M comme « Mutation »

Les variants inquiétants (VOC) comportent tous des dizaines de mutations, et le plus souvent on ne parle que de celles qui touchent la spike. Les autres ne jouent aucun rôle pour rendre le virus plus transmissible ? Non !!! Les mutations touchant la partie la plus fonctionnelle de la spike ont été considérées comme celle qui avaient le plus grand impact sur l’augmentation de la pathogénicité du SRARS-CoV-2. Ce n’est peut-être pas complètement vrai. En effet, une étude anglaise montre qu’une ou deux des 23 mutations du variant permet d’affecter la réponse immune de l’hôte en réduisant la production d’interféron , le rendant transitoirement invisible au système immunitaire en lui permettant de produire de plus grosse quantité d’un gène appelé Orf9b dont la protéine se fixe sur un récepteur protéique humain (Tom70) limitant la libération d’interférons et réduisant la réponse immunitaire.

Les mutations du virus (en particulier les variants) peuvent-elles affecter l’efficacité des vaccins SARS CoV-2 ? OUI des mutations touchant des régions de la spike peuvent compromettre l’immunité vaccinale. Les données fournies par les firmes sur la capacité des sérums de sujets vaccinés à inhiber les variants sont plutôt rassurantes. Les anticorps induits par la vaccination sont dirigés contre les souches ancestrales qui ont été choisies pour sélectionner les ARNm présents dans les vaccins. Ils ont naturellement plus d’affinité pour la « spike » des souches ancestrales que pour celles des variants. Il faut donc pour les « neutraliser » des taux d’anticorps plus élevés, mais qui restent inférieurs à ceux qui sont obtenus dans les semaines qui suivent la 2ème dose et plus encore à ceux retrouvés après le booster. De nombreuses études en Angleterre, au Qatar, en Israël montrent que globalement

  • les vaccins protègent beaucoup mieux des formes graves que des formes bénignes ou de la transmission
  • Les sujets jeunes sont mieux protégés que les plus âgés
  • L’efficacité s’érode avec le temps

Il y a peu de chances que l’on ait un jour un variant pour lequel les vaccins n’exerceront aucune protection et qui bénéficie d’une haute transmissibilité.