M comme « Myocardite »

Les vaccins à ARNm augmentent-ils le risque de myocardites ou péricardites aiguës (MPA)? Oui !!! Les MPA sont « naturellement » des maladies rares (incidence annuelle attendue aux alentours de 1/100.000 chez l’enfant). On considère qu’il s’agit le plus souvent de maladies qui surviennent au décours d’une maladie virale, majoritairement chez les adolescents (pic entre 15 et 18 ans) et 7 fois sur 10 chez les garçons.

Des cas MPA d’évolution favorable au décours de l’administration de vaccins à ARNm ont été rapportés. En Israël, où le programme de vaccination a débuté il y a 11 mois, le risque de myocardite-péricardite après Comirnaty® a été bien décrit.

Plusieurs autres publications (1,2,3,4) en soulignent les caractéristiques cliniques :

  • L’incidence en post-vaccination (comparée à celle des MPA « naturelles ») est significativement augmentée uniquement chez les sujets jeunes.
  • Elles affectent principalement des jeunes de sexe masculin âgés entre 12 et 30 ans.
  • Elles surviennent majoritairement après la seconde dose vaccinale, généralement dans un délai de 2 à 7 jours après cette dernière.
  • Elles associent de façon variable douleurs thoraciques, palpitations, syncope, tachypnée, fièvre, frottement péricardique, vomissements, anorexie, léthargie.
  • Les examens complémentaires (ECG, Échographie, troponine) permettent le diagnostic.
  • A court et à moyen terme, elles paraissent bénignes. Cependant pratiquement tous les patients ont été hospitalisés (souvent de principe) et la plupart ont été traités par corticothérapie et/ou anti-inflammatoires et/ou immunoglobulines.

Leur incidence pour les 12-17 ans est estimée aux USA pour la deuxième dose de vaccin entre : 1/15.000 et 20.000 chez les garçons et 1/100.000 à 1/150.000 chez les filles

Le Spikevax® est plus susceptible d’en provoquer que le Comirnaty® expliquant que le vaccin de Moderna n’est plus recommandé avant l’âge de 30 ans en France.

Les MPA post-vaccinales sont maintenant reconnues par les agences sanitaires américaines et Européennes comme un évenement indésirable lié aux vaccins à ARNm.

Ces résultats (en attendant des données plus complètes) doivent amener les autorités à préciser :

  • L’importance de la sérologie au moment de la première dose (par un TROD sérologique) pour les sujets jeunes, chez lesquels prédominent de nombreuses formes pauci ou asymptomatiques : si une dose est suffisante, autant n’en faire qu’une.
  • La sensibilisation des médecins pour dépister tôt les MPA post-vaccinales car les signes initiaux sont relativement modestes.