T comme « Trois doses » de vaccin

J’entends de plus en plus souvent parler d’une troisième dose de vaccin contre la COVID-19. Que faut-il en penser ? L’administration d’une 3ème dose pourrait s’envisager dans quatre situations différentes. La première, effective dès maintenant, est celle des sujets immunodéprimés profonds (greffés, CD20…) qui doivent recevoir la troisième injection au moins 1 mois après la deuxième dose. De même, les sujets de plus de 80 ans, notamment en EHPAD, et qui ont été vaccinés dès le début d’année 2021 peuvent dès maintenant bénéficier d’une troisième dose qui agirait cette fois comme un rappel. La deuxième situation est de proposer une 3ème dose aux personnes âgées de plus de 65 ans ou à risque de COVID-19 qui ont une réponse immunitaire moins forte, afin d’augmenter leur taux d’anticorps dans un contexte de généralisation de variants moins sensibles aux vaccins. La troisième situation envisageable serait de proposer les vaccins actuels 6 mois après la deuxième dose en population générale, pour les mêmes raisons et pour diminuer la circulation des variants. Pour l’instant la HAS n’est favorable à l’administration d’un rappel pour les sujets moins de 65 ans, uniquement pour les soignants.

Avancer la troisième dose as-t-il des inconvénients ? Possiblement OUI, mais il a aussi des avantages. Pour les vaccins non vivants connus (diphtérie, tétanos, Polio, hépatite B, pneumocoque…), l’effet « booster » maximal (forte augmentation des titres anticorps, allongement de la persistance des anticorps et amélioration de l’affinité de ceux-ci pour les antigènes) était obtenu après un délai minimal de 5 à 6 mois. Avec l’arrivée des variants Omicron et la forte augmentation de l’efficacité après la 3ème dose effectuée dès 3 mois après la 2ème dose, de nombreux pays ont réduit le délai entre le deuxième et la troisième dose à 3 mois pour réduire le poids de la vague « omicron ». D’autres comme la Suisse ne souhaite pas descendre le délai en dessous de 4 mois. La HAS c’est prononcé pour un délai de 3 mois en précisant que c’est pour des raisons épidémiologiques et le gouvernement l’a suivi ces derniers jours.