E comme « Échec de vaccination »

Que faudra-t-il proposer aux patients qui, malgré une première dose de vaccin, ont fait une COVID-19 ? Il n’y a pas de réponse fondée sur des preuves. Après une dose de vaccin dans les études initiales avec les souches qui prédominaient au début de l’épidémie, si dans les 10 premiers jours aucune protection significative n’est observée, après ce délai, le taux de protection était estimé à 80% pour les vaccins à ARNm (avec des intervalles de confiance étroit). L’attitude la plus raisonnable pour eux est de les considérer comme des patients ayant fait la COVID-19 et de leur proposer une dose complémentaire de vaccin 5 à 6 mois après la maladie.

Le fait d’être vacciné diminue-t-il le risque de transmission en cas d’échec vaccinal ? OUI !!! Avant l’émergence d’omicron, plusieurs études avaient montré qu’être vacciné réduisait le risque d’être infecté mais ne l’éliminait pas. Peu d’études avaient évalué l’impact direct de la vaccination sur le risque de transmission si la personne vaccinée développait la Covid-19. Une étude anglaise avait évalué ce risque en comparant plus de 57 000 contacts de 24 000 ménages dans lesquels un cas confirmé en laboratoire avait été identifié chez une personne vaccinée, avec près d’un million de contacts de cas positifs chez des personnes non vaccinées. Les individus infectés 3 semaines après avoir reçu une dose d’un vaccin Pfizer-BioNTech ou AstraZeneca étaient entre 38 % et 49 % moins susceptibles de transmettre le virus à leurs contacts vivant sous le même toit que ceux qui n’étaient pas vaccinés. La protection a été observée à partir de 14 jours après la vaccination, avec des niveaux de protection similaires quel que soit l’âge des cas ou celui des contacts. Le domicile est un lieu à haut risque de transmission ; cette étude fournit des preuves de l’impact des vaccins sur la prévention de la transmission. Des résultats similaires peuvent être attendus dans d’autres contextes présentant des risques de transmission similaires, tels que les logements partagés, les EPHAD ou les prisons. Même pour le variant ∂ pour lequel les vaccins sont un peu moins efficaces, des données similaires existent.

Les patients qui ont été vaccinés et qui ont présenté un échec de vaccination ont-ils le même profil de présentation clinique ? Non !!! On connaissait la grande efficacité des vaccins contre le SARS-CoV-2 en particulier des vaccins à ARNm pour prévenir la maladie COVID et la transmission. Cependant cette efficacité n’était pas à 100 % et des échecs sont rapportés. Une étude du CDC a étudié le profil clinique de ces échecs comparé aux cas survenus sans vaccination. La charge virale était inférieure en moyenne de 40%, le risque de fièvre inférieure à 59%, et la durée de la maladie inférieure de 2,3 jours. Toutes ces différences étaient significatives.

Quel est le profil des patients qui ont présenté une forme grave de COVID malgré 2 doses de vaccin ? Une étude Israélienne avait décrit une cohorte de 156 patients. Il s’agit essentiellement d’hommes âgés (> 70 ans) avec des comorbidités (96 %). Sur les six patients sans comorbidité, seuls trois présentaient une COVID-19 sévère, tous avec une issue favorable. Ces comorbidités étaient plus fréquentes que chez les sujets non vaccinés : diabète (48% contre 27,9%-34. 7%), hypertension (71% contre 43,5%-62%), insuffisance cardiaque (28% contre 5,8%-12,8%), maladies pulmonaires chroniques (24% contre 7,4%-16,5%), maladies rénales chroniques (32% contre 12,7%-22,8%) et cancer (24% contre 4,8%-10,8%).