R comme « Rappel, 3ème dose ou Booster »

Comment faut-il appeler la dose proposée maintenant en plus du schéma vaccinal initial ? InfoVac préfère le terme anglo-saxon « booster » (amplificateur) à celui de 3ème dose ou de rappel pour plusieurs raisons :

  • Les sujets préalablement infectés n’ont pas besoin de 3ème dose : le cumul maladie plus une dose de vaccin (à condition que le délai entre les deux soit supérieur à 3 semaines) est au moins aussi immunisant que 2 doses en primo-vaccination.
  • Un schéma en 3 doses avec un espacement > 5-6 mois entre la seconde et la 3ème dose, est plus immunisant qu’avec un délai plus court.
  • Le terme « rappel » tel qu’il est utilisé en français n’évoque ni la notion d’un meilleur taux d’anticorps obtenu (plus élevé qu’avec le schéma initial), ni la persistance des anticorps probablement plus longue, ni leur meilleure affinité.
  • Le bon terme est celui de « booster » qui souligne bien l’effet amplificateur de la réponse immunitaire laissant augurer d’une protection plus efficace et plus prolongée.

Une étude Israélienne confirme l’excellente efficacité du booster (sur les hospitalisations et les formes sévères) comparativement au schéma vaccinal initial effectué 5 à 6 mois avant : 93% (IC95% ; 88-97).

Le rappel (booster) est-il nécessaire en période de circulation du variant Omicron ? Oui !!! Même si l’efficacité de la vaccination est médiocre vis-à-vis du variant Omicron par rapport aux VOC précédents, de nouvelles données, en provenance des USA confirment et précisent les données anglaises en vie réelle de bonne efficacité d’un schéma complet vis-à-vis des infections graves dues à ce variant (cf NL33). Une analyse rétrospective cas-contrôle (JAMA) a été conduite sur 70 000 tests réalisés chez des adultes ayant des symptômes d’infection. A partir des données vaccinales comparées entre les groupes PCR positive (N=23 000, dont 13 000 Omicron) et PCR négative (N=47 000), il apparait que le risque d’infection Omicron était 3 fois moindre parmi les personnes vaccinées avec 3 doses de vaccin ARNm (rappel réalisé à au moins 6 mois de la 2ème dose) versus 2 doses : aOR = 0,34 (IC95%, 0,32-0,36). Une autre étude de même méthodologie (Nature), focalisée sur le vaccin ARNm de Moderna et menée à partir de 27 000 PCR positives dont 84 % à Omicron a montré que l’efficacité de 2 doses contre l’infection à Omicron était de 44,0 % (IC95%, 35,1-51,6) à 14-90 jours et diminuait rapidement ensuite. L’efficacité de 3 doses était également significativement moins bonne que vis-à-vis de l’infection Delta, et évaluée à 71,6 % à 14-60 jours et 47,4 % au-delà. En termes de protection contre l’hospitalisation, l’efficacité de 2 doses était de 84,5 % (23,0-96,9) et l’efficacité de 3 doses était excellente : 99,2 % (76,3-100).