A comme « AstraZeneca »

Le vaccin AstraZeneca (Vaxzevria®) est-il aussi efficace que les vaccins à ARNm ? Oui sur les formes graves et la mortalité et sur les souches ancestrales ou le variant alpha ! Dans plusieurs études versus comparateur, ce vaccin comportant la protéine spike vectorisée sur un adénovirus simien non répliquant a montré une efficacité comprise entre 60 % et 90% ainsi qu’une bonne tolérance. Cette efficacité en apparence moindre que celle des vaccins à ARNm est compensée par des conditions de conservation classique à +2°C – + 8°C permettant son utilisation dans des cabinets médicaux voire dans des pharmacies. De plus, son coût était nettement moindre et il était espéré une plus grande disponibilité …à terme. Depuis, la large utilisation de ce vaccin en Angleterre et des données d’efficacité en vie réelle en Ecosse, ont montré plusieurs éléments très prometteurs :

  • Dès la première dose, l’efficacité sur les hospitalisations pour COVID-19 est similaire à celle du vaccin à ARNm et avoisine les 90%,
  • L’efficacité d’une dose du vaccin d’AstraZeneca est similaire à celle d’une dose du vaccin à ARNm de Pfizer-BioNtech à partir de J14 post dose 1.
  • Un espacement des deux doses de vaccins à 12 semaines au lieu de 4, augmente l’immunogénicité et l’efficacité,
  • Mais l’émergence du variant ∂ en Angleterre, pour lequel 2 doses de vaccins sont nécessaires pour augmenter l’efficacité a conduit les autorités de santé de ce pays à rapprocher les doses entre 4 et 6 semaines.

Chez les sujets jeunes, la réactogénicité générale (syndromes pseudo-grippaux) du vaccin, assez forte, invite à prévenir les patients, à accompagner la vaccination d’administration de paracétamol mais ne contre-indique pas la seconde dose.

L’Agence européenne du médicament (EMA) et l’ANSM ont établi un lien entre les accidents thromboemboliques atypiques graves (thrombose veineuse, thrombose splanchnique, CIVD) et l’administration du vaccin AstraZeneca (voir plus loin à Thrombose).  L’OMS comme l’EMA ne remettent cependant pas en cause le rapport bénéfice risque de ce vaccin. La France limite son usage aux plus de 55 ans, le Royaume Uni aux > 30 ans, d’autres pays aux > 60 ans ; rares sont ceux qui ont interrompu la vaccination par ce vaccin à ce jour. Nous vous conseillons la lecture du document de l’université de Cambridge qui donne une approche visuelle du rapport bénéfice/risque du vaccin AZ en fonction de l’âge, dans les 4 mois qui suivent l’administration du vaccin. Pour les personnes de < 55 ans ayant reçu une 1ére dose d’AZ, la HAS recommande une 2e dose par vaccin à ARNm, 12 semaines après la 1ere. Bien qu’utilisant des technologies différentes, ces deux types de vaccin conduisent à la production de la protéine S du SARS-CoV-2, contre laquelle est dirigée la réponse immunitaire. Cette technique, qui consiste à administrer un vaccin diffèrent à la 2ème injection de celui utilisé pour la 1ère, porte le nom de « Prime-Boost » hétérologue et est susceptible de donner des résultats d’immunogénicité au moins égaux au «Prime-Boost» homologue. Cela semble être le cas pour la séquence vaccination AstraZeneca puis vaccin à ARNm 2 mois après.