Bulletin n°12 décembre 2013
- Des nouvelles des autorités : Le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) vient d’émettre des recommandations quand à l’utilisation du Bexsero®, premier vaccin couvrant la majorité des souches de méningocoques B et maintenant disponible en pharmacie (prix de chaque dose autour de 95€, non remboursé). Le HCSP ne recommande qu’une vaccination ciblée :
- pour les groupes à risques (asplénie anatomique ou fonctionnelle, greffe de cellules souches hématopoïétiques, déficit en fraction terminale du complément congénital ou acquis, déficit en properdine, personnels des laboratoires de recherche travaillant avec des méningo- coques). Chez ces patients, pour lesquels une protection durable est nécessaire, le HCSP souligne, d’une part, que la nécessité de rappels et le délai entre ces rappels n’est pas défini, et d’autre part le maintien de la vaccination par un vaccin tétravalent (ACYW) conjugué.
- en cas d’épidémie ou de cas groupés (deux situations bien définies dans l’avis) dus à des souches couvertes par le vaccin (Lien 1).
Suivant l’avis du HCSP, le Journal Officiel du 29 Novembre 2013 inscrit le Prevenar 13® (une seule dose) au remboursement chez les patients âgés ≥ 50 ans présentant des facteurs de risque d’infection invasive à pneumocoques. La liste des pathologies considérées est longue, incluant notamment de nombreux patients immunodéprimés (lien 2).
Le HCSP a recommandé il y a quelques semaines la vaccination contre le zona (Zostavax®): une seule dose, chez les adultes âgés de 65 à 74. Ce vaccin vivant, composé d’une souche virale atténuée du virus varicelle-zona (à un dosage beaucoup plus élevé que le vaccin contre la varicelle), est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées (Lien 3).
- Du côté des produits : Tensions dans certaines régions et pour certains fabriquant sur l’approvisionnement des vaccins antigrippaux. Pas de problème d’approvisionnement pour les autres vaccins disponibles en pharmacie, notamment les vaccins contre l’hépatite B et le Nimen- rix® (vaccin conjugué contre les méningocoques ACYW). Par contre, pour les vaccins du voya- geur, des difficultés persistent pour la fièvre typhoïde, la fièvre jaune, et l’Encépur®.
- En réponses à vos questions : Avec le nouveau calendrier vaccinal, quel schéma de vaccination contre l’hépatite B appliquer aux enfants nécessitant une première dose à la naissance ? Le schéma officiel est 0, 1, 6 mois avec un vaccin monovalent. Cependant des adaptations sont possibles. Si l’enfant est né à terme d’une mère HBsAg+, le schéma le plus adéquat est : naissance (vaccin monovalent + immunoglobulines), 6-8 semaines hexavalent et 7- 8 mois monovalent, suivi d’un contrôle de la sérologie Ag et Ac HBs un mois après. Si le statut sérologique de la mère s’est révélé négatif, le schéma est : naissance, hexavalent à 2 mois et 11 mois (avec un pentavalent à 4 mois). Si l’enfant était prématuré < 33 semaines, utilisez toujours un hexavalent à 4 mois car les réponses des prématurés sont moins bonnes.
Un enfant de 11 ans avait fait une très forte réaction (tuméfaction de tout le bras, vomis- sements, malade pendant 2 semaines, etc.) après sa 4e dose d’Infanrix® à 16 mois. Son médecin de l’époque avait renoncé à la vaccination ROR. Que me conseillez-vous ? Est-il préférable de renoncer à la composante coqueluche ? Ces réactions inflammatoires de type Arthus surviennent chez ceux qui ont encore des titres d’anticorps élevés au moment de la vac- cination. Elles sont spécifiques et généralement causées par le vaccin tétanos, le plus immuno- gène des antigènes. Il n’y a donc aucune crainte à avoir pour les autres vaccins, et aucune rai- son de renoncer à la composante coqueluche qui n’augmente pas le risque d’effets secondaires.
Des parents me demandent de faire une sérologie à leur enfant après le 1er ROR pour dé- terminer si la 2e dose est nécessaire. Sera-t-elle interprétable pour renoncer au 2e ROR si la sérologie est positive ? Oui pour la rougeole et la rubéole – mais pas pour les oreillons, qui nécessitent toujours 2 doses et dont la sérologie est peu fiable et donc inutile. De manière géné- rale, il est plus sensé, moins coûteux et tout aussi sûr de faire d’emblée 2 doses de ROR sans vérifier la nécessité de la 2e dose par une sérologie…
Robert Cohen, Catherine Weil-Olivier, Didier Pinquier, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Nicole Gue- rin, Emmanuel Grimprel, Isabelle Hau, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thie- bault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°11 Novembre 2013
- Pour votre information : Un tsunami médiatique associant le Gardasil® et la survenue d’un cas de sclérose en plaque (SEP) est survenu fin novembre 2013 en France… Un remake de ce qui s’était passé 15 ans avant avec le vaccin contre l’hépatite B… Revenons aux faits :
- Les faits judiciaires : le diagnostic de SEP a été posé chez une jeune femme dans les se- maines qui ont suivi sa deuxième injection de Gardasil®, les premiers symptômes étant apparus 15 jours après la première dose. La famille a réclamé une demande d’indemnisation auprès des Commissions Régionales de Conciliation et d’Indemnisation des Accident Médicaux de la région de Bordeaux (qui n’est ni une instance juridique, ni une instance scientifique) suivant l’avis de 2 experts judiciaires qui ont évalué l’imputabilité de la vaccination à 50%…
- Les faits médiatiques : un déferlement médiatique a commencé par un article du Journal du Dimanche qui a été repris en boucle par la quasi-totalité des médias dans lesquels la pa- tiente, sa famille et leur avocat exposent leur point de vue nuit et jour.
- Les faits scientifiques : Des maladies auto-immunes surviennent tous les ans chez des jeunes femmes (touchées beaucoup plus souvent que les hommes) en l’absence de toute vacci- nation… Nous vous conseillons la (re)lecture de l’article de Claire-Anne Siegrist (PIDJ 2007 ;26 :979) qui avait évalué ces risques en Californie avant même l’arrivée des vaccins HPV. Pour la SEP par exemple le risque de survenue de la maladie était évalué à 3/100.000 dans les 6 semaines suivant une « vaccination virtuelle ». Plus de 130 000 000 doses de Gardasil® ayant été administrées, il est IMPOSSIBLE que des cas ne surviennent pas également chez les jeunes femmes vaccinées. Après la mise sur le marché des vaccins HPV, différentes études épidémiologiques (Chao J Int Med 2012 ;271 :193, Arnheim-Dahlström BMJ 2013 ;347 :5906,
Rassmussen BMJ 2012 ;345 :e 5823, Commission nationale de pharmacovigilance 22 Nov 2011, Macartney Drug Safety 2013 ;36:393) réalisées par des institutions officielles indépendantes des firmes, ont comparé des centaines de milliers de patientes vaccinées ou non, aux Etats Unis, au Danemark, en France et ont confirmé l’absence d’augmentation de maladies autoimmunes dans la population vaccinée. Par ailleurs, le nombre de cas de SEP (ou autre pathologie) n’a pas augmenté depuis l’introduction de la vaccination HPV dans les pays ayant une couverture vacci- nale élevée. L’hypothèse que la stimulation antigénique puisse servir de « trigger accélérateur » chez des sujets prédisposés n’est pas soutenue par les données puisque les cas surviennent dans des délais tout à fait variables avant ou après vaccination.
L’ensemble des autorités de santé en France (ANSM, HCSP, Académie de Médecine, le Direc- teur Général de la Santé…) et à l’étranger ont confirmé qu’aucune nouvelle donnée ne permettait de remettre en question la sécurité de cette vaccination..
« En reprenant le titre d’un article de Mediapart, Non le Gardasil® n’est pas le Médiator® » Alors tout ça pour ça ? A qui la responsabilité ? Certainement pas aux familles, dont on comprend le désarroi… A la commission régionale de conciliation ? Aux « experts judiciaires » déconnectés des réalités scientifiques ? Aux avocats qui devant des micros tiennent des propos sur les vaccinations dont ils ne mesurent pas les conséquences en terme de santé publique ? Aux ligues anti-vaccinales ? Aux médias assoiffés de sensations et d’émotions, se copiant « les uns les autres » ? Aux politiques aux propos parfois discordants sur les vaccinations ?
En parallèle, une pétition anti-vaccinale qui ne manque pas d’air (« ne laissez pas votre mé- decin vous injecter de la mort au rat ») a été déposée par une association belge prônant la santé naturelle. Elle fait de plus en plus de bruit sur Internet et est relayée par de nombreux comptes Facebook. A quand le délit de « mise en danger de la santé publique par propaga- tion de fausses affirmations » ? A quand un monde sans vaccin… et le retour de la polio, de la diphtérie, du tétanos, de la rougeole, des rubéoles congénitales, des méningites à Hib?
- Du côté des produits : Mise à disposition de Nimenrix® en pharmacie. Risque de rupture pour Engerix B10. Les vaccins contre la typhoïde (Typhim Vi® et Typherix®), la fièvre jaune et l’encéphalite à tiques (Encépur®) sont indisponibles.
Robert Cohen, François Vie le Sage, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Jean Beytout, Marie- Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Gue- rin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, Bri- gitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°10 Octobre 2013
- Pour votre information : La campagne de vaccination contre la Grippe a débuté et les vaccins sont disponibles depuis quelques semaines. La composition a sensiblement changé cette année : si la souche H1N1 (A/California/7/2009) reste identique, la souche H3N2 (A/Texas/50/2012) est un peu différente de celle qui avait été utilisée l’année dernière (qui s’était montrée moins antigénique du fait de mutations) et la souches B (Massachussetts/2/2012) est très différente. Contrairement aux USA et à l’Angleterre, le vaccin vivant nasal (Fluenz®), plus efficace et donc recommandé préférentiellement chez les enfants entre 2 et 18 ans, n’est pas disponible en France, en dehors des établissements hospitaliers. Pourquoi ? Parce qu’il se présente en conditionnement de 10 doses et n’est pas compatible avec le circuit de distri- bution des vaccins en pharmacie d’officine. Les vaccins quadrivalents (avec deux souches B, donc poten- tiellement plus efficaces contre la grippe B) déjà disponibles aux USA, ne sont pas encore tous enregis- trés en Europe. Cliquez ici pour accéder à notre bulletin InfoVac spécial grippe (Lien 1).
Vous avez été plus de 1700 à répondre à l’enquête Infovac sur le calendrier vaccinal, nous vous en remercions. Cliquez ici (Lien 2) pour l’accès à un diaporama sur les principaux résultats.
- Du côté des produits : Pas de problème d’approvisionnement pour les vaccins disponibles en phar- macie. Par contre pour les vaccins du voyageur les difficultés se succèdent : vaccins indisponibles (en pharmacie) contre la typhoïde (Typhim Vi® et Typherix®), la fièvre jaune (rupture de stock pour la forme monodose jusqu’à fin 2013), et l’encéphalite à tique (Encépur®).
- En réponses à vos questions : Un médecin a administré ce jour à un patient un VAXIGRIP péri- mé en 07/2013 délivré par erreur. Doit-il le revacciner avec un vaccin de cette année et quand ? Ce vaccin périmé ne doit pas être pris en compte: la composition du vaccin cette année est différente de l’année dernière. Enfin rien ne garantit les titres résiduels d’antigènes. Il est donc nécessaire de revacci- ner, au plus tard dans un mois.
Que se passe-t-il pour les enfants non vaccinés par le BCG et qui se destineront à une profession médicale ou paramédicale en maladies infectieuses ou pneumologie par exemple ? Le BCG a dé- montré son efficacité chez le jeune enfant mais il n’y a aucune preuve d’efficacité chez l’adulte. Actuelle- ment un certificat de vaccination ou une cicatrice témoignant d’une vaccination est demandé aux profes- sionnels de santé, d’autant plus que le HCSP a recommandé depuis 2010 la levée de l’obligation vacci- nale pour ces personnels. Jusqu’à présent, la situation était assez rare mais conduisait parfois à un BCG avant l’embauche. L’arrêt de commercialisation du Monovax® puis l’arrêt de la vaccination obligatoire datant de 2007… On peut penser que les autorités de santé reviendront sur cette recommandation inutile (voire dangereuse) avant que ces enfants nés après la fin de l’obligation vaccinale ne soient en âge de devenir des professionnels de santé.
Depuis que la forme monodose de Stamaril n’est plus disponible, et que nous utilisons dans les centres de vaccinations du voyageur des flacons multi-doses, plusieurs patients ont reçu par er- reur 1 ml au lieu de 0,5 ml. Y a-t-il un risque d’effets indésirables notamment neurologiques ? Nous n’avons pas retrouvé de données spécifiques, mais… dans la dernière édition du Vaccines (Plotkin et Orenstein) il est mentionné que les études de recherche de dose avaient utilisé des doses très variables (rapport de 1 à 100 du virion atténué !!) sans que des effets indésirables particuliers ne soient signalés. De fait, la dose de vaccin vivant injectée est toujours une petite fraction de la dose nécessaire à induire une immunité. De plus, ce vaccin vivant ne contient qu’une quantité relativement faible de virions qui, une fois injectés, se multiplient jusqu’à atteindre le seuil auquel ils déclenchent les réponses immunitaires mettant fin à la réplication : la marge de sécurité est donc grande et on peut penser qu’une dose double n’entrainera pas d’effets secondaires. Une déclaration en pharmacovigilance s’impose cependant.
Quels vaccins sont sans aluminium ? On m’en demande souvent ! Comment répondre ? Beaucoup de vaccins nécessitent des adjuvants pour être efficaces, le plus fréquemment un sel d’aluminium. Sauf les vaccins vivants (ROR, varicelle, fièvre jaune) capables de déclencher seuls une réaction immunitaire suffisamment forte, les vaccins contre la grippe (qui s’appuient sur une immunité croisée existante déjà avant la vaccination), les vaccins polysaccharidiques (modérément immunogènes) et ceux avec d’autres adjuvants. Refuser l’aluminium signifie donc renoncer à presque tous les vaccins ! Peut-être est-il rassu- rant de rappeler qu’il n’y a pas plus d’aluminium dans un vaccin que dans un litre d’eau potable ? Ou que ces vaccins sont tellement bien tolérés qu’ils sont inclus comme « contrôles négatifs » dans les études cliniques de nouveaux adjuvants ? … pour en savoir plus sur l’aluminium et les vaccins cliquez ici (Lien 3)
Robert Cohen, Nicole Guerin, Joël Gaudelus, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie- Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Emmanuel Grimprel, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Phi- lippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°8-9 Août-Septembre 2013
- Pour votre information : Du fait de la recrudescence des oreillons en France, Infovac a plusieurs fois été questionné sur la manière de faire le diagnostic chez des sujets vaccinés pour lesquels le diagnostic séro- logique (avec dosage d’IgM) est inopérant. La PCR réalisée sur prélèvement salivaire dans les 4 premiers jours de la maladie est la méthode de choix, mais non remboursée. Cet examen est cependant gratuit si l’échantillon est envoyé au CNR. Les kits salivaires «rougeole» mis à disposition par l’InVS dans les ARS peu- vent être utilisés. Les oreillons n’étant pas à déclaration obligatoire, la demande de kits est un peu plus compli- quée et pour l’instant leur utilisation est privilégiée si les cas sont groupés. La fiche devant accompagner le prélèvement est téléchargeable sur le site du CNR (Lien 1).
Les résultats de l’étude rétrospective cas-témoins française (Dauvilliers Brain 2013: 136; 2486) sur les liens entre vaccination pandémique contre AH1N1 (Pandemrix®) et narcolepsie retrouvent le sur-risque identifié chez enfants et adolescents. Par ailleurs, il s’agit de la première étude à étendre ce sur-risque à l’adulte (Lien 2).
Entre Février et Août 2013, des virus de la Polio de type 1 sauvages ont été isolés dans plusieurs dizaines de prélèvements d’eaux usées dans le sud d’Israël témoignant d’une circulation du virus (Lien 3) sans qu’aucun cas de paralysie n’ait été rapporté. Cette transmission est survenue malgré une couverture vaccinale élevée avec le vaccin inactivé injectable (IPV). Pour induire une immunité mucosale et interrompre cette excré- tion virale, les autorités ont mis en place une campagne de vaccination nationale avec le vaccin vivant oral (OPV). Pour éviter tout risque de polio vaccinale, la vaccination OPV n’est recommandée qu’aux enfants ayant déjà reçu 2 doses d’IPV. Cette histoire confirme qu’on en n’a pas fini avec la polio (il ne faut pas baisser la garde !!!) et qu’il est nécessaire de garder des stocks d’OPV en réserve. D’autant plus qu’il y a eu une réappa- rition de cas cliniques (185) dans « la corne de l’Afrique » depuis le début 2013 (Lien 4).
Une étude Californienne récente (Klein Pediatrics Septembre 2013;131;e1716) montre que les adolescents ayant reçu 4 doses de vaccins anti-coquelucheux entiers pendant les 2 premières années de vie, sont net- tement mieux protégés contre la coqueluche que ceux vaccinés avec un vaccin acellulaire : les adolescents vaccinés avec 4 doses de coquelucheux acellulaires couraient un risque 6 fois plus important que ceux ayant reçu 4 doses de coquelucheux entiers, un schéma mixte induisant un niveau intermédiaire de risque. Cette étude souligne la nécessité d’être au clair avec les objectifs de ce programme de vaccination (protection des nourrissons et/ou contrôle de la coqueluche ?) et les moyens de les atteindre.
Le lancement de la campagne de la vaccination contre la grippe devrait avoir lieu dans la deuxième se- maine d’octobre et les vaccins 2013-2014 devraient être disponibles rapidement… Pensez dès maintenant à prescrire les vaccins contre la grippe pour vos patients à risque, en particulier les jeunes enfants la première année de vaccination (avec 2 injections nécessaires à au moins un mois d’écart).
Si vous avez manqué le bulletin InfoVac de Juillet (que vous pouvez télécharger en cliquant sur ce lien (5), nous vous conseillons la lecture d’un excellent rapport du Haut Conseil de Santé Publique (Lien 6), qui fait un point complet sur aluminium et vaccins. Ses conclusions sont non équivoques : Le HCSP « estime que les données scientifiques disponibles à ce jour ne permettent pas de remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium » et « recommande la poursuite des vaccinations conformément au calendrier vaccinal ». Un seul regret : que ce rapport ait été publié en plein été et que la couverture médiatique qu’il méritait n’ait pas été obtenue (ou souhaitée?)…
- Du côté des produits : Pas de problème d’approvisionnement pour l’ensemble des vaccins sauf pour les voyageurs où d’une part les difficultés persistent pour les vaccins contre la typhoïde (Typhim Vi® et Typherix®) et d’autre part le vaccin contre la fièvre jaune ou l’ANSM signale une rupture de stock pour la forme monodose (Lien 7).
- En réponses à vos questions : Je suis un enfant de 7 ans qui va régulièrement à Dieppe en va- cances. Y a-t-il une indication à le vacciner par Bexsero® ? Réponse difficile !!! Depuis 2003, la situation d’hyperendémie dans le département de Seine-Maritime avec une souche B (B:14:P1.7,16) a régressé à la suite de la campagne utilisant un vaccin spécifique (MenBVac®) démarrée en 2006. En 2009, la campagne a été élargie à la région de Dieppe et dans la Somme compte tenu de la diffusion de cette souche. Le 9 sep- tembre 2013, le HCSP a publié deux avis sur cette campagne vaccinale dans la Somme et la Seine- Maritime. La situation est maîtrisée dans certaines zones et la campagne y est arrêtée. Pour une zone résiduelle, Il pré- conise pour les nouveaux sujets à vacciner, la substitution du MenBvac® par Bexsero®. Chez les personnes en cours de vaccination par MenBvac®, son utilisation est poursuivie en l’absence de données d’interchangeabilité entre les deux vaccins. Le Bexsero®, qui dispose d’une AMM européenne depuis Janvier 2013, devrait être disponible avant la fin de l’année.
Robert Cohen, Isabelle Hau, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire- Anne Siegrist.
Bulletin n°7 Juillet 2013
- Pour votre information : Les opposants à la présence d’aluminium dans les vaccins ont organisé ces dernières semaines une campagne médiatique bien orchestrée (grève de la faim, pétition natio- nale, nombreux passages dans les médias audio-visuels notamment du service publique…) pour deman- der un moratoire sur l’utilisation des vaccins à base d’aluminium. A la base de ces manifestations, des groupes anti-vaccinaux extrêmement actifs… Un excellent rapport du Haut Conseil de Santé Publique mis en ligne le 29 juillet 2013 (Lien 1), fait un point complet sur aluminium et vaccins. Ses conclusions sont non équivoques : Le HCSP « estime que les données scientifiques disponibles à ce jour ne permettent pas de remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium », et « Re- commande la poursuite des vaccinations conformément au calendrier vaccinal ».
En outre, le HCSP précise que :
- Les sels d’aluminium sont ajoutés aux antigènes vaccinaux depuis 1920 sans qu’aucun pays ou ins- tance officielle n’ait jamais remis en cause le bien-fondé de cette adjonction ni la sécurité des vaccins ;
- Les publications concernant des séries de cas de myofasciite à macrophages proviennent d’une seule équipe dans le monde (française en l’occurrence) ; le lien entre la vaccination et la présence dans les muscles de granulomes contenant de l’aluminium est reconnu mais aucune étude dans la littérature ne permet d’affirmer le lien de causalité entre les signes cliniques et la présence de granulomes;
- La symptomatologie décrite par cette seule équipe concerne principalement des adultes. Cette symp- tomatologie n’est pas rapportée chez les nourrissons qui pourtant reçoivent proportionnellement plus d’aluminium provenant des vaccins en particulier dans les pays (USA par exemple) qui ont, ou ont eu des schémas vaccinaux comportant un plus grand nombre d’injections ;
- Enfin, d’autres adjuvants sont ou ont été utilisés par le passé. Rien ne montre à ce jour que leur effi- cacité et leur profil de tolérance leur confèrent une balance bénéfice/ risque plus favorable »
InfoVac conseille depuis plusieurs années de pratiquer une deuxième injection de vaccin contre le méningocoque C chez les enfants vaccinés jeunes (avant 5 ans) et qui ont maintenant 10 ans ou plus. En effet, la persistance des anticorps protecteurs ne dépasse pas quelques années et même si la mé- moire immunitaire persiste, sa réactivation est trop lente (4-7 jours) pour protéger contre une infection aussi aiguë qu’une infection méningococcique. Prenant en compte ces données, les autorités sanitaires anglaises, comme les autorités suisses auparavant, recommandent donc maintenant une 2e injection aux adolescents. A quand la même recommandation en France ?
Plusieurs foyers épidémiques d’oreillons ont été signalés dans 4 régions (Aquitaine, Ile-de-France, Nord, Rhône-Alpes) et selon le réseau Sentinelles plus de 13.000 cas ont été répertoriés en 2013. Des adolescents et/ou de jeunes adultes vivant en collectivités ont été principalement touchés. Vous retrou- vez les explications sur les raisons de ces épidémies dans le bulletin InfoVac de Mai 2013 (Lien 2). Le HCSP (Lien 3) ne préconise l’administration d’une troisième dose de ROR uniquement qu’en situation de cas groupés et documentés virologiquement (PCR) d’oreillons dans une collectivité (école, université, internat, caserne, club sportif) et si les sujets étaient vaccinés depuis plus de 10 ans.
- Du côté des produits : Le Menvéo® est de nouveau disponible. Le Tubertest® le sera à partir du 7 Aout. Avaxim 80®, vaccin contre l’hépatite A destiné à l’enfant dès un an, est désormais disponible en pharmacie. Difficultés d’approvisionnement persistantes pour les vaccins contre la typhoïde (Typhim Vi® et Typherix®).
- En réponses à vos questions : La vaccination des enfants contre la varicelle diminue-t-elle le risque de développer un zona à l’âge adulte ? Le vaccin est un vaccin vivant atténué qui reste capable d’atteindre / de persister dans les ganglions dorsaux et de s’y réactiver périodiquement, mais probablement moins souvent que le virus sauvage. Le risque de zona n’est donc pas nul après vac- cination contre la varicelle, mais il diminue : d’une part, la vaccination réduit l’éruption cutanée, un facteur important du risque de zona; d’autre part, l’incidence de zona semble diminuée après vaccination, au moins dans les années suivant la vaccination (Tseng HF, PIDJ 2009). Cette protection contre le zona persistera-telle jusqu’à l’âge adulte ou avancé ? Cela dépendra du maintien d’une immunité cellulaire suf- fisante, et donc de sa réactivation par l’exposition ou la réactivation du virus vaccinal !
Certains parents appliquent de la crème EMLA® avant la vaccination. Est-ce que cela peut avoir un effet négatif sur l’efficacité du vaccin (par exemple avec un vaccin vivant atténué)? C’est surtout une dépense souvent inutile… puisque l’anesthésie est très superficielle, pouvant limiter la douleur liée à la piqure, mais n’influençant guère la douleur liée au volume et/ou au produit injecté en intramusculaire. Du fait de cet impact superficiel, l’EMLA interfère avec les vaccins vivants se répliquant dans la peau (BCG) mais pas avec ceux injectés en sous-cutané ou en intramusculaire.
Robert Cohen, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie-Aliette Dommergues, Véro- nique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°6 Juin 2013
- Pour votre information : La cuvée 2013 des recommandations aux voyageurs du HCSP est dispo- nible en cliquant ici (Lien 1). Les nouveautés pour les vaccinations concernent la rage (nouveau schéma vaccinal), l’encéphalite japonaise (extension des indications chez l’enfant) et les infections à méningo- coques (modifications d’AMM des vaccins conjugués ACYW135). Il faut rappeler que la consultation pré-voyage est l’occasion de mettre à jour tous les vaccins du calendrier. La date de publication de ce document explique qu’il ne tienne pas encore compte des nouvelles recommandations de l’OMS sur la durée de protection après vaccination contre la fièvre jaune. En effet, l’O.M.S. a annoncé que les rap- pels de vaccins contre la fièvre jaune ne sont plus nécessaires (SAGE/WHO recommandations fièvrejaune). Cette conclusion est basée sur :
- l’extrême rareté des échecs vaccinaux (12 cas connus dans le monde sur 600 millions de doses de vaccin distribuées), survenus dans les 5 ans suivant la vaccination, ne faisant pas suspecter une perte d’immunité avec le temps (échec vaccinal primaire plutôt que secondaire);
– la persistance d’anticorps neutralisants pendant des dizaines d’années ;
- la démonstration de l’induction efficace d’une immunité cellulaire forte, capable d’interrompre la réplication virale et donc de protéger même après la disparition des anticorps.
Reste à ce que les pays qui exigent une vaccination obligatoire à l’arrivée des voyageurs appliquent cette recommandation. Les modifications du règlement sanitaire international risquent de prendre du temps… et les rappels décennaux restent nécessaires pour tous ces pays.
Suite à la publication du nouveau calendrier vaccinal, le HCSP a mis à jour les recommandations de pré- vention du tétanos dans les suites d’une plaie (Lien 3) : l’administration d’une dose d’anatoxine téta- nique n’est recommandée que lorsque la personne n’est pas à jour de ses vaccinations selon le nouveau calendrier vaccinal. Si la plaie est majeure ou susceptible d’avoir été contaminée par des germes d’origine tellurique, l’administration d’une dose d’immunoglobulines complète la prévention.
Le journal télévisé 19/20 de France 3 du 11 Juin a diffusé un reportage à sensation incluant les témoi- gnages de patients présentant des symptômes qu’ils attribuent à la myofasciite à macrophages. Info- vac rappelle que si les images histologiques d’infiltration de macrophages persistant au site d’injection ne font pas de doute, les études cliniques, biologiques et surtout épidémiologiques entreprises pour identifier une association éventuelle entre cette image histologique et une maladie systémique sont restées néga- tives et qu’à ce jour aucune autorité de santé dans le monde n’a reconnu un lien causal (Pour en sa- voir plus : Siegrist / Archives de pédiatrie 2005 ; 12 :96–101 et rapport de l’académie de médecine Lien 4)
- Du côté des produits : Le Menvéo® et le Genhevac B® sont indisponibles pour au moins un mois. Le Tubertest® est aussi indisponible en ville. En cliquant ici (Lien 5) vous verrez les stratégies de rem- placement proposées par InfoVac. Des difficultés d’approvisionnement persistent pour les vaccins contre la typhoïde (Typhim Vi® et Typherix®) dont l’utilisation est réservée aux centres de santé du voyageur.
- En réponses à vos questions : Avant la publication du nouveau calendrier, j’avais prescrit des pentavalents prévus pour mes patients de 3 mois. Maintenant je me retrouve avec de nombreuses doses de pentavalents dans mon réfrigérateur. Comment ne pas les gaspiller ? Ces doses sont uti- lisables pour ceux qui ne désirent pas être vaccinés contre l’hépatite B, ceux nés de mère porteuse d’Ag HBs, ayant reçu vaccination hép B à la naissance et 1 mois, ceux auxquels 3 doses restent recomman- dées du fait d’une immunogénicité moindre (prématurés ≤32 semaines, drépanocytaires…). De plus, ces vaccins peuvent être utilisés pour la vaccination des enfants de 6 ans (sans utiliser le flacon de poudre qui contient la valence H. influenzae b) : la seringue pré-remplie équivaut à un tétravalent.
Les vacances approchant, plusieurs nourrissons auront 2 mois pendant qu’ils seront en va- cances. Avec le nouveau schéma vaccinal, vaut-il mieux leur faire la première dose d’hexa ou pen- tavalent et Prevenar® avant 2 mois ou au retour (ils auront plus de 3 mois…) ? Vous pouvez vacci- ner dès la 7e semaine de vie (jour 43 !). Sinon, il vaudra mieux attendre le retour de vacances ou envisa- ger une vaccination sur le lieu des vacances.
Pour quels vaccins faut-il faire un rappel supplémentaire lorsque les 3 premières doses de vaccin ont déjà été données mais avec des intervalles courts (quelques semaines) ? Il est indispensable pour la maturation de l’immunité mémoire de respecter un intervalle d’au moins 4 mois entre l’avant- dernière et la dernière dose. Un rappel supplémentaire (4e dose) est donc nécessaire pour les vaccins non-vivants devant induire une protection prolongée (années) : c’est le cas pour diphtérie, tétanos, coque- luche, polio, Hib, PCV, HPV, hépatites A et B, encéphalite à tiques et rage… Un schéma rapide n’incluant pas un intervalle d’au moins 4 mois avant la dernière dose ne devrait donc être utilisé qu’exceptionnellement (voyageurs).
Claire-Anne Siegrist, Véronique Dufour, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Jean Beytout, Marie- Aliette Dommergues, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pin- quier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Robert Cohen.
Bulletin n°5 Mai 2013
- Pour votre information : Le nouveau calendrier 2013 a suscité de très nombreuses questions, no- tamment concernant le nombre de doses à donner aux prématurés (actuellement sans recommandation spécifique). La réponse est complexe et fait intervenir différents paramètres. Les réponses anticorps des prématurés (d’autant que la prématurité est grande) restent moins bonnes même après 3 doses de vaccin, de manière plus ou moins significative selon les études et les valences, suggérant de rester à un schéma 3 doses (2-3-4 mois). Cependant, les conséquences épidémiologiques de cette moindre immunogénicité ne sont pas démontrées et pourraient être minimisées par l’immunité de groupe. Les grands prématurés (≤ 32 semaines) constituent un groupe à risques élevés pour coqueluche, Hib et pneumocoque. Ils n’ont prati- quement plus d’anticorps maternels à l’âge de 3 mois et sont ceux dont les réponses immunitaires sont les moins bonnes. Dans un contexte de recrudescence de la coqueluche et d’incertitudes sur la durée de pro- tection par les vaccins acellulaires, InfoVac recommande de rester à un schéma en 3 doses (2-3-4 mois) pour les prématurés < 32 semaines, pour le vaccin pneumococcique conjugué et pour les hexavalents ou pentavalents. Les facteurs essentiels de la prévention des coqueluches graves étant, outre la mise à jour de la vaccination de l’entourage, l’administration précoce (dès la 6ème-7ème se- maine d’âge chronologique) d’une, voire 2 doses avant la sortie de l’hôpital à chaque fois que c’est pos- sible, en fonction de l’âge gestationnel et de la durée d’hospitalisation.
Des épidémies et des cas sporadiques d’oreillons survenus chez des adolescents et adultes ayant reçu
2 doses de ROR sont signalés dans différentes régions, un phénomène déjà décrit (Plotkin PIDJ 2013 ;32 :381). Un changement dans les génotypes des virus sauvages circulants ne semble pas en cause, mais plutôt une diminution de l’immunité (contrairement à la rougeole et la rubéole) : avec le temps, 5 à 20% des adolescent/adultes vaccinés deviennent séronégatifs pour les oreillons, même après 2 doses. Un phé- nomène probablement lié au choix de souches ourliennes très atténuées, donc mieux tolérées mais aussi moins immunogènes (Latner Clin Vacc Immunol 2011) ! L’immunité cellulaire persistante continue de proté- ger en partie (30-70%) des complications (orchites), même en cas de parotidite. En cas d’épidémie, une dose supplémentaire peut être envisagée pour les cas contacts, 90% montant alors leurs anticorps sans que l’efficacité réelle de cette stratégie n’ait été démontrée.
Une fausse rumeur a couru concernant le déremboursement par la sécurité sociale de l’Infanrix Hexa®… En fait, l’information parue dans le Journal Officiel du 2 mai dernier concernait une présentation (BIOSET) qui n’est pas commercialisée en France ! Pas d’inquiétude, donc…
Des recommandations sur la vaccination des patients immunodéprimés (Lien 1) viennent d’être publiées par le HCSP. Loin de pouvoir s’appliquer individuellement à tous les patients immunodéprimés, ce docu- ment permet de comprendre les enjeux et les lignes directrices de la vaccination de ces patients. N’hésitez jamais à contacter les médecins spécialistes qui suivent ces patients et… les experts InfoVac.
Selon le BEH n°19 du 21 mai (Lien 2), le nombre des nouveaux cas d’hépatites B aiguës symptoma- tiques en France est estimé entre 1 021 et 1 622 cas/an, soit une incidence entre 1,6 [IC95%:1,2-2,0] et 2,5 [IC95%:1,8-3,2] pour 100 000 habitants. Faut-il rappeler que 5-10% de ces patients courent un risque d’hépatite chronique et que la vaccination permet d’éviter tout cela ? Vaccinons !!
- Du côté des produits : Le Menvéo® est indisponible pour plusieurs mois. Le Tubertest® est indis- ponible en ville pour plusieurs mois (Lien 3) : les stratégies de remplacement proposées par InfoVac sont disponibles en cliquant ici (Lien 4). Des difficultés persistent pour les vaccins contre la typhoïde (Typhim Vi® et Typherix®) : leur utilisation est donc réservée aux centres de vaccination des voyageurs.
- En réponse à vos questions : J’ai plusieurs enfants âgés maintenant de 15 ans qui ont reçu un Revaxis® à 11 ans parce qu’ils avaient reçu un Tétravalent à 6 ans du fait des ruptures fréquentes de stock de DTPolio® à cette époque. Doit-on attendre 25 ans pour leur faire leur rappel dTCaP ? Non !!! Différentes études ont montré qu’après un rappel DTCaP effectué à 5-6 ans aux USA (5 doses !!!), la pro- tection contre la coqueluche s’effritait d’année en année (Tarlof Pediatrics 2013;131:e1047). Il est difficile d’imaginer que ces patients seraient protégés pendant 20 ans… si bien qu’un rappel s’impose !
Dans les recommandations du Haut Conseil de Santé Publique sur la conduite à tenir dans l’entourage d’un patient atteint de coqueluche certaine, il est dit que l’antibioprophylaxie doit être proposée à tous les enfants non ou mal vaccinés (ayant reçu moins de 3 ou 4 doses selon l’âge) ou ceux dont la dernière vaccination date de plus de 5 ans. Cette stratégie est-elle toujours valable quand on sait la durée de protection plus courte et le changement du calendrier vaccinal ? Effecti- vement, ces recommandations devront être revues. Un schéma 2+1 complet ainsi qu’un délai de moins de 3 ans depuis la dernière dose, apparaissent des déterminants plus raisonnables… à suivre !!!
Robert Cohen, Emmanuel Grimprel, Pierre Bakhache, Pierre Bégué, Marie-Aliette Dommergues, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°3 Mars-Avril 2013
- Pour votre information : Le nouveau calendrier vaccinal 2013 est désormais officiel et sera dis- ponible dans le prochain bulletin épidémiologique hebdomadaire. Sa complexité et son formalisme né- cessitent des simplifications et des éclaircissements. InfoVac a donc préparé, pour vous, un calendrier vaccinal pratique résumant les principaux changements et leurs motivations (Lien 1). En cliquant sur ce lien vous aurez aussi accès à un diaporama sur ce calendrier (Lien 2).
En effet, la refonte profonde du calendrier vaccinal est caractérisée par :
- Une diminution du nombre d’injections (suppression des injections de vaccins à l’âge de 3 mois et 16 ans) en conservant une protection tout aussi bonne contre les maladies concernées.
- Un rappel supplémentaire contre la coqueluche à l’âge de 6 ans, avec maintien du rappel à 11
- Pour les enfants en collectivité et en dehors d’une période d’épidémie de rougeole, un retour à l’âge de 12 mois pour le 1er
- L’avancement de l’âge de la vaccination contre HPV à 11 ans au lieu de 14
- Pour les adultes, des injections de rappels plus espacées (20 ans) et à des âges fixes (25 ans, 45 ans, 65 ans puis tous les 10 ans après……………………………………… ) devant faciliter la prise en charge.
Dites-nous ce qui vous aiderait à appliquer au mieux ces changements pour vos patients !
La Semaine Européenne de la vaccination aura lieu du 20 au 27 Avril 2013
Son thème principal est : Vaccination, êtes-vous à jour ? A cette occasion, l’INPES a édité de nom- breux documents disponibles sur son site notamment sur le nouveau calendrier vaccinal.
Un nombre relativement important (près de 10%) des 2000 questions envoyées chaque année à InfoVac concerne des erreurs vaccinales. Pour vous aider à prévenir ces erreurs, InfoVac met à votre disposition un document que vous pouvez télécharger en cliquant ici (Lien 3).
- Du côté des produits : Retour à la normale pour les approvisionnements d’Infanrix-Quinta®. Des diffi- cultés d’approvisionnement persisteront jusqu’en milieu d’année pour les vaccins contre la typhoïde Ty- phim Vi® et Typherix®. En attendant, la DGS a réservé leur utilisation aux centres de santé du voyageur et limité les indications aux personnes les plus à risque.
- En réponses à vos questions. Des patients m’ont parlé d’une association entre vaccination grippe et narcolepsie. Qu’en est-il ? Des observations finlandaises ont éveillé les premiers soupçons d’une augmentation du risque de narcolepsie après vaccination d’enfants entre 4 et 18 ans avec le vaccin adjuvanté AS03 (Pandemrix®) administré durant la pandémie grippale de 2009-2010 (Nohynek H, Plos One 2012). Dans son édition du 02.2013, le BMJ publie une analyse rétrospective britannique évaluant ce risque à 1.74 – 1.92 sur 100’000 vaccinés (Miller E, BMJ. 2013). Ce résultat renforce les soupçons fin- landais d’une relation de cause à effet avec la vaccination même si les facteurs confondants comme la
grippe pandémique elle-même (multipliant par 3 le risque de narcolepsie en Chine) et/ou une surveillance accrue conduisant à des diagnostics plus précoces restent possibles. Les études continuent, nous vous tiendrons au courant !
Quel est le délai minimum entre les 2 doses pour la vaccination varicelle : 1 ou 2 mois? Le délai varie dans l’AMM, en fonction des essais cliniques effectués par les producteurs : Varilrix® 6 à 10 se- maines, Varivax® 4 à 8 semaines ; en pratique, un délai minimum d’un mois est acceptable.
Un nourrisson de 2 mois part en Angleterre pour des vacances prochainement où je sais que la vaccination contre le Méningo C est recommandée dès les premiers mois de vie. Est-il conseillé de réaliser chez cet enfant un vaccin Meningo C avant son départ? Non !!! Même si les calendriers de certains pays prévoient une couverture précoce contre cette bactérie, ce n’est pas nécessaire pour des vacances… Le problème serait différent s’ils allaient vivre définitivement De plus, il est raisonnable
de penser que la bonne couverture vaccinale va contribuer à sa protection.
Merci pour les conseils d’Infovac qui sont très utiles à ma pratique ! Est-ce qu’ils sont considérés comme des recommandations officielles ? Non ! L’objectif d’Infovac est de répondre de manière indi- viduelle aux professionnels ayant une question précise pour une situation précise. ce que les autorités
de santé ne peuvent pas faire. Les experts Infovac s’expriment en leur nom, sous leur propre responsabi- lité professionnelle, et donc avec une liberté plus grande permettant de tenir compte de plus de données. Les questions qui nous semblent les plus utiles sont reprises dans nos bulletins… où nous essayons tou- jours d’exprimer comment nos avis d’experts se distinguent des recommandations officielles.
Robert Cohen, Marie-Aliette Dommergues, Pierre Bakhache, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Pierre Bégué, Jean Beytout, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Didier Pinquier, Phi- lippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Brigitte Virey, Catherine Weil-Olivier, Claire-Anne Siegrist.
Bulletin n°2 Février 2013
- Pour votre information : Le nouveau calendrier vaccinal (une révolution et de vraies avancées pour les vaccinateurs qui s’en réjouissent) devrait être officialisé en Avril. Déjà, ses grands axes ont été sug- gérés dans différents textes officiels ou prises de position dans la presse :
- Schéma 2+1 (2-4-11 mois) pour les hexa ou pentavalents, comme le vaccin pneumococcique conjugué
- Rappel coquelucheux acellulaire supplémentaire à 6 ans (nécessité par l’épidémiologie de la coque- luche et la durée de protection des vaccins acellulaires)
- Maintient du rappel DTPCoqueluche acellulaire à 11-13 ans
- Suppression du rappel diphtérie-tétanos-polio à l’âge de 16 ans
- Renforcement de la prévention du cocooning autour des très jeunes nourrissons
- Avancement de l’âge de la vaccination HPV à partir de 11 ans
- Injections de rappel chez l’adulte plus espacées et guidées par l’âge plus que par la date de la dernière injection, souvent inconnue… A suivre, donc, pour en connaître tous les détails !
Le rapport de la cour des comptes sur la politique vaccinale de la France est maintenant disponible. Ce rapport de grande qualité souligne plusieurs faiblesses de la politique actuelle et fait des propositions pour l’améliorer :
« Les objectifs vaccinaux établis dans une perspective quinquennale… ont été définis de manière trop uniforme et leur degré de réalisation a été décevant. »
« Les points noirs sont le très faible taux de vaccination contre l’hépatite B et l’insuffisance des primo- vaccinations ROR qui distinguent négativement notre pays dans les comparaisons internationales. »
« La coexistence de vaccinations obligatoires et de vaccinations recommandées peut induire dans l’esprit du public un doute sur l’opportunité des secondes. »
« Aligner les régimes d’indemnisation des vaccinations obligatoires et recommandées à condition que les dommages puissent être strictement imputés à la vaccination… »
« Malgré leurs spécificités (…), les vaccins ne font pas l’objet d’une procédure de fixation de leur prix de vente différente de celle qui s’applique aux autres médicaments »
« L’essentiel des vaccinations est réalisé par les médecins libéraux qui en représentent entre 80 % et 90 %. L’efficacité de leurs interventions gagnerait à une amélioration de la connaissance des situations vaccinales par la généralisation du carnet de santé électronique. »
« La promotion de la vaccination et des vaccins relève essentiellement de l’INPES dont elle ne repré- sente cependant qu’une faible partie des dépenses. Son action en ce domaine s’articule autour de deux axes majeurs, la semaine de la vaccination et les campagnes consacrées à la rougeole. »
« En tout état de cause, la limitation des moyens publics ne permet pas de faire facilement l’économie d’une mobilisation des ressources des firmes pharmaceutiques, malgré les difficul- tés réelles qu’elle recèle. »
« Pérenniser la présence sur internet d’un discours public favorable aux vaccinations. »
« Les sites publics comportent des informations très institutionnelles, peu de réponses pra- tiques… et pas d’argumentaire pour contrebalancer la propagande anti-vaccinale. Aucun lien n’est recommandé vers des sites tels qu’infovac.fr (conseils experts aux professionnels) ou mes- vaccins.net (carnet de vaccination électronique). »
Dont acte…et si pour une fois un rapport de la cour des comptes était suivi… on peut rêver, non ?
- Du côté des produits : Nimenrix®, vaccin conjugué contre les méningocoques ACYW135 (dès 12 mois) est disponible dans les centres de vaccinations internationaux publics et privés. Il devrait l’être éga- lement en pharmacie dans le courant de l’année 2013. Un nouveau vaccin Hexavalent (DTP Coq acel- lulaire, Hib & hépatite B) Hexyon ® de SP-MSD a obtenu un avis favorable du CHMP : l’AMM devrait être confirmée dans les 2 mois. Les tensions dans les approvisionnements d’Infanrix-Quinta® devraient être résolu courant Des difficultés d’approvisionnement persistent pour les vaccins contre la typhoïde, le retour à la normale n’étant pas prévu avant le milieu d’année. En attendant, leur utilisation est réservée aux centres de santé du voyageur et les indications limitées aux personnes les plus à risque.
- En réponses à vos questions. Deux adolescentes doivent partir en avril au Sénégal. Leur méde- cin vient de les vacciner contre le Méningo C il y a quelques jours. Peut-on tout de même leur donner un vaccin tétravalent conjugué? OUI !! La vaccination contre les méningocoques ACYW135 est recommandée, devrait être réalisée au moins 10 jours avant le départ et son efficacité / sa tolérance ne devraient pas être influencées par une vaccination récente contre les méningocoques C.
Robert Cohen, Pierre Bégué, Jean Beytout, Pierre Bakhache, Marie-Aliette Dommergues, Véro- nique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, Brigitte Virey, François Vie le Sage, Catherine
Bulletin n°1 Janvier 2013
- Pour votre information : Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande désormais la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) des filles à partir de 11 ans (Lien 1) : le remboursement devrait suivre rapidement. La faiblesse de la couverture vaccinale (qui compromet l’ob- tention d’une immunité de groupe) et l’évolution des connaissances (Lien 2) ont amené le HCSP à réviser ses recommandations. Le HCSP recommande que « toute opportunité, y compris le rendez-vous vaccinal de 11-14 ans, soit mise à profit pour initier la vaccination », avec une possibilité de co-administration avec un autre vaccin. La vaccination n’est donc plus sous-tendue par la notion d’âge de début de l’activité sexuelle. L’âge du rattrapage est limité à 19 ans révolus.
Nous vous conseillons le dernier rapport de l’Institute of Medicine (IOM) (Lien 3) sur la sécurité des programmes de vaccinations infantiles. Le comité conclut, après une évaluation rigoureuse, qu’il n’y a aucune preuve scientifique que les programmes de vaccination des enfants entrainent le développe- ment de maladies auto-immunes, d’asthme, d’hypersensibilité, de convulsions, d’épilepsie, de troubles de développement, d’apprentissage ou de l’attention. De quoi mieux répondre aux parents hésitants…
La Commission européenne a autorisé l’utilisation du Bexsero® (premier vaccin contre les méningo- coques de sérogroupe B) chez les sujets âgés de 2 mois et plus (Lien 4). Le HCSP devrait émettre des recommandations d’utilisation de ce nouveau vaccin dans les prochains mois.
Les vaccins devant être administrés par voie intramusculaire doivent être injectés dans la cuisse pour les nourrissons et dans le deltoïde pour les grands enfants. Le passage de la « cuisse à l’aile » se fait sur des critères de poids (autour 10 kg), d’âge (1 ou 2 ans), d’acquisition de la marche… Une étude ré- cente (Jackson Pediatrics 2013 Jan 14) montre qu’entre 12 et 36 mois, l’injection de vaccin pentavalent dans l’épaule entraine un risque modestement plus élevé (risque relatif 1.88 [IC 95%1.34-2.65]) de réac- tions locales suffisamment visibles pour conduire à une consultation.
L’efficacité de la vaccination antigrippale varie d’une année à l’autre en fonction de nombreux para- mètres dont l’adéquation du vaccin avec les souches circulantes et le moment où se produisent les épi- démies. Une étude préliminaire américaine (MMWR 62 :N°2 18 Janvier 2013) a essayé d’évaluer préco- cement l’efficacité de la vaccination contre la grippe saisonnière pour 2012-2013 en cours. L’efficacité est moyenne (62% [IC95% 51-71]), un peu meilleure pour les virus B que A (H3N2) (70% versus 55%).
Suite aux polémiques autour de la vaccination contre l’hépatite B, de nombreux adultes ou adolescents n’ont pu bénéficié d’une vaccination complète. Une étude du Centre de vaccination de Strasbourg (BEH Janvier 2013 Lien 5) montre que malgré un intervalle de temps moyen ≥ 7 ans depuis la 2e dose, plus de 90% des patients répondent à la 3e dose et 85% avec des anti-HBs > 100 UI/L. Il est donc toujours temps !
- Du côté des produits : Tension dans les approvisionnements d’Infanrix-Quinta®. Des difficultés d’approvisionnement persistent pour les vaccins contre la typhoïde Typhim Vi® et Typherix®, le retour à la normale n’étant pas prévu avant le milieu d’année. En attendant, la DGS a réservé leur utilisation aux centres de santé du voyageur et limité les indications aux personnes les plus à risque (Lien 6).
- En réponse à vos questions: Une jeune femme enceinte de 33 semaines a reçu par erreur une injection de vaccin dTPCa. Y a-t’il un risque ? Non !!! On peut complètement la rassurer même si, actuellement, il n’y n’a pas encore en France de recommandation chez la femme enceinte. Tous les vac- cins inactivés (donc sans risque infectieux) peuvent en effet en théorie être administrés chez la femme enceinte. Les données sur les vaccins tétaniques, diphtériques et poliomyélitiques sont rassurantes quel que soit le terme. Les données concernant les vaccins acellulaires sont également très rassurantes bien que moins nombreuses. En effet, la vaccination contre la coqueluche est maintenant recommandée aux USA et en Angleterre à partir de 20 SA chez les femmes enceintes non récemment vaccinées, dans le but de protéger la mère mais également son enfant dès le 1er mois de vie en augmentant le transfert des anticorps maternels et la protection autour du nouveau-né.
Quelle est la conduite à tenir à la suite d’une injection partielle à 3 mois d’un pentavalent (au maximum à moitié) due à une désinsertion de l’aiguille ? L’enfant a reçu par ailleurs des doses complètes d’hexavalent à 2 et 4 mois. Il n’est pas nécessaire de faire une dose supplémentaire. En effet, le schéma de vaccination en 2 doses espacées de 2 mois avec un rappel précoce à 12 mois est validé et utilisé dans les pays scandinaves et en Italie – et nous l’espérons bientôt en France.
InfoVac vous renouvelle ses meilleurs veux pour 2013
Robert Cohen, Marie-Aliette Dommergues, François Vie le Sage, Pierre Bégué, Jean Beytout, Pierre Bakhache, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Emmanuel Grimprel, Nicole Guérin, Isabelle Hau, Didier Pinquier, Philippe Reinert, Olivier Romain, Georges Thiebault, Brigitte Virey, Catherine