Combien de temps, les patients ayant été infectés par le SARS-CoV-2, sont-ils protégés ? Plus d’un an en moyenne, mais cela dépend des différences entre la souche infectante et les variants circulants. Avant le variant ∂, une étude italienne publiée dans le JAMA avait montré qu’un antécédent d’infection par le SARS-CoV-2 (avec ou sans symptômes) protégeait d’une réinfection au moins durant 1 an. Parmi 1579 personnes ayant un tel antécédent, 5 (0,3 %) se sont réinfectées (une seule hospitalisation, aucun décès). La protection de l’infection naturelle était estimée à 99,7 %. De plus, une étude strasbourgeoise confirme que la grande majorité des patients conservait ses taux d’anticorps à des taux considérés comme protecteurs plus d’un an après la maladie. Ce bon résultat en population générale doit être largement pondéré pour les immunodéprimés, voire les sujets les plus âgés et surtout l’en fonction de l’émergence des variants : certains d’entre eux (Sud-Africain > Brésilien> Indien) nécessitent des taux d’anticorps plus élevés et réduisent la durée de protection. Des données in vitro avaient suggéré que la réponse anticorps après vaccination neutralisait mieux certains variants que celle induite après l’infection « naturelle ». Des données en vie réelle avant l’émergence du ∂, le confirment : une étude cas contrôle ayant eu lieu en mai-juin 2021 au Kentucky (ayant inclus 246 cas et 492 contrôles) retrouvait une probabilité de réinfection 2.34 fois plus importante chez les non vaccinés ayant fait une infection naturelle. Ce n’est peut-être pas le cas pour le ∂. Une large étude israélienne suggère qu’avec le variant ∂, 6 mois ou plus après la maladie ou la vaccination, l’effet protecteur est significativement plus important contre l’infection à SARS CoV-2 en cas d’immunité post maladie (OR = 13 IC 95% 8.08 à 21). Les mieux protégés sont ceux qui ont reçu une dose de vaccin après avoir eu la COVID-19. Ceci n’est pas incohérent : les vaccins ne suscitent qu’une immunité anti-spike (certes à des taux plus élevés qu’après la maladie naturelle) alors que l’infection induit aussi la production d’anticorps contre d’autres antigènes du virus (notamment anti-nucléocapsides) qui pourrait jouer un rôle protecteur.
D comme « Durée de protection après maladie naturelle »
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