lien 5).

Vous avez été 1’646 médecins à répondre à l’enquête Infovac sur la vaccination contre le rotavirus et nous vous en remercions vivement. Les premiers résultats sont accessibles en cliquant ici (Lien 6)Dans l’ensemble les abonnés d’InfoVac sont très favorables à la généralisation de cette vaccination.

InfoVac vous invite à répondre à une enquête (qui ne devrait vous prendre que quelques minutes) sur la vaccination contre les méningocoques B. Pour remplir ce court questionnaire, cliquer sur ce lien (Lien7).

  1. En réponse à vos questions : Combien de doses de quel vaccin faut-il donner aux grands-parents qui vont garder un bébé et qui ne savent pas s’ils ont eu la coqueluche ou ont été vaccinés ? Il suffit de donner une dose unique de Boostrix et Repevax®, SANS FAIRE DE SEROLOGIE puisqu’elle n’indique absolument pas l’existence d’une protection même si elle est positive. Seuls les enfants encore non vacci- nés nécessitent 2 doses (8-10 ans) ou 3 doses (1-7 ans) de vaccin coqueluche pour être immunisés.

J’ai fait un vaccin BCG a un enfant de 3 mois ; n’ayant pas l’habitude, j’ai été maladroite et n’ai pu injecter que 0,03ml : faut-il le refaire? Non !!! Peut importe la quantité injectée, il n’est pas utile de le refaire si la quantité a été moindre que celle qui est recommandée, ni dans la même consultation, ni dans une consultation ultérieure. Même si on a l’habitude de faire des BCG, il arrive souvent que la quantité soit moindre que celle qui est recommandée. L’important c’est d’obtenir une papule témoignant de l’injection intradermique : chez quasiment tous les patients un nodule vaccinal apparaît dans les semaines suivantes.

Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergues, Vé- ronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pin- quier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°2 Février 2014

  1. Des nouvelles des autorités : L’avis du Haut Conseil de la Santé Publique du 29 Novembre 2013 recommandant la vaccination généralisée des nourrissons de moins de 6 mois contre les rotavirus a été publié le 14 Février 2014 (http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=404). Cet Avis souligne le bénéfice à la fois individuel et collectif de la vaccination, et notamment son impact sur la ré- duction des hospitalisations et des infections nosocomiales. ATTENTION : Il est important de noter que cet avis n’est qu’une première étape vers le remboursement. Il permet en effet aux firmes de déposer un dossier auprès de la commission de transparence, qui devra statuer sur le Service Médical Rendu et sur l’amélioration de ce service, puis auprès du Comité Economique des Produits de Santé qui déterminera le prix… Le remboursement des vaccins n’est donc pas immédiat, on peut espérer qu’il le soit juste avant la prochaine épidémie de gastro-entérite à rotavirus ! et qu’il sera inscrit au calendrier vaccinal 2015…

Du fait de l’augmentation très modérée du risque d’invagination intestinale aiguë (1 à 6 cas supplé- mentaires pour 100.000 nourrissons vaccinés, Yih & Weintraub NEJM 2014 ;February 6, 370) essentiel- lement dans la semaine suivant la première dose vaccinale, le HCSP recommande que l’information sur ce risque soit systématiquement donnée aux parents afin de les inciter à consulter sans délai (si accès de pleurs, refus de s’alimenter ou de boire, vomissements, pâleur, hypotonie) pour une prise en charge médicale rapide, qui permet le plus souvent de réduire l’invagination par simple lavement.

InfoVac vous invitera prochainement à participer à une enquête sur cette vaccination

Les médias se sont encore une fois fait l’écho de la plainte de 5 familles contre les producteurs (GSK, Pfizer, Sanofi-Pasteur-MSD) de pratiquement tous les vaccins (Hexa ou Pentavalent, Vaccin pneu- mococcique, ROR) http://www.parismatch.com/Actu/Sante/Cinq-familles-devant-la-justice-547305. La diversité des symptômes présentés, leur délai d’apparition, la diversité d’âges des patients (3 à 14 ans) et l’absence de diagnostic spécifique suggèrent avant tout des coïncidences temporelles… les vaccins ne protégeant malheureusement pas de maladies autres que celles causées par les agents pathogènes pour lesquels ils sont fabriqués. InfoVac rappelle qu’avant d’incriminer un vaccin (ou médicament), il faut poser un diagnostic précis de la maladie – sans présomption d’étiologie.

  1. Du côté des produits : Pas de problème d’approvisionnement pour les vaccins disponibles en phar- macie. Par contre pour le Tubertest® et les vaccins du voyageur des difficultés persistent : fièvre typhoïde (Typhim Vi® et Typherix®), la fièvre jaune (rupture de stock de la forme monodose), Encépur®.
  2. En réponses à vos questions : Combien de doses et de quel vaccin faut-il donner aux grands- parents qui vont garder un nouveau-né et qui ne savent pas s’ils ont eu la coqueluche ou ont été vaccinés ? Une dose de Boostrix® ou de Repevax® suffit, sans faire de sérologie puisqu’elle n’indique pas l’existence d’une protection même si elle est Seuls les enfants encore non vaccinés nécessi- tent 2 doses (8-10 ans) ou 3 doses (1-7 ans) de vaccin coqueluche pour être immunisés.

Je suis en consultation un enfant de 2 ans qui présente une allergie à l’aluminium (forte réaction locale post-vaccinale aux Hexavalent et aux VPC13 confirmée par un allergologue). Ses parents souhaitent le vacciner contre la Méningite C. Quel vaccin me conseillez-vous ? L’allergie à l’alumi- nium – même avérée – n’est pas une contre-indication aux vaccins… s’ils sont nécessaires. Tous les vac- cins monovalents contre le méningo C contiennent de l’aluminium, mais il y a une alternative élégante… mais non remboursée : les vaccins ACYW conjugés (Menvéo® et Nimenrix®) ne contiennent pas d’aluminium et protègent aussi contre les 3 autres sérotypes en plus du C.

J’ai reçu il y a quelques jours une jeune fille de 12 ans pour asthénie apparue quelques jours après la 2ème injection de Gardasil® il y a 1 mois. Cette asthénie gène sa vie sociale (abandon d’activités de loisirs, endormissement dès qu’elle rentre du collège). L’examen clinique est normal de même que l’ensemble des bilans pratiqués (NFS, SGOT, MNI test, Rx de thorax, Echo abdo, Tubertest…). S’agit-il d’un effet secondaire du Gardasil®? Faut-il signaler cet effet indésirable ? Avant d’incriminer un vaccin (ou médicament), il faut poser le diagnostic de la maladie. Ce que vous dé- crivez évoque un syndrome de fatigue chronique, encore sans les critères de durée (6 mois) qui permet- tent de poser ce diagnostic. Cette pathologie pouvant débuter autour de la puberté, il est attendu que des cas surviennent après vaccination par simple relation temporelle. Une étude anglaise très récente a spé- cifiquement étudié ce point : la vaccination contre HPV n’augmente pas le risque de syndrome de fatigue chronique (Donegan Vaccine. 2013;31:4961-7), rendant très improbable l’imputabilité du vaccin. Nous vous conseillons: 1) de demander un deuxième avis pour le diagnostic de syndrome de fatigue chronique,

2) de le déclarer en pharmacovigilance par principe, même si vous pensez maintenant comme nous que ce n’est très probablement pas lié au vaccin, 3) de rassurer les parents et de ne pas renoncer à faire la troisième dose – dans 5 mois ou plus tard vu le jeune âge de la patiente.

Robert Cohen, Emmanuel Grimprel, Véronique Dufour, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Bey- tout, Marie-Aliette Dommergues, Joël Gaudelus, Nicole Guerin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Phi- lippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.


Bulletin n°1 janvier 2014

  1. Des nouvelles des autorités : Après avis favorable de l’Agence Européenne du Médicament (EMA), la Commission Européenne a donné récemment l’autorisation d’administration du Cervarix® (Vaccin HPV 16 et 18) selon un schéma vaccinal en deux doses à 6 mois d’écart, pour les filles âgées de 9 à 14 ans. La raison essentielle est la meilleure immunogénicité des vaccins dans cette tranche d’âge, permettant de supprimer une injection (comme pour l’hépatite B à condition d’utiliser un dosage appro- prié: Engerix B20® ou Genhevac B®). L’examen du dossier pour un passage à 2 doses dans la même tranche d’âge du deuxième vaccin contre les papillomavirus est en cours à l’EMA. Dans un souci d’administrer le moins de dose possible pour une efficacité équivalente, de simplification et d’acceptabilité, la recommandation par le CTV-HCSP devrait suivre bientôt.

Nous vous conseillons la lecture du BEH du 10 Janvier 2014 (Lien 1) relatant l’augmentation du nombre de cas d’infections à méningocoque C en France ces deux dernières années. Cette augmenta- tion traduit le cycle naturel des méningocoques mais aussi l’insuffisance de couverture vaccinale, en grande partie due à l’absence d’engagement de l’état en faveur de cette vaccination, dont le rapport bé- néfice/risque ne fait pas de doute et malgré une recommandation généralisée qu’il a lui même décidée. Vu la persistance modeste des anticorps contre le méningo C lorsque la vaccination a été pratiquée avant l’âge de 5 ans et l’absence de protection de groupe du fait de la couverture vaccinale médiocre, InfoVac vous conseille de suivre les nombreux pays qui donnent une deuxième dose (rappel) de ce vaccin avant 15 ans, âge ou le deuxième pic de fréquence des infections invasives à méningocoque C survient.

Le Flash-Info Maladies Infectieuses de l’INVS N°16 de Décembre 2013 (Lien 2) fait le point sur les risques de poliomyélite en France. Fin 2013, l’OMS avait rapporté plus de 26 cas de paralysie flasque aigue en Syrie, dues à un poliovirus sauvage de type 1. Le séquençage génétique a montré qu’il s’agit d’une souche proche de celles qui ont circulé récemment au Pakistan, en Egypte et en Israël (où elle n’ont pas donné de cas clinique du fait du taux élevé de couverture vaccinale). Le risque d’une possible réintroduction de virus sauvage en France n’est pas exclu du fait d’une couverture vaccinale sous- optimale chez l’adulte (66% en moyenne).

  1. Du côté des produits : Pas de problème d’approvisionnement pour les vaccins disponibles en phar- macie, notamment les vaccins contre l’hépatite B et le Nimenrix®. Par contre pour les vaccins du voya- geur des difficultés persistent pour fièvre typhoïde (Typhim Vi® et Typherix®), fièvre jaune (rupture de stock de la forme monodose), et Encépur® (encéphalite à tique).
  2. En réponses à vos questions : Une jeune fille de 16 ans veut commencer des études pour deve- nir auxiliaire de puériculture. Elle a été vaccinée à 5, 6 et 18 mois contre l’hépatite B. J’ai dosé ses anticorps contre HBs qui sont à 11 UI/mlPuis-je la considérer comme protégée contre l’hépatite B, vue la profession qu’elle envisage ? Oui !!! D’une part, elle satisfait aux obligations légales (Lien 3) et d’autre part – et surtout – un taux supérieur à 10 UI, 15 ans après une vaccination est un taux témoi- gnant sans nul doute d’un taux initial supérieur à 100 UI (considéré comme le meilleur témoin de la pro- tection à long terme). Si vous voulez interpréter un taux d’anticorps plusieurs mois ou années après vac- cination contre l’hépatite B, vous pouvez consulter ce site http://www2.stat.unibo.it/palareti/vaccine.htm (Honorati, Clinical and Experimental Immunology; 1999; 116).

J’ai vu un enfant de 1 mois, né de maman traitée par Imurel® pour une maladie de Crohn. Il est allaité. Est-il nécessaire au vu du passage via le lait maternel de différer les vaccinations ? La 6- mercaptopurine est excrétée dans le colostrum et le lait de femmes traitées par l’azathioprine. Des effets nocifs sur le nouveau-né ne pouvant être exclus, selon l’AMM l’allaitement est contre-indiqué chez la femme traitée par azathioprine. Mais le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT), qui fait autorité dans ce domaine, indique que le passage dans le lait de mère est modeste et n’empêche pas l’allaitement. Mais la question essentielle est : cette maman était-elle déjà sous Imurel® pendant la grossesse ? Si oui, l’Imurel® étant un immunosuppresseur, il pourrait interférer avec le développement du système immunitaire. Donc : 1) pour les vaccins inactivés (Hexavalent, vaccin pneumococcique conju- gué) il n’y a pas de pas de souci de tolérance mais simplement un risque d’immunogénicité moindre et il parait prudent de contrôler les sérologies tétanos et HBS 1 mois après le rappel de 11 mois ; 2) pour les vaccins vivants la question est plus complexe : nous vous proposons de renoncer au BCG et aux vaccins Rotavirus (de plus non encore recommandé) et de ne programmer le ROR qu’à 12 mois (après contrôle des sérologies précédentes).

Robert Cohen, Nicole Guerin, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dom- mergues, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.